La France rend un vibrant hommage à Noureddine Bensouda et lui décerne la Médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur

Le 3 mars dernier aura marqué une date gravée dans le marbre des relations maroco-françaises. Dans les salons de la résidence de l’Ambassadrice de France à Rabat, une importante cérémonie présidée par Madame Hélène Le Gal, ambassadrice de France, a abrité la remise de l’insigne de Chevalier de la Légion de France à Noureddine Bensouda, Directeur général du Trésor du Maroc.

Au milieu d’une pléiade de personnalités officielles, dont des membres du gouvernement, le Conseiller royal André Azoulay, d’anciens ministres et de ministres en exercice, des diplomates et collaborateurs de l’ambassade de France, Mme Hélène Le Gal a remis la médaille de la Légion d’honneur à M. Noureddine Bensouda, non sans lui signifier l’hommage de la République française à travers une allocution où elle n’a pas tari d’éloges sur son parcours, professionnel et universitaire , son engagement et son dévouement pour élever les relations entre la France et le Maroc à un niveau exceptionnel.

Noureddine Bensouda illustre le modèle de haut responsable de l’administration financière du Royaume et à ce titre, bénéficie d’une réputation de rigueur et de grande expérience. Il a présidé à la création du modèle national de gestion des impôts – synonyme à vrai dire d’une révolution – et à présent gère le Trésor du Royaume avec compétence et un irréductible engagement.

Discours de Mme Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc

« Monsieur le Conseiller royal,

Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs généraux,

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis ce soir à la Résidence de France pour rendre hommage à une autre personnalité remarquable, M. Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume du Maroc. Votre parcours, Monsieur le Trésorier général, a été marqué par l’excellence.

Natif de Rabat, vous étudiez au Collège Royal, où vous obtenez votre baccalauréat en 1981. Vous poursuivez ensuite vos études supérieures à Rabat, où vous obtenez votre licence en droit. Fraîchement diplômé, vous choisissez de rentrer au ministère des Finances, où vous devenez en 1991 le chef de cabinet du ministre Mohammed Berrada. Vous intégrez par le suite la Direction générale des Impôts, dont vous devenez un des plus jeunes directeurs généraux, à l’âge de 36 ans.

  1. Bensouda, vous avez marqué de votre empreinte l’administration et le système fiscal marocain :

1) Par vos travaux académiques d’abord, à travers votre thèse soutenue en 2001 à la Sorbonne sur le thème de l’Analyse de la décision fiscale au Maroc, complétée par un doctorat d’Etat en droit public de l’Université Mohammed V de Rabat, soutenu en 2005.

2) Vous êtes également celui qui a initié la modernisation dy système fiscal marocain. Pour en donner un exemple emblématique, je rappellerai que vous êtes à l’origine, avec vos équipes, du tout premier Code général des Impôts, outil de base indispensable de la visibilité fiscale pour les opérateurs économiques. Tout au long de votre mandat à la Direction générale des impôts, rationalisation et simplification auront été vos maître-mots.

France

Décidément indispensable aux finances publiques du Maroc, vous êtes nommé en 2010 Trésorier Général du Royaume. A ce titre, vous veillez désormais à la bonne exécution des opérations budgétaires, financières et comptables de l’Etat et des Collectivités locales. Comme à l’habitude vous menez dans votre nouvelle maison, la Trésorerie générale, d’importantes réformes, la dotant des structures modernes nécessaires à l’ancrage de la démarche budgétaire de performance.

Mais vous êtes aussi un des fidèles artisans de la relation exceptionnelle qui unit le Maroc à la France.

Sen effet, vous donnez à la coopération avec la Direction générale des finances publiques, la (DGFIP) valeur d’exemple. Elle sera prolongée par le lancement prochain du jumelage européen qui a désigné la DGFIP pour appuyer la modernisation de la gestion financière publique de la Trésorerie Générale du Royaume du Maroc.

Par ailleurs, depuis 2007, vous avez développé la section Maroc de la Fondation pour l’Association Internationale des Finances Publiques (FONDAFIP) créée et présidée en France par le Professeur Bouvier, qui nous fait honneur de sa présence ce soir. J’ai pu le constater peu après mon arrivée à Rabat, à l’occasion de son 13e Colloque international, le dynamisme de cette section.

Je sais que  vous promouvez également, Monsieur le Trésorier Général, la formation de vos équipes au sein des structures françaises, comme les cycles de masters à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’Université Paris Dauphine ou les scolarités longues au sein de l’Ecole Nationale des Finances Publiques (ENFIP).

Notre coopération s’inscrit également au niveau international au sein de l’Association internationale des services du Trésor (AIST).

Mais ce partenariat ne s’arrête pas au seul cadre de la relation France-Maroc. Il est également ouvert sur l’Afrique, comme en témoigne la récente collaboration conjointe entre nos deux administrations et celle de la Côte d’Ivoire sur le thème des systèmes d’information comptable. L’ouverture vers l’Afrique est d’ailleurs l’un des quatre piliers du futur pacte économique France-marocain que nous sommes en train d’élaborer à la demande de nos autorités.

France

Cher Noureddine,

C’est donc pour saluer l’excellence dont vous avez fait preuve tout au long de votre parcours professionnel dans un engagement constant et durable au service de la relation franco-marocaine, que vous êtes honoré ce soir.

Monsieur Noureddine Bensouda, au nom du Président de la République Française et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais Officier d’Honneur.

L’allocution de Noureddine Bensouda à l’Ambassadrice de France

 « Je voudrais tout d’abord dire à quel point je suis honoré par cette distinction que je mesure à sa juste valeur. Il m’est particulièrement agréable de me tenir devant vous aujourd’hui pour recevoir cet insigne dont je suis fier. C’est pour moi un moment particulier, d’une symbolique profonde : à la fois sur le plan institutionnel et individuel.

Institutionnel, dans la mesure où cette distinction contribue à raffermir encore davantage les relations entre la République française et le Royaume du Maroc. Des relations déjà exceptionnelles, par leur profondeur historique, par les destins liés et par la vision commune qu’ont les deux pays des défis à relever.

Depuis longtemps, les dirigeants des deux côtés ont compris cette proximité. Et parce qu’ils y ont cru, ilsse sont investis pour consolider ces liens,désormais indéfectibles, qui unissent les deux nations.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, dans son message adressé aux participants à la journée d’études sur le thème « Mohammed V- de Gaulle: d’un appel à l’autre », disait : (Je cite)

« C’est sur ces bases que nos deux pays ont bâti un destin commun qui nous permet aujourd’hui de mettre en avant un partenariat d’exception » (Fin de citation)

Sur le plan individuel et tout au long de ma carrière, je me suis employé à servir et à renforcer, autant qu’il m’est possible, les relations entre les deux pays. Nommé Directeur Général des Impôts en 1999, par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II , que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde et puis Trésorier Général du Royaume en 2010, par Sa Majesté Mohammed VI que Dieul’assiste, je me suis investi tout au long de mon parcours, avec obligeance et fierté à la fois, dans le renforcement des relations de coopération dans le domaine des finances publiques. A ce titre, je voudrais rappeler brièvement le rôle que joue la Trésorerie Générale du Royaume dans le processus de conception et de mise en œuvre de la loi organique relative à la loi de finances depuis 2015.

Ainsi, elle a réussi la réforme de la comptabilité de l’Etat entreprise depuis 2018. Cette réforme vise à promouvoir la transparence dans les finances publiques, à améliorer la sincérité des comptes, et à permettre une remontée plus rapide de l’information comptable pour les besoins de la prise de décision. Je voudrais souligner, à cet égard, que la même dynamique de réforme est engagée par la Trésorerie Générale du Royaume pour ce qui est des collectivités territoriales.

La mise en place de la nouvelle comptabilité locale permettra, en plus, d’accompagner l’élan que connaît notre pays en matière de décentralisation, de régionalisation avancée et de déconcentration. Par ailleurs, l’effort déployé dans le cadre de la digitalisation de la chaîne comptable et financière a permis de franchir un nouveau cap dans le renforcement de la transparence et de l’efficacité dans la mobilisation des recettes et l’exécution des dépenses.

Il a permis également de poser les jalons d’une nouvelle relation entre les acheteurs publics et leurs fournisseurs dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires. Mais, ce qui me rend encore plus heureux, Mesdames et Messieurs, c’est tout l’investissement réalisé dans le domaine des ressources humaines, dans les deux Directions Générales que j’ai eu l’honneur de diriger.

Comme c’est souvent le cas, cela est parti d’une idée simple : la volonté d’aider certains cadres  à mener à terme un cycle doctoral auprès d’universités françaises réputées : la Sorbonne et Dauphine.

Cela a évolué et s’est transformé avec le temps pour donner naissance, en fin de compte, à un cycle de formation institutionnalisé au profit d’une bonne partie des ressources humaines de l’Administration financière marocaine.

Je tiens, à ce titre, à remercier le Professeur Michel Bouvier et le Professeur Marie Christine Esclassan ici présents, qui par leur expérience, leur savoir et leur engagement ont contribué à donner corps à cette belle entreprise. Aujourd’hui, les cadres de la Trésorerie Générale du Royaume bénéficient de formations institutionnalisées aux différents stades de leur carrière : une formation initiale au moment de leur recrutement et une formation de mise à niveau et de perfectionnement.

Ainsi, tous les cadres recrutés depuis 2011, ce qui représente plus de 1600 personnes, ont bénéficié d’un cycle de formation initial théorique et pratique s’étalant sur une année. En plus, un cycle de formation de perfectionnement, de 2 ans, en finances publiques est, également, organisé régulièrement au profit d’une trentaine de cadres à fort potentiel. A ce jour, près de 120 lauréats ont pu bénéficier de cette formation de haute qualité.

Et puisqu’il est question de formation, je ne manquerai pas de saluer le rôle important que joue la Direction Générale des Finances Publiques française et notamment l’Ecole Nationale de Finances Publiques (ENFIP) dans l’amélioration des compétences des cadres marocains. C’est un bel exemple de partenariat qui se perpétue depuis plusieurs décennies et qui a apporté sa pierre à l’édifice dans le processus de modernisation de l’Administration marocaine.

La Trésorerie Générale du Royaume organise, également, les « jeudis culturels», animés par des intellectuels marocains et français sur des sujets de culture générale qui sont destinés à l’ensemble du personnel sur le territoire national grâce à la visioconférence. Ce qui est accompli en partenariat avec FONDAFIP est pour le moins extraordinaire.

Nous sommes actuellement à la 14ème édition du Colloque International sur les Finances Publiques, qui sera organisé en septembre prochain. Son Excellence Madame l’Ambassadrice nous a, déjà, fait l’honneur d’ouvrir, en compagnie de Monsieur le Ministre, la précédente édition, en septembre 2019. Nous organisons également chaque année, deux à trois conférences-débats sur des thèmes particuliers concernant les finances publiques en France et au Maroc.

Nous avons ainsi consacré une conférence-débat en 2018 aux dépenses d’avenir (éducation, santé, …). Samedi prochain ( 7 mars) , nous aborderons plus en détail la thématique du droit à la santé et son financement et en juin prochain nous prévoyons de traiter de l’éducation dans son rapport avec les finances publiques.

Ces différents rendez-vous réunissent d’éminents experts des deux pays pour réfléchir ensemble, débattre et échanger autour de thématiques d’actualité en relation avec les finances du secteur public. Parallèlement et dans le cadre de la communication institutionnelle, la Direction Générale des Impôts et la Trésorerie Générale du Royaume animent, depuis 20 ans, les Rendez-vous du Forum-Adhérents de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM). Ces rencontres sont une occasion pour communiquer autour des politiques publiques et pour donner de la visibilité aux acteurs du secteur privé.

Tout cela traduit une réelle conviction de l’utilité de l’ouverture et du partage. En effet, la transmission du savoir est un élément fondamental pour forger des citoyens capables de tirer le meilleur de leur identité et de mieux se projeter dans l’avenir. Des citoyens porteurs de valeurs de vivre ensemble, de tolérance et d’acceptation de l’autre. Je suis convaincu que c’est là le meilleur investissement pour l’avenir de nos deux pays.

Comme le veut l’usage lors de ces cérémonies, je suis appelé à prononcer un mot de remerciement. Devoir auquel je me livre avec joie, au risque de ne pas respecter l’exigence de brièveté ou d’omettre de citer certaines personnes qui mériteraient d’être citées.

J’implore donc, d’avance, votre indulgence.

Tout d’abord, permettez-moi d’adresser mes remerciements solennels à son Excellence Madame Hélène Le Gal, Ambassadrice de France au Maroc, et à travers elle à la République française, pour m’avoir décerné l’Insigne d’Officier de la Légion d’Honneur.

Je ne saurais laisser passer cette occasion, votre Excellence, sans rendre hommage également, à votre prédécesseur Jean-François Girault. Je voudrais rendre hommage à mon défunt père et remercier ma très chère mère pour m’avoir montré la voie et ouvert les yeux sur ces valeurs qui font de moi l’homme que je suis aujourd’hui. Je remercie également ma sœur ici présente. Je voudrais remercier ma très chère épouse de m’avoir toujours apporté son soutien inconditionnel et d’avoir toujours été là pour moi. Je remercie mes enfants dont la seule existence suffit à illuminer ma vie et dont l’amour me donne sans cesse l’énergie pour aller de l’avant. Je tiens à remercier Monsieur le Ministre Mohamed Benchaaboune, Monsieur le Wali de Bank Al Maghrib Abdellatif Jouahri et Monsieur le Ministre Fathallah Oualalou.

Je salue très chaleureusement les Professeurs Michel Bouvier et Marie-Christine Escalassan auxquels me lie une amitié aussi solide que généreuse à l’image de l’amitié franco-marocaine.

Je voudrais remercier, également, les femmes et les hommes de la Trésorerie Générale du Royaume pour leur engagement et leur professionnalisme. Je remercie, enfin, toutes les personnes ici présentes pour avoir bien voulu partager avec moi cette belle cérémonie et ce moment de bonheur. Je vous en suis toutes et tous très reconnaissant.

Vive l’amitié franco-marocaine »

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