La société civile, relais de réinsertion des détenus

Par Issam Ouais

L’action de la société civile en faveur des détenus à l’intérieur et en dehors des établissements pénitentiaires est primordiale dans la consolidation des liens entre le prisonnier et la société pour une meilleure intégration post-carcérale.

Si la réinsertion de tout détenu nécessite une implication volontaire et consciente de sa part, ce processus d’intégration est voué à l’échec en cas d’absence d’accompagnement et de soutien du prisonnier dans ses efforts de retrouver la confiance en soi et en un avenir meilleur.

A cet effet, les associations de la société civile opérant au sein des prisons jouent un rôle extrêmement sensible. Dans ce sens, l’article 84 de loi régissant les établissements pénitentiaires souligne que des visites peuvent être effectuées par des membres d’organisations de juristes, d’associations, ou par des membres d’organismes religieux, dont le but est de soutenir et de développer l’assistance éducative au profit des détenus, de leur apporter à eux-mêmes et éventuellement à leurs familles, un réconfort spirituel et moral et une aide matérielle et de contribuer à la réinsertion des libérés.

Jusqu’à 2019, pas moins de 187 associations sont actives au sein des établissements pénitentiaires, dont la majorité intervient de façon temporaire. 80% des associations opèrent dans les prisons locales, alors que 15% sont actives dans les prisons agricoles, 3% dans les prisons centrales et 2% dans les centres de réforme et d’éducation.

La région de Souss-Massa arrive en tête en termes d’intervention des associations de la société civile avec 33,18%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (22,12%), tandis que les régions de Marrakech-Safi et Laâyoune-Sakia El Hamra enregistrent l’activité la plus faible avec respectivement 9,5% et 4,1%.

De ce fait, les spécialistes insistent sur l’impératif de renforcer la place des associations dans les efforts de réinsertion, en particulier en ce qui concerne l’accompagnement des prisonniers en phase post-carcérale, étant une phase cruciale dans la détermination des futurs choix et horizons du prisonnier.

A cet égard, le directeur de l’Action sociale et culturelle au profit des détenus et leur réinsertion à la DGAPR Moulay Driss Agoulmam, a relevé , lors d’une visioconférence à ce sujet, que le rôle des associations commence pendant la période carcérale à travers des activités de formation et d’enseignement et des programmes artistiques et sportifs et doit se poursuivre en phase post-carcérale avec la même intensité.

Dans le même ordre d’idées, le chef de pôle d’accompagnement et de réinsertion économique à la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Oussama Benseddik, a insisté sur l’accompagnement des prisonniers pour qu’ils puissent retrouver leur place au sein de la société, soulignant l’importance de l’accompagnement post-carcéral assuré par des structures spécialisées.

Parmi les activités organisées au profit des détenus, il y a lieu de citer le Festival du film à Oukacha en tant qu’exemple phare car il cible une large frange des détenus. A cet effet, la présidente de l’Association Relais Prison-Société, Fatna El Bouih, explique que ce festival ambitionne d’apporter un soutien aux détenus, en particulier les jeunes.

Dans la même lignée, le Projet de soutien technique de la DGAPR a pour objectif, entre autres, le développement de mécanismes de coopération avec la société civile et la promotion de la participation de cette dernière dans le processus de la réinsertion.

Tous ces efforts ont pour objectifs la concentration des interventions dans les axes ayant trait à l’accompagnement médical, psychologique et social des prisonniers et au domaine de la formation. Ils visent également le renforcement du sentiment d’appartenance et du partage des valeurs positives.

( Avec MAP )

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