La stratégie sécuritaire du Maroc accorde un intérêt particulier à la lutte contre la criminalité organisée et transfrontalière

Le préfet de police, directeur central de la police judiciaire, Mohamed Dkhissi, a souligné, lundi à Tanger, que la stratégie sécuritaire du Maroc pour la période 2022-2026 a accordé un intérêt particulier à la lutte contre la criminalité organisée et transfrontalière.

S’exprimant à l’ouverture d’un atelier portant sur une simulation conjointe d’enquête et de procès entre le Maroc, le Niger et l’Ethiopie dans les affaires de traite de personnes et de trafic illicite de migrants, au profit de magistrats et responsables de l’application de la loi des trois pays, M. Dkhissi a affirmé que la stratégie sécuritaire relative à la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes pour la période 2022-2026 a accordé une attention particulière à la lutte contre la criminalité organisée et transfrontalière, tout en se focalisant sur la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme, le financement du terrorisme et la cybercriminalité, la lutte contre les réseaux de trafic de migrants et la traite des êtres humains, et la lutte contre le blanchiment d’argent et le trafic international de drogue.

Dans ce cadre, le responsable a souligné l’importance du renforcement des mécanismes de coopération internationale bilatéraux ou multilatéraux aux niveaux international, régional et arabe, de l’adhésion active à tous les programmes, les stratégies, les activités et les plans d’action visant à échanger les informations, les expériences et les expertises, et du développement des capacités, dans le strict respect de la souveraineté nationale, en partenariat avec les organisations et les agences internationales spécialisées dans la lutte contre la criminalité et la protection des droits humains et catégoriels, en particulier des victimes de la traite des êtres humains.

M. Dkhissi a précisé que cette stratégie sécuritaire est axée sur l’établissement d’un plan d’action intégré, alliant des approches de sensibilisation, préventives et répressives, la collecte et l’analyse de données, et la détection des phénomènes émergents et des nouvelles formes de criminalité.

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Le responsable a, par ailleurs rappelé que les services de sécurité ont démantelé, en 2021, 151 réseaux criminels s’activant dans l’organisation de l’immigration clandestine et le trafic de migrants, et interpellé 420 organisateurs de ce type de trafic, notant qu’environ 94 affaires de traite des êtres humains ont été enregistrées, ce qui a permis l’arrestation de 176 suspects, dont 06 étrangers, tandis que le nombre de victimes a atteint 105, dont 56 mineurs.

Il s’est arrêté sur les efforts visant à hisser la division de la police scientifique et technique de la Direction de la police judiciaire au rang d’Institut des sciences forensiques relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et à renforcer le rôle pionnier de la police scientifique et technique, soulignant la création d’unités centralisées et décentralisées spécialisées dans les recherches cybernétiques, la criminalistique numérique, et le développement des capacités de renseignement en recherche pénale, en plus de la promotion des ressources humaines et de la formation continue.

Il a conclu que cette stratégie vient répondre à un ensemble de défis sécuritaires actuels auxquels le Maroc est confronté, qui sont principalement liés à la criminalité transfrontalière sous toutes ses formes, et à d’autres types de crimes, en particulier l’immigration clandestine et le trafic des personnes.

Cet atelier, qui connait la participation de représentants des organes responsables de l’application de la loi et de magistrats du Maroc, du Niger et de l’Éthiopie, vise à renforcer la coopération internationale et la sécurité judiciaire entre les pays participants, identifier les défis et les besoins pour établir une coopération inter-régionale plus efficace, et promouvoir l’échange des expériences et des bonnes pratiques en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants.

Il sera marqué par une simulation d’enquête et de procès dans ses différentes étapes et jusqu’au jugement, dans le cadre d’une approche qui repose sur la protection des droits de la victime.

Avec MAP

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