La réforme de l’Union africaine sous la loupe de l’IRES

Par Khadija Skalli

L’Institut Royal des Etudes Stratégiques mène une étude sur la réforme de l’Union africaine. Cette analyse a pour objet de faire un état des lieux de la mise en œuvre de la réforme de l’Union africaine et d’en évaluer les chances de succès.

L’Institut Royal des Etudes Stratégiques mène une étude sur la réforme de l’Union africaine. L’organisation continentale a en effet initié depuis 2017 un vaste chantier de réforme institutionnelle et financière dont l’objectif est de renforcer les pouvoirs de ses organes pour plus d’efficacité. L’UA a même consacré un sommet extraordinaire à cette réforme en novembre 2018 à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, pour faire avancer le projet. Le processus est toujours en cours. Plusieurs questions sont restées en suspens notamment la réforme financière.

L’Institut Royal des Etudes Stratégiques se penche actuellement sur cette réforme de l’organisation continentale. Les résultats préliminaires de cette étude intitulée « la réforme de l’Union africaine » ont été présentés récemment lors d’un séminaire, en présence d’un panel comprenant des représentants d’organismes internationaux, des acteurs publics et des experts universitaires.

« Cette étude a pour objet de faire un état des lieux de la mise en œuvre de la réforme de l’Union africaine, d’en évaluer les chances de succès et d’analyser son impact sur les relations avec les Communautés économiques régionales ainsi qu’avec les partenaires étrangers de l’Afrique », précise l’IRES. L’étude a également pour objectif de présenter les pistes de contribution du Maroc, résolument impliqué dans le développement autonome du continent africain.

→ Lire aussi : CEDEAO : L’Institut royal des études stratégiques livre son analyse

Cette étude intervient à un moment crucial où le Maroc, membre du Groupe consultatif des ministres des affaires étrangères sur la réforme institutionnelle de l’Union, s’apprête à prendre part aux travaux du prochain sommet de l’Organisation qui se tiendra en février prochain à Addis-Abeba. « L’IRES entend accompagner cet engagement du Maroc par ses réflexions et son approche multidimensionnelle », souligne Mohammed Tawfik Mouline, DG de l’IRES, lors du séminaire.

« Le projet de réforme adopté en 2017 est le plus ambitieux et le plus global de l’histoire de l’Organisation. Il s’articule autour de cinq recommandations principales qui, si elles sont appliquées, pourraient transformer une institution dysfonctionnelle en une organisation stable, puissante, financièrement et techniquement efficiente », poursuit-il.

L’Union africaine, relève le DG de l’IRES, peine encore à réaliser ses objectifs et à se départir des contraintes politiques, administratives, financières et techniques qui entravent son action.

Selon l’institut royal, deux obstacles majeurs cristallisent les difficultés auxquelles se heurte l’action de l’Union africaine. Il y a d’abord la question de la double dépendance financière. « En effet, cette organisation est dépendante de ses Etats membres qui ne sont pas toujours en mesure d’honorer leurs engagements financiers vis-à-vis d’elle. Cette dépendance en engendre une seconde, vis-à-vis des partenaires étrangers de l’Afrique qui sont souvent tentés d’instrumentaliser leurs contributions pour orienter les choix de l’Union africaine », explique Mohammed Tawfik Mouline.

L’organisation continentale fait également face à un obstacle institutionnel. « L’Union africaine est constituée d’un réseau vaste et complexe de bureaux, d’agences, d’organes et de comités dont les prérogatives et les champs d’action ne sont pas toujours précisément définis. Cette fragmentation, qui n’a cessé de s’accentuer depuis la création de l’Organisation, fragilise la gouvernance institutionnelle et favorise les chevauchements de compétences et les blocages administratifs ».

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