La croissance économique au Maroc s’écroule, un plan de relance s’impose !

Le rythme de la croissance économique nationale est durement affecté par la crise sanitaire et économique induite par le Coronavirus, ce qui nécessite promptement la mobilisation d’un plan de relance économique. Dans sa note de conjoncture, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a analysé les effets de ce virus sur les principaux indicateurs conjoncturels au cours de la période de confinement, ainsi, il a dévoilé ses estimations de la croissance économique pour le T1 et T2 2020.

L’activité économique au Maroc s’est ralentie pendant la période de confinement du 20 mars au 20 mai 2020. D’après les dernières données collectées jusqu’au 20 avril, l’activité économique aurait reflué à +0,7%, minée principalement par le repli de la valeur ajoutée agricole (-4,4%), et l’abaissement du rythme de croissance des industries manufacturières et de l’électricité.

Dans ces conditions, le HCP estime que la croissance économique mondiale sera revue à la baisse à cause de la propagation de la pandémie du Covid-19 et le prolongement des périodes de confinement. En ce qui concerne la demande étrangère adressée au Maroc, elle a atteint -12,5% au T2 2020 suite à l’affaiblissement attendu des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume.

Des secteurs économiques au Maroc s’effondrent

L’agriculture, un secteur qui s’exporte le plus au Maroc, poursuit son repli de sa valeur ajoutée au rythme de 4,4% au T1 2020, suite aux conditions climatiques hivernales défavorables au développement des cultures précoces (déficit pluviométrique de 48% et un excédent d’ensoleillement de 35,8 heures).

S’agissant des industries manufacturières, la valeur ajoutée industrielle aurait diminué affichant une hausse de 0,5% au T1 2020, au lieu de +2,7% un trimestre auparavant.

Le secteur marocain du tourisme est en arrêt total suite à la fermeture des frontières après la déclaration de l’état d’urgence. L’activité touristique nationale subit, de plein fouet, les effets de ce virus. « La valeur ajoutée de l’hébergement et de la restauration aurait baissé de 2,8%, au premier trimestre 2020, après s’être accrue de +3,7% un trimestre auparavant. Pour le deuxième trimestre de 2020, la baisse de l’activité serait plus prononcée avec la propagation de la pandémie COVID-19 et le prolongement de la fermeture des frontières nationales », estime le HCP.

Quant au secteur du transport, la valeur ajoutée aurait été impactée par la suspension du transport interurbain et de toutes les liaisons aériennes, maritimes de transport de passagers, avec un léger ralentissement de 0,7 point en termes de croissance durant le T1 2020.

Une légère amélioration de la consommation, des investissements bridés

D’après la note de conjoncture, la demande intérieure aurait continué de soutenir l’activité économique, au premier trimestre 2020. La consommation finale aurait affiché une légère amélioration, alors que l’investissement aurait été bridé, au mois de mars 2020, par la baisse quasi-générale de l’activité.

La croissance des prix à la consommation se serait accélérée par rapport au trimestre précédent après l’annonce de l’état d’urgence, atteignant +1,3%, en glissement annuel. Cette accélération aurait touché les produits alimentaires (1,2pts) que les produits non-alimentaires (0,3pts).

La liquidité des banques face à une forte pression

La liquidité des banques est confrontée à des menaces croissantes à cause de la crise sanitaire de la pandémie COVID-19. Selon le HCP, les taux d’intérêt monétaires auraient reculé au premier trimestre 2020 et la masse monétaire et les crédits à l’économie auraient accéléré. Dans ce contexte, l’institution marocaine précise que les tensions sur le marché monétaire seraient restées relativement maîtrisées, grâce à l’intervention de la banque centrale pour financer le besoin en hausse des liquidités des banques.

Durant la période de confinement jusqu’au 20 mai et la reprise progressive de l’activité de certains secteurs, l’économie nationale perdrait 8,9 points de croissance au deuxième trimestre 2020, au lieu de 1,2 point au premier trimestre, selon les estimations du HCP. Cette situation difficile à gérer risque de grimper notamment si le confinement venait à se prolonger.

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