LA FONDATION DE L’ARM POUR LA COOPÉRATION CULTURELLE REND HOMMAGE À MOHAMED CHAFIK

La Fondation de l’Académie du Royaume du Maroc pour la coopération culturelle a tenu la 2ème édition de son prix annuel lors d’une cérémonie qui a célébré l’œuvre et le parcours de Mohamed Chafik, membre de l’Académie du Royaume du Maroc, ancien recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et spécialiste de la langue et de la littérature arabe et amazighe.
L’hommage a été rendu à Mohamed Chafik lors de la clôture de la 45ème session de l’Académie du Royaume du Maroc, tenue les 24, 25 et 26 avril à Rabat sous le thème « L’Amérique latine comme horizon de pensée ».
« Mohamed Chafik est un homme de l’unanimité, un homme élégant, une immense personne et l’une des personnalités les plus marquantes de notre paysage culturel », a souligné d’emblée, M. Abdelajalil Lahjomri, Secrétaire Perpétuel de l’Académie.
« C’est un penseur unique et irremplaçable, doté d’une intransigeance intellectuelle absolue. Il a assumé ses multiples responsabilités avec exigence et détermination, particulièrement dans le domaine de l’éducation, ne cessant de pointer du doigt les errements des politiques politiciennes qui ont ni par être les causes des désastres actuels », a-t-il ajouté.
Né en 1926, dans la région de Sefrou, Mohamed Chafik s’est engagé dès son jeune âge dans le militantisme en faveur de l’indépendance du Maroc.
Diplômé, à la fois, en Histoire, en langue Arabe et en inspection pédagogique, Mohamed Chafik entame une carrière dans l’enseignement puis dans l’administration en tant qu’inspecteur scolaire. Il continue à gravir les échelons jusqu’à devenir, en 1967, l’inspecteur principal au ministère de l’Éducation nationale.
Entre 1970 et 1972, il est nommé sous-secrétaire d’État à l’Enseignement secondaire, technique et supérieur. En 1972, il devient secrétaire d’État auprès du Premier Ministre, avant de rejoindre le Cabinet Royal comme chargé de mission entre 1972 et 1976.
Après ce passage, Mohamed Chafik est appelé à la tête du Collège royal à l’époque où SM le Roi Mohammed VI y faisait ses études entre 1976-1982.
En 1980, il devient membre de l’Académie du Royaume du Maroc.
Plus tard, lors de la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), le 17 octobre 2001, Sa Majesté le Roi Mohammed VI le désigne Recteur de cet établissement, poste qu’il conserve jusqu’en novembre 2003.
Parallèlement à ce riche parcours dans la haute fonction publique, Mohamed Chafik s’est illustré dans le monde de la recherche, particulièrement dans le domaine de la culture Amazighe.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence qui ont jeté un pavé dans la mare du paysage culturel, et parmi lesquels on peut citer :
• Pensées sous-développées, 1972
• Ce que dit le muezzin, 1974
• Aperçu sur trente-trois siècles d’histoire des Amazighs, 1989
• Al-Mu’jam al-’Arabi al-Amazighi (Dictionnaire arabe-amazighe), tome 1 (1990), tome 2 (1996), tome 3 (1999)
• Quarante-quatre leçons en langue amazighe, 1991
• Le dialecte marocain : un domaine de contact entre l’amazighe et l’arabe, 1999 • La langue tamazight et sa structure linguistique, 2000
• Pour un Maghreb d’abord maghrébin, 2000
Mohamed Chafik est également auteur d’une série d’articles scientifiques sur la question Amazighe.
Ses idées étaient nouvelles et provocatrices dans un contexte culturel où les débats sur la langue et la culture amazighes battaient leur plein. Sa vision et sa démarche d’historien et d’intellectuel l’ont toujours poussé à démontrer qu’il n’y avait point de con it entre les langues arabe et amazighe.
Mohamed Chafik est également un militant des droits de l’Homme, membre du Conseil national des droits de l’Homme, il a également été parmi les membres fondateurs de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme.
« Il faudra continuer à lire et écouter Mohammed Chafik, afin qu’il ne continue pas à prêcher dans un désert de silence assourdissant », conclut M. Lahjomri.

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