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Israël frappe l’Iran : Vers un nouveau basculement au Moyen-Orient

Alors que les tensions régionales atteignent un niveau critique, Israël a lancé une série de frappes aériennes contre plusieurs sites militaires et nucléaires iraniens. Cette escalade, qualifiée de préventive par Tel-Aviv, suscite une onde de choc géopolitique, économique et sécuritaire d’une ampleur inédite.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’État hébreu a déclenché une vaste opération militaire baptisée « Rising Lion », ciblant plusieurs infrastructures sensibles en territoire iranien. Des frappes de haute intensité ont été menées sur les villes de Natanz, Tabriz et Kermanshah, atteignant notamment le site d’enrichissement d’uranium de Natanz, désormais partiellement en flammes selon les premières images satellitaires. Plusieurs explosions ont également été rapportées dans différents secteurs de Téhéran, sans que la nature exacte des cibles ne soit confirmée par les autorités iraniennes.

Le gouvernement israélien, réuni en cellule de crise sous la direction du premier ministre Benjamin Netanyahu, justifie cette initiative comme une réponse préventive face à une menace nucléaire jugée « imminente ». Tsahal affirme avoir frappé des centres de commandement ainsi que des zones résidentielles abritant, selon elle, des membres de haut rang du Corps des Gardiens de la révolution islamique.

Israël a parallèlement mené des opérations de sabotage ciblant les capacités balistiques de longue portée de l’Iran. À Téhéran, plusieurs appareils de chasse iraniens auraient été neutralisés ou endommagés avant même leur décollage, ce qui, selon des sources proches du commandement israélien, aurait empêché toute interception significative lors de la première vague d’attaques. L’armée iranienne a confirmé la fermeture temporaire des aéroports d’Imam Khomeini et de Mehrabad, tandis que l’espace aérien de l’Irak voisin a été restreint.

Face à l’ampleur de l’opération, Israël a décrété l’état d’urgence, fermé son espace aérien, suspendu les cours dans l’ensemble des établissements scolaires, et placé tous ses hôpitaux en alerte maximale. Des réservistes ont été mobilisés dans le nord du pays, alors que des mesures de sécurité renforcées ont été prises autour de Tel-Aviv et Jérusalem.

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Washington informé mais non engagé

Selon la Maison Blanche, les États-Unis ont été informés à l’avance du lancement de l’opération, mais ne participent ni militairement ni logistiquement aux frappes. Une réunion du Conseil de sécurité nationale américain, convoquée par Donald Trump, est prévue vendredi. Plusieurs hauts responsables civils et militaires participent à cette session stratégique, alors que le Pentagone a renforcé la protection de ses 40 000 soldats stationnés sur une douzaine de bases au Moyen-Orient.

Interrogé sur la position de Washington, un porte-parole a précisé que les États-Unis « soutiennent le droit d’Israël à se défendre » tout en appelant à « éviter une escalade incontrôlée dans la région ». Des systèmes de défense antimissile américains ont été repositionnés en prévision de représailles iraniennes, notamment en Irak, au Koweït et au Qatar.

Du côté iranien, les autorités ont promis une réaction sévère. Le Guide suprême Ali Khamenei, dans une déclaration relayée sur les réseaux officiels, a qualifié les frappes de « crime stratégique » appelant à un châtiment implacable contre leurs auteurs et leurs soutiens. Selon des sources militaires, des centaines de missiles balistiques de moyenne et longue portée auraient été mis en alerte, laissant craindre une salve de ripostes dans les heures ou jours à venir.

Le général Mohammad Bagheri, chef d’État-major iranien, annoncé blessé dans un premier temps, est désormais confirmé comme indemne et en charge des opérations depuis un centre de commandement sécurisé. En revanche, l’état de santé critique d’Ali Shamkhani, ex-ministre de la Défense et conseiller stratégique de Khamenei, grièvement blessé lors de l’attaque, symbolise l’audace du ciblage israélien, qui touche désormais le cœur de l’appareil de sécurité iranien.

Tensions économiques : le pétrole s’envole

Les marchés n’ont pas tardé à réagir à cette brusque dégradation sécuritaire. Le prix du baril de pétrole a bondi de plus de 11 % en quelques heures, atteignant des sommets inégalés depuis le début du conflit russo-ukrainien. La volatilité s’est également étendue aux marchés des métaux, des céréales et aux valeurs refuges telles que l’or et le franc suisse. Les économies très dépendantes des importations énergétiques comme la Chine ou l’Inde se trouvent particulièrement exposées à une hausse prolongée des prix et à une aggravation de la pression inflationniste.

Côté réaction, seule l’Arabie saoudite a déjà fermement condamné l’offensive israélienne, y voyant une « violation manifeste du droit international et de la souveraineté iranienne », d’autres capitales gardent pour l’heure le silence ou adoptent un ton mesuré. L’ONU n’a pas encore convoqué de réunion d’urgence, bien que des diplomates européens appellent à un retour immédiat au dialogue afin d’éviter un embrasement général au Moyen-Orient.

Les capitales du Golfe, en alerte, suivent l’évolution de la situation avec une prudence extrême, conscientes que tout débordement pourrait rapidement impacter leurs infrastructures pétrolières ou logistiques. À Tel-Aviv, les autorités évoquent un conflit prolongé, affirmant que l’opération militaire se poursuivra « aussi longtemps que nécessaire » pour neutraliser les capacités nucléaires et balistiques de l’Iran.

Le bombardement du centre d’enrichissement de Natanz, considéré comme l’un des piliers du programme nucléaire iranien, marque un point de bascule stratégique. Alors qu’aucun incident nucléaire majeur n’a été confirmé à ce stade, l’attaque du site par des missiles de précision ouvre une séquence où la confrontation directe entre deux puissances régionales, longtemps contenue par la dissuasion mutuelle, s’est désormais matérialisée.

À ce stade, ni Israël ni l’Iran ne semblent enclins à la désescalade. La communauté internationale, jusqu’ici impuissante à freiner l’escalade, se retrouve désormais confrontée à une crise aux ramifications régionales, voire globales, dont les répliques géopolitiques, énergétiques et humanitaires pourraient se faire sentir bien au-delà du théâtre moyen-oriental.

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