La saison des Nobel débute lundi, Covid-19 s’y invite

Par Houcine MAIMOUNI

La saison des Nobel 2020, qui sera entamée lundi par l’annonce à Stockholm du lauréat du prix de médecine et physiologie, s’ouvre inhabituellement cette année en présence d’un invité lourd, pernicieux et particulièrement redoutable : Covid-19.

« Du 5 au 12 octobre, les institutions de remise des prix feront leurs annonces et les conférences de presse pourront être suivies via les canaux numériques officiels du prix Nobel. La pandémie mondiale en cours signifie que les célébrations de Stockholm et d’Oslo en décembre adopteront de nouveaux formats avec davantage d’éléments numériques », indique la Fondation Nobel sur son site internet.

Le prix Nobel de médecine ouvrira le bal des récompenses lundi (11h30, HL), suivi le lendemain du prix Nobel de physique (11h45), de celui de chimie le surlendemain à la même heure, tandis que le prix de littérature sera annoncé jeudi (11h30), celui de la paix vendredi (11h00), et le prix des sciences économiques le lundi 12 octobre à 11h45.

La Fondation Nobel soutient que les circonstances actuelles de la pandémie impliquent qu’il s’agit d' »une année unique dans l’histoire du prix Nobel, car l’idée est que les médailles et les diplômes soient remis aux lauréats en toute sécurité dans leur pays d’origine, très probablement avec l’aide des ambassades ou des universités des lauréats ».

La cérémonie traditionnelle dans la salle de concert sera remplacée par une cérémonie numérique qui se tiendra à l’hôtel de ville de Stockholm, où l’attribution des prix de cette année sera tissée avec des caractéristiques de différentes parties du monde. Seul un public réduit pourra y assister, et le banquet Nobel n’aura pas lieu.

Traditionnellement, du temps où on ne connaissait pas encore la Covid-19, quelque 1350 personnes étaient généralement invitées au banquet Nobel organisé en l’honneur des lauréats chaque année à l’hôtel de ville de Stockholm, le 10 décembre, jour-anniversaire du décès d’Alfred Nobel (1833-1896).

Au total, 150 mètres de nappes de lin étaient placés sur les 60 tables au banquet où s’affairaient 260 serveurs autour de 7 000 pièces de porcelaine, 5 400 verres et 10 000 couverts d’argent.

Autre nouveauté, le Conseil d’administration de la Fondation Nobel a augmenté d’un million la valeur du prix Nobel 2020 pour atteindre 10 millions de couronnes suédoises (955 000 euros) pour chaque catégorie de prix.

« Le travail accompli ces dernières années pour renforcer la capacité financière de la Fondation Nobel a permis d’augmenter le montant du prix », explique la Fondation.

Cette année à Oslo, l’attribution du prix Nobel de la paix se déroulera à plus petite échelle dans l’auditorium de l’Université d’Oslo. Il y aura un public plus restreint, avec la possibilité pour les lauréats de participer physiquement ou numériquement.

Les deux cérémonies, transmises en collaboration avec les radiodiffuseurs publics SVT (Suède) et NRK (Norvège), seront également accessibles via les canaux officiels du prix Nobel.

Les cinq premiers prix de la Fondation Nobel ont été décernés le 10 décembre 1901, par le roi de Suède, ainsi que par le Parlement de Norvège, quand les deux pays partageaient encore la même couronne (depuis 1815).

A leur séparation, en 1905, une répartition des prix s’est faite : un prix Nobel de la paix dorénavant remis par la Norvège et des prix Nobel de littérature, physique, chimie et médecine remis par la Suède.

Si l’enjeu financier du prix n’est pas en lui-même si crucial, la connaissance n’ayant naturellement pas de prix, il n’en demeure pas moins que chacun des lauréats reçoit un diplôme et une médaille, la voie royale pour acquérir une renommée mondiale.

Chaque diplôme Nobel est une œuvre d’art unique, créée par des artistes et des calligraphes suédois et norvégiens. Les médailles, elles, sont faites à la main avec une précision minutieuse et en or recyclé de 18 carats.

Pour le Prix Nobel de la Paix, le plus prestigieux et le plus médiatisé de tous, supputations et pronostics des plus réalistes aux plus farfelus, continueront de battre leur plein.

Côté organisations, on évoque pêle-mêle, l’ONG Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’ONG Transparency International, l’ONU et son Secrétaire général, Antonio Guterres.

Sur la liste des personnes physiques, il y a lieu de citer la jeune militante suédoise pour le climat, Greta Thunberg (17 ans), déjà citée l’année dernière parmi les possibles lauréats, la chancelière allemande Angela Merkel, ou encore la femme politique et féministe afghane Fawzia Koofi.

Une chose est sûre dans l’entre-temps : À Stockholm, la traditionnelle cérémonie physique avec les lauréats a été annulée, une première depuis 1944. Pour cause : Covid-19 est passé par là !

( Avec MAP )

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