La Journée nationale du détenu, une occasion de redorer l’image des établissements pénitentiaires

La Journée nationale du détenu, célébrée le 9 décembre de chaque année, entend redorer l’image des établissements pénitentiaires réputés d’exclusion des détenus de la société, a souligné le directeur de l’action sociale des détenus et de leur réinsertion relevant de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Mustapha Lafrakhi.

Dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la commémoration de cette journée, M. Lafrakhi a indiqué que cette célébration constitue une occasion de sensibiliser davantage la société marocaine à la nécessité d’œuvrer pour la réinsertion sociale et professionnelle des détenus pour préserver leur dignité et les préparer à mieux assumer leurs responsabilités personnelle, familiale et sociale en les faisant bénéficier de programmes d’éducation et de formation et en leur apprenant des métiers pouvant leur assurer une vie décente.

Placée cette année sous le signe « La qualification des détenus entre réinsertion, communication et ouverture« , cette journée qui constitue une consécration des efforts de la DGAPR et des efforts consentis par les détenus en matière de formation, d’apprentissage et de créativité au sein des prisons, se veut également l’opportunité de s’arrêter sur les particularités de cette frange de la société qui a besoin d’une attention particulière en l’occurrence après sa libération, a ajouté le responsable.

S’agissant des efforts entrepris par la délégation en matière de réinsertion des détenus, M. Lafrakhi a indiqué qu’à l’instar des années précédentes, 2017 a été exceptionnelle vu la programmation riche et variée qui a été proposée aux niveaux régional et local, estimant que les secteurs gouvernementaux, la société civile et la société, dans son ensemble, sont tous concernés par la réinsertion des détenus des établissements pénitentiaires.

Il a, dans ce sens, passé en revue les différents programmes mis en place par la DGAPR en matière d’enseignement, de lutte contre l’analphabétisme et de formation qui ont bénéficié à plus de 20.000 détenus, notamment le programme « Prisons sans analphabétisme« , qui a ciblé 11.000 bénéficiaires et a été réalisé à 96%.

Ce chiffre constitue le fruit des efforts consentis par les fonctionnaires du secteur grâce aux conditions adéquates qu’ils ont offertes et au partenariat exceptionnel avec l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme (ANLCA) et le ministère des Habous et des Affaires islamiques, a ajouté le directeur, saluant par la même, la contribution de 75 détenus à l’encadrement de plus de 3.000 prisonniers dans le cadre de ce programme au titre de l’année 2017 et la réalisation d’un taux de réussite de 75%.

De nouveaux projets de réhabilitation ont été mis en place dans le cadre du programme « Kifayat« , qui propose plusieurs activités de réhabilitation, notamment l’université d’été, le forum national de la créativité et la réhabilitation et le programme des compétitions nationales, a-t-il relevé, mettant l’accent sur les thèmes retenues pour les deux éditions de l’université de printemps et celle d’automne qui a eu lieu à Fès, axée sur « la qualification spirituelle des pensionnaires des établissements pénitentiaires: Quel rôle dans l’immunisation et l’élévation de l’esprit« .

M. Lafrakhi a, à cet égard, expliqué qu’il s’agit de jeter la lumière sur les tiraillements autour de l’approche de la chose religieuse dans la société et sur tout ce qui s’y rapporte en termes de relations sociales et humaines basées sur la différence constructive, la coexistence et la compréhension mutuelle et de mettre en avant le rôle du soufisme dans l’éducation, la réhabilitation et l’alimentation de l’esprit.

D’autres programmes ont été également mis en place en matière de réhabilitation dans le domaine de l’auto-entrepreneuriat en partenariat avec PM Maroc PME, a-t-il ajouté, faisant observer qu’il sera procédé à partir de la semaine prochaine au lancement de l’initiative « Des cafés culturels » au sein des prisons en présence de l’écrivain marocain Hassan Najmi qui sera marquée par une rencontre autour de son ouvrage.

Le responsable s’est, par ailleurs, attardé sur le programme « Mossalaha » (Réconciliation) destiné aux détenus condamnés dans les affaires liées à l’intégrisme et au terrorisme et qui s’appuie sur trois axes, à savoir la réconciliation avec soi-même, le texte religieux et la société.

Inscrit dans le cadre d’une coopération avec la Rabita Mohammadia des Oulémas et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), ce programme vise à assurer les conditions de réintégration des personnes condamnées et détenues dans des affaires liées au terrorisme et à la radicalisation, une réintégration qui nécessite une approche scientifique innovante et complémentaire avec les efforts multidimensionnels consentis en matière de lutte contre le terrorisme et l’intégrisme et de protection de la société marocaines contre ces fléaux, à travers une démarche de sécurité préventive, de préservation spirituelle et de lutte contre la précarité, a-t-il rappelé.

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