L’école, sanctuaire de la violence: Eduquons nos enfants et valorisons les enseignants !

Ces derniers temps, plusieurs événements se sont succédé, nous rappelant la violence faite aux enseignants à l’école. Les deux derniers en date étant l’agression de l’enseignant à Ouarzazate et puis celui de l’enseignante à Casablanca. Comment expliquer ce phénomène qui nécessite plusieurs lectures et plusieurs approches tant le sujet est complexe à appréhender dans toutes ses dimensions ? A qui incombent les responsabilités ? Est-ce la faute de l’enseignant, de l’élève, de l’école, du système éducatif ou des parents ?

Si notre pays n’a pas réussi à éradiquer cette violence et y apporter les remèdes adéquats, d’autres pays tels que la Finlande sont un modèle de réussite et peuvent servir de modèle de référence. Pour connaître le degré du développement d’un pays, de sa réussite, n’est-il pas judicieux de s’en remettre à son système éducatif, à la place qu’occupe l’enseignant dans la société ainsi qu’au rôle que jouent les parents dans la construction du devenir de leurs enfants ? Victor Hugo n’a-t-il pas dit : «Celui qui ouvre une porte d’école ferme une porte de prison» ? Et l’inverse est aussi vrai. Ce phénomène de violence révèle un véritable malaise sociétal qui est dû à la souffrance des enseignants autant que celle des élèves. Et que dire des parents sinon qu’ils sont complètement dépassés ou bien inscrits aux abonnés absents malgré leur apparente bonne volonté ? Est-il normal de trouver des classes dont l’effectif est de l’ordre de 60 élèves alors que la norme se situe, dans les pays développés, entre 15 et 20 élèves ? Quant aux professeurs, faut-il rappeler qu’ils ne jouissent d’aucun statut ni prestige, dans notre société ?

Pour l’anecdote, il est désigné en termes péjoratifs de « Al Moutaqqaf » ; ce qui signifie, chez certains, celui qui détient, ironiquement, l’instruction. Il est relégué à un statut négligeable du fait d’une rémunération qui avoisine les 5000 dhs, à peine au-dessus du smic. Or, le rôle de l’enseignant est aussi primordial que celui d’un médecin. Si le cardiologue peut sauver le cœur d’un malade, l’enseignant peut toucher le cœur d’un élève et déterminer sa vocation sinon son devenir. Le professeur, de par sa situation matérielle, ne représente plus le modèle ni l’exemple de réussite sociale. De ce fait, il est sous-estimé et ne peut transmettre cette estime de soi à ses élèves. Quant à ceux-ci, ils sont complètement désorientés et savent que l’école les programme pour un échec certain, d’où une sorte de désarroi permanent face à des perspectives d’avenir non prometteuses. Aucune école ne dispose d’une aide psychologique pour écouter, soutenir et soulager la détresse de l’élève. Par ailleurs, si l’enseignement était multidisciplinaire au niveau de la culture (musique, peinture, théâtre, dessin) et du sport, il pourrait offrir de meilleurs débouchés et perspectives d’avenir à l’élève.

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La culture du beau et le sport, qui font tellement défaut, contribuent à développer l’estime de soi, la confiance en soi et l’équilibre personnel. Quant aux parents, leur devoir de surveiller et d’encadrer leurs enfants n’est pas vraiment accompli. Soit ils sont absorbés par leurs tâches professionnelles soit ils ne sont pas formés pour assurer une bonne éducation à leurs enfants. La probité, le courage, le sens des responsabilités, le respect de l’enseignant ou des voisins, l’enfant ne les apprend pas comme on apprend l’alphabet ou la table de multiplication. Il se construit avec ces valeurs selon l’éducation qu’il reçoit des parents à condition que celleci ne se limite pas à un simple discours théorique. Les parents ont aussi et surtout valeur d’exemple en matière de respect des valeurs morales.

Et puis, que peut faire l’élève quand, à la sortie de l’école, il y a absence d’infrastructures sportives, de centres culturels, de bibliothèques ou d’aires de loisirs ? Einstein disait : «Tout le monde est un génie. Mais si tu évalues un poisson à sa capacité à grimper un arbre, il vivra toute sa vie en pensant qu’il est stupide». Beaucoup d’enfants qui vont à l’école s’identifient à ce poisson pensant qu’ils sont stupides et inutiles à la société. Le système éducatif est obsolète. Il est indispensable, de nos jours, de former des personnes créatrices, des gens qui innovent et pensent par eux-mêmes. L’apprentissage d’une langue étrangère, surtout l’anglais, est indispensable.

On doit imposer le sport pour développer le sens de la discipline, de la persévérance, du courage et de la volonté en vue de relever les défis et surmonter les obstacles de la vie courante. Aidons chaque enfant à développer son propre potentiel, inculquons-lui l’espoir en un avenir meilleur grâce à un enseignement de qualité débouchant sur des métiers valorisant ses capacités. Et donnons à l’enseignant la place qu’il mérite au sein de la société.

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