« La délinquance juvénile » sème l’inquiétude au Maroc

Un nouveau drame secoue la toile. Une vidéo devenue virulente sur les réseaux sociaux, montre un groupe de lycéens en blouses blanches, en train de se droguer en inhalant de la colle, à Beni Mellal. Ces images ravivent les « inquiétudes » et les « peurs » que sème la délinquance des mineurs au Maroc, mettant en péril la vie d’un nombre incontournable de jeunes marocains.

Depuis vendredi dernier, les réactions ne cessent de se multiplier, face à ces images assez « choquantes ».  Dans une vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, un groupe de jeunes, portant des blouses blanches, ont été filmés de près, en train de se droguer en inhalant de la colle.

Selon la DGSN, les faits se sont déroulés dans un établissement de Béni Mellal et les investigations se poursuivent pour l’arrestation d’éventuels complices, présumés impliqués dans le cadre de la même affaire.

Contacté par MAROC DIPLOMATIQUE, Mohammed Taib Bouchiba membre de l’association Mama Assia nous déclare que « cette vidéo prouve, encore une fois, que les enfants ne sont pas protégés au Maroc. L’image de ces jeunes en train de se droguer est devenue tellement récurrente aujourd’hui».  

Cette vidéo, traduit une triste réalité sociale que vivent nos jeunes, une fois en dehors de leurs établissements scolaires, mettant en péril leurs vies. Selon Bouchiba, « il est essentiel d’installer les caméras de surveillance dans tous les établissements scolaires. C’est le seul moyen de protéger les enfants à l’intérieur des écoles ».

Le coordinateur régional de l’association «Touche pas à mon enfant» au niveau de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, pointe du doigt l’irresponsabilité des parents. « L’éducation des enfants devient de plus en plus dure à l’heure actuelle. Elle requiert que les parents soient habilités à pouvoir assumer la responsabilité de leurs enfants. Alors qu’ils endossent cette responsabilité en entier à l’école», souligne-t-il.

Ayant participé à l’élaboration de la cartographie des acteurs et services relatifs à la protection de l’enfance à la commune de Tanger, cet associatif souligne que « nous avons constaté que la plupart des institutions privées ou publiques, ne se sentent pas concernées par ces questions liées à l’enfance, sauf l’école et la police. Or, c’est une responsabilité partagée entre toutes les composantes de la société ».

Pour ce militant, cette question de protection des enfants n’est pas « suffisamment » prise au sérieux. « Si on prend l’exemple des profils des agents de sécurité choisis pour surveiller les écoles, on se rend compte que nos enfants sont réellement lâchés à la nature, même l’Association des parents a totalement démissionné de son rôle à l’intérieur des écoles », alerte-t-il.

Interrogé sur les conséquences de ces faits, Mohammed Bouchiba affirme que « La délinquance juvénile est une récolte que nous avons semée. Ce qui se passe, aujourd’hui, prouve que nos politiques pénitentiaires et nos réformes éducatives sont incapables de contrecarrer ces phénomènes sociaux».

Une problématique que l’Observatoire marocain des prisons (OMP) avait soulevée dans son rapport, au titre de l’année 2018. Il avait ainsi appelé à l’urgence de “faire face aux causes profondes de l’accroissement de la délinquance juvénile, dans le cadre d’une vision globale et d’une stratégie multisectorielle qui prennent en compte les aspects psychologiques, sociologiques, juridiques et législatifs, y compris la nature et la psychologie des enfants”.

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