La CEDEAO, l’espace le mieux adapté pour gérer la problématique sécuritaire du Sahel

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita, a souligné, samedi à Ouagadougou, le rôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en matière de gestion de la problématique sécuritaire du Sahel.

Intervenant à l’ouverture du Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO sur la lutte contre le terrorisme, M. Bourita a affirmé que cette organisation intergouvernementale « est l’espace le mieux adapté pour gérer une approche structurée et mutualisée de la problématique sécuritaire du Sahel ».

Plaidant pour que ce Sommet soit le début d’une véritable « re-mobilisation » au sein et autour de la CEDEAO, le ministre a relevé que les efforts déployés dans la région en matière de lutte contre le terrorisme sont « substantiels » bien que les réalisations restent « parcellaires ».

« La recette miracle contre le terrorisme reste à trouver. Mais, les bonnes pratiques existent déjà », a poursuivi M. Bourita, en passant en revue l’expérience du Royaume en la matière.

Tout en rappelant que le Maroc a été, lui aussi, touché par le fléau du terrorisme, il a assuré que le Royaume est animé par une véritable démarche de coopération et un authentique esprit de partage.

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Revenant sur l’expérience du Royaume, le ministre a relevé que l’approche marocaine repose sur « une vision tracée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dès l’entame de Son règne: coopérative et humaine ».

Coopérative, car le Maroc a été pionnier dans la détection de la menace terroriste dans la région du Sahel et du Sahara, a-t-il expliqué, en citant à cet égard un extrait du Discours du Trône de 2014 dans lequel le Souverain avait appelé à « une riposte collective aux organisations terroristes, qui trouvent un allié dans les bandes séparatistes et les hordes pratiquant la traite des humains et le trafic d’armes et de narcotiques, en raison de l’imbrication de leurs intérêts respectifs ».

L’approche humaine est articulée, quant à elle, autour d’un triptyque indissociable: sécurité, développement humain et formation, a poursuivi M. Bourita, pour qui « la dimension sécuritaire est nécessaire, bien qu’insuffisante à elle seule ».

Par ailleurs, a-t-il ajouté, le développement humain, est la clé de la durabilité de l’action contre le terrorisme.

« Assécher le terreau du terrorisme, commence par assécher les affluents qui irriguent : précarité, chômage, déficit éducatif … Créer de la richesse, c’est appauvrir le terrorisme et le priver de ses arguments les plus accrocheurs », a affirmé M. Bourita, en soulignant, au passage, l’importance de la dimension formation.

Face aux défis de la lutte contre le terrorisme, le ministre a indiqué que le Maroc répondra présent à chaque fois que son soutien est utile, notamment en matière de formation des forces de sécurité, d’échange de renseignement et de formation des prédicateurs. Le Royaume n’a jamais hésité à partager son expérience, avec les pays alliés, frères et amis, a-t-il fait savoir, en affichant la disposition du Maroc à apporter son soutien à la mise en place du Collège de Défense du G5 Sahel à Nouakchott.

S’agissant de la participation du Royaume à ce sommet, M.Bourita a indiqué que la présence du Maroc à ce sommet extraordinaire, en partenaire de premier plan de la CEDEAO, se veut une marque de l’excellence des relations d’amitié et de coopération avec l’ensemble des pays de la région.

Ce sommet, qui tombe à point nommé, répond à des attentes concordantes pour une action durable, volontariste et concrète, de même qu’il marque une inflexion dans le traitement de la problématique terroriste dans notre région, a-t-il ajouté. M. Bourita a également passé en revue les différents atouts de la région du Sahel, à savoir son capital humain, naturel et immatériel, outre sa position géostratégique centrale.

Il a en revanche souligné que ces atouts font de cette région une cible de choix pour les mouvements terroristes, comme en témoignent les 393 attaques terroristes perpétrées en Afrique de l’Ouest en 2019, contre 109 en Afrique de l’Est et 74 en Afrique Centrale.

Ce diagnostic « placide de la réalité glaçante » des dynamiques terroristes doit interpeller sur sa progression alarmante, mais aussi sur ses causes profondes, qu’elles soient politiques, économiques, sociales ou, on doit le reconnaître aussi, environnementales, a conclu M.Bourita.

Sur Très Hautes Instructions Royales, une délégation composée de M. Bourita, et du Directeur Général d’Études et Documentation, M. Mohamed Yassine Mansouri, représente le Souverain aux travaux de cette session.

L’invitation à ce Sommet extraordinaire, adressée à SM le Roi par le Président en exercice de la CEDEAO, M. Mohamadou Issoufou, président de la République du Niger, témoigne du rôle du Maroc en tant que partenaire de premier plan pour ce groupement régional et les autres institutions dédiées à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité dans la région.

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