« La conférence des oiseaux expulsés », un livre pour le devoir de mémoire pour les Marocains expulsés d’Algérie, il y a 46 ans

Hachemi Salhi, né à Oran, a choisi pour exprimer la tragédie humanitaire qui a touché les Marocains expulsés collectivement d’Algérie en le 18 décembre 1975, une forme qui mêle le récit au poème, empruntée à la littérature japonaise, le « conte-poème ». Le titre de l’ouvrage se réfère au célèbre recueil persan de Farid Al-Din Attar (1177). C’est à travers une forme sereine, « sans rancune ni tabou », que l’auteur exprime une tragédie qui trouve une résonance dans l’actualité, toujours présente dans les esprits.46 ans après cette tragédie qui a eu lieu au lendemain de la marche verte, Hachémi Salhi sociologue statisticien à Lille ancien membre du conseil économique social et environnemental du Nord pas de Calais a publié un album pour jeunes Le petit oranais marocain en deux tomes et les « Contes du couchant lointain » paru successivement en 2016 et 2017.

Les illustrations empreintes d’émotion et de réalisme sont de Aziza Filali, ancienne élève de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Nous publions les extraits de l’avant-propos du livre « La conférence des oiseaux expulsés ».

Expulses entre l’aube et le crépuscule

Le jour solennel du sacrifice et de l’Alliance, Dieu retint la lame du prophète .Le jour de la fête du sacrifice Aid El Adha de l’hiver d’informes autocrates lâchèrent les chiens contre d’étranges étrangers qui habitaient la ville depuis des siècles :les marocains d’Algérie. Ils les délestèrent de leurs maisons et de tous leurs biens .Les enfants expulsés retinrent leurs larmes mais pas le sang mordoré de leurs rêves. La terre natale blessée se tut, mais elle, qui a absorbé le sang des martyrs du couchant lointain tombés pour l’indépendance du pays frère, n’oubliera jamais les arbres qu’ils ont planté, les jardins qu’ils ont fleuris ni les orphelins qu’ils ont laissé.

Le récit de l’expulsion collective des marocains d’Algérie en 17 relate la douleur d’une catastrophe historico politique et ouvre le débat sur cette tragédie humaine du XX siècle finissant.
Le devoir de mémoire est irrécusable, il est vital à l’apaisement des souffrances individuelles familiales collectives et à la réconciliation.

Il s’agit de restituer le vivace recours humanitaire à l’irrécusable devoir de mémoire que nous devons à l’histoire et au droit moral perpétuel inaliénable et imprescriptible et à l’ensemble des familles marocaine s expulsées qui ont laissé vies et biens en Algérie. Ce devoir de mémoire est également animé pour nos ayants droit, enfant du monde, vivant dans les différentes démocraties occidentale.

Il convient d’œuvrer ensemble à la transparence des faits historiques. L’assignation des responsabilités, des causes et des effets de l’expulsion collective ainsi que les besoins légitimes de réparation et de justice sont vitaux à l’apaisement de notre mémoire, celle de nos parents morts ou vivants, de nos enfants et de leurs héritiers .Nous ne voulons rien d’autre …

 

 

 

 

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