La souffrance du peuple libanais

 

Par Gabriel BANON

Les peuples de par le monde, aujourd’hui, subissent une crise sanitaire des plus meurtrières avec le virus Covid-19. Mais un petit peuple, connu pour sa vaillance et son dynamisme économique, un petit peuple du Moyen-Orient, vit voilà maintenant des décennies sous  le joug d’une organisation paramilitaire. C’est  le peuple libanais qui subit  l’impérialisme du Hezbollah.

N’ayant eu que des beaux discours de la part du Président français, Emmanuel Macron, les citoyens libanais se tournent, aujourd’hui, vers Joe Biden. Ils espèrent que le Président américain entendra leur appel à l’aide pour les débarrasser de cette encombrante organisation, jugée par plusieurs gouvernements comme terroriste.

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Les Libanais se considèrent otages de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Ce dernier ne cache pas qu’il reçoit ses ordres de l’Iran. L’objectif inavoué est de débarrasser le pays de tous les chrétiens et de faire du Liban un pays chiite, colonie de Téhéran.

Le Hezbollah est un véritable Etat dans l’Etat ! C’est le seul parti qui aligne plus de 20,000 hommes lourdement armés, qui défient l’Armée régulière nationale libanaise. Le Liban vit dans un régime démocratique fictif, aux dires des Libanais eux-mêmes.

Le rapprochement éventuel de Washington avec Téhéran par le retour des États-Unis dans l’accord sur le nucléaire, inquiète au plus haut point les Libanais, d’où leur appel à Biden. Mais la solution n’est pas de faire appel à Washington. L’arrivée de Joe Biden ne changera pas fondamentalement la politique étrangère des Etats-Unis C’est en Iran que se joue l’avenir du Liban.

Le régime des Mollahs ne tombera pas par les pressions exercées sur l’économie iraniennes et les sanctions. C’est le peuple iranien lui-même qui le fera, avec les femmes en tête.

Alors que la population semblait s’être ressoudée derrière le régime lors des funérailles du Général Qassem Soleimani, le chef des Forces Qods, tué le 3 janvier 2020, à Bagdad par un drone des Etats-Unis, des milliers de manifestants ont osé défiler dernièrement à Téhéran, aux cris de « mort au dictateur », en allusion au Guide Suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Ils ont aussi dénoncé les « mensonges » des hommes au pouvoir au sujet du Boeing civil abattu « par erreur », avant d’être dispersés par la police. Fait rarissime, les télévisions publiques ont diffusé des images de ces rassemblements. Les manifestants ont récidivé le dimanche suivant, quoiqu’en nombre plus réduit, en évitant, outrage envers le régime, de marcher sur les drapeaux américains et israéliens peints sur le sol d’un campus, et destinés à être piétinés habituellement.

Il est à craindre que les Libanais n’aient à souffrir de l’hégémonie du Hezbollah encore quelques années. La France, en créant le Liban, voulait en faire un asile pour les chrétiens du Moyen-Orient et un exemple d’un œcuménisme accepté par tout le monde. Mais   l’emprise sur les institutions par le Hezbollah s’est développée au point que ce mouvement est devenu une véritable dictature. Soutenu par l’Iran des Mollahs, il est devenu un instrument de conquête aux mains des Ayatollahs iraniens qui ambitionnent d’exporter leur révolution islamiste et développer l’influence du chiisme dans le monde arabe.

Pendant ce temps, le Liban se vide peu à peu de ses forces vives, en particulier les chrétiens qui ont assuré, jusqu’à la crise sanitaire, le développement et le rayonnement de l’économie libanaise.

La coalition menée par l’Arabie saoudite, à laquelle s’est joint, plus ou moins officiellement Israël, pourrait-elle sauver du marasme actuel, l’État libanais ?

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