La France défend à l’OMS le partage équitable des outils de lutte anti-Covid

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a défendu mardi devant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le partage équitable des outils de lutte contre le Covid-19, avec la mise en place d’une charte.

M. Le Drian a présenté cette charte en six points lors d’une réunion de l’initiative Accélérateur ACT (Act-A), mécanisme lancé par l’ONU avec le soutien de plusieurs pays pour faciliter l’accès de tous aux vaccins et traitements.

Cette charte, a-t-il résumé, « c’est un engagement à mettre les financements publics au service de la recherche, c’est un engagement à partager les données et les savoirs et à encourager le transfert technologique ».

« C’est un engagement à nous battre pour que les vaccins soient accessibles à des prix transparents et justes, c’est un engagement à renforcer les systèmes de santé et à coordonner l’action des diagnostics, traitements et vaccins », a-t-il poursuivi.

La charte, lancée à l’initiative du président français Emmanuel Macron avec le soutien du directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, a fait l’objet d’un consensus entre les membres du Conseil de facilitation de l’Accélérateur ACT. La liste officielle des signataires sera publiée prochainement.

Jean-Yves Le Drian a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts en accompagnant « la montée en puissance » du mécanisme Covax mis en place par l’OMS pour tenter de garantir une distribution équitable des vaccins contre le Covid-19, et qui doit très prochainement livrer les premières fioles aux pays à faibles revenus.

« Nous devons redoubler d’efforts, de manière générale, en nous engageons collectivement pour faire de tout produit de santé permettant de lutter contre le Covid 19 un bien public mondial », a ajouté le ministre.

Lors de cette réunion, le chef de l’OMS a indiqué que l’Accélérateur ACT avait besoin de 27 milliards de dollars (22 milliards d’euros) cette année, et souligné, une fois de plus, que « plus de 90% des pays qui déploient actuellement des vaccins sont riches ».

« 75% des 130 millions de doses déployées l’ont été dans 10 pays seulement », a également relevé M. Tedros.

Cette inégalité de distribution des vaccins n’est pas sans danger selon le patron de l’OMS: « plus la durée du circulation du virus est longue, plus il peut muter, ce qui pourrait rendre les tests, les traitements et les vaccins actuels moins efficaces ».

Il a également plaidé en faveur d’une « augmentation urgente » de la production de doses de vaccins, grâce notamment au transfert de technologies et à l’octroi de licences.

Le PDG d’AstraZeneca, Pascal Soriot, a indiqué pour sa part lors de la réunion que le laboratoire, qui doit fournir l’OMS en vaccins anti-Covid, entend doubler prochainement sa production globale de doses.

« Notre capacité pour le mois de février au niveau mondial est de 100 millions de doses (…) et nous espérons atteindre 200 millions de doses par mois à partir d’avril », a-t-il dit.

( Avec AFP )

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