« La sidération mondialisée » a eu un impact important sur les relations internationales (Fathallah Oualalou)

« La pandémie Covid-19, par sa violence et sa soudaineté, a plongé le monde dans un état de stupeur, de sidération. Et c’est précisément ce terme, sidération, qui reviendra en boucle dès qu’il s’agira d’analyser les sentiments individuels et/ou collectifs face au traumatisme produit par la déferlante sur le monde du nouveau Coronavirus », a indiqué le Senior Fellow, Fathallah Oualalou, dans un article d’opinion publié par le Policy Center for the New South PCNS.

Fathallah Oualalou, a rappelé les définitions en français, en anglais puis en arabe de ce « traumatisme planétaire ».

Pour les dictionnaires de langue française (Robert et Larousse), la sidération correspond à « un anéantissement soudain des fonctions vitales », se traduisant par « un état de mort apparente sous l’effet d’un choc émotionnel immense ». L’homme sidéré subit alors « l’influence funeste des astres ». Il est abasourdi, médusé, stupéfait.

Le même mot en anglais conduit au concept de rétrécissement (shrivelling) dans le sens de destruction et de mortification.

La traduction du mot en arabe par hallaa identifie ce terme, selon Lissan al Arab de Ibn Mandour, à l’état de l’homme abattu, angoissé. Ce dictionnaire se réfère ici au verset 19 de la Sourat « Les voies de l’ascension » du noble Coran « L’homme a été créé très inquiet (instable). Quand le malheur le touche, il est abattu ».

L’Economiste a ensuite noté que le Covid-19 a plongé le monde dans un état de sidération anxieuse et pousse les plus fragiles d’entre nous vers une peur paralysante (« Le virus est partout, je refuse de sortir, même pour faire des achats »), crainte qui se transforme en angoisse, voire en terreur irrationnelle et incontrôlable.

Et il explique que « la sidération mondialisée » a eu un impact important sur les relations internationales. Cette sidération, selon lui, « a nourri les comportements violents chez tous ceux qui étaient enclins à développer des théories conspirationnistes et/ou complotistes, favorisant ainsi le développement de tensions nouvelles, sur les terrains biologiques ou bactériologiques, entre les Etats-Unis et la Chine. Une guerre sanitaire est ainsi venue se surajouter à la guerre commerciale qui oppose ces deux pays ».

M. Oualalou s’est ensuite penché sur la question de la relocalisation et les opportunités que présente la Covid-19 pour le Maroc. « Le post Covid-19 est une opportunité pour le Maroc qui doit s’imprégner des réflexions dans le débat autour du devenir de la mondialisation.

Pour la réappropriation des chaines de valeur mondiales, il y a un mouvement de retour vers la régionalisation. La priorité sera désormais accordée à la proximité dans le cadre de mouvements de relocalisation pour permettre aux pays de se protéger des risques de dépendance vis-à-vis des contrées lointaines », a-t-il affirmé.

Et d’ajouter que « le Maroc devra renégocier ses rapports avec la proximité, et exiger de l’Europe qu’elle s’ouvre sur de nouvelles logiques de partenariat avec l’aire sud- méditerranéenne et africaine sur la base de la coproduction ». Notant que « le traitement du dossier de relocalisation industrielle par les Européens doit être en rapport avec celui du couple développement-immigration dans la grande région afro-sud-méditerranéenne ».

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