La violence psychologique la plus fréquente dans le milieu conjugal

La violence psychologique est la plus fréquente dans le milieu conjugal et représente 96,5% des formes de violence, a indiqué, mercredi à Rabat, la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social, Bassima Hakkaoui.

S’exprimant à l’occasion d’une rencontre consacrée à la présentation des résultats de la deuxième enquête nationale sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes, initiée par le groupe de travail thématique sur l’égalité et la parité à la Chambre des représentants, Mme Hakkaoui a précisé que la violence sous toutes ses formes est liée au système de valeurs de la société et à la perception de la relation entre hommes et femmes.

Mme Hakkaoui a fait savoir que l’objectif est de déterminer la prévalence de la violence à l’égard des femmes au niveau national, suivant les formes de violence prévues par la loi n°103.13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ainsi que leur prévalence en fonction du contexte ou elles se produisent, ajoutant que la violence psychologique est la plus fréquente, représentant 49,1% des formes de violence subie par les femmes.

Selon l’enquête nationale, qui émane d’un cadre conceptuel définissant la violence à l’égard des femmes comme « tout acte physique ou moral ou abstention basée sur le sexe, qui entraînent des dommages corporels ou psychologiques, sexuels ou économiques pour les femmes », le taux de violence psychologique est élevé en raison des pratiques allant à l’agression verbale, contrainte ou menace, négligence ou privation de quelque nature que ce soit, entrepris en vue de porter atteinte aux femmes, à leur dignité ou liberté et dans le but de les intimider.

→ Lire aussi : Plus de 93% des femmes violentées ne portent pas plainte

Réalisée dans les 12 régions du Royaume, cette enquête montre que la prévalence de la violence au cours des 12 derniers mois, à partir de la date de réalisation de l’enquête (2 janvier – 10 mars 2019) a atteint 54,4%, notant que ce taux est le plus élevé dans les zones urbaines, soit 55,8%, alors qu’il s’élève à 51,6% dans les zones rurales

L’enquête révèle, en outre, que 3,2% des femmes adultes âgées de 18 à 64 ans, soit 349.688 femmes, ont subi toutes les formes de violence, tandis que 12,4% de femmes marocaines ont subi des actes de violence dans l’espace public avec un taux de 66,5% pour la violence sexuelle, 49,1% pour la violence psychique et 33,2% pour la violence physique.

En milieu familial, a poursuivi la ministre, 17,9% des femmes marocaines ont été exposées à la violence, avec une prévalence de 92,2% de violence psychique, 21,5% de violence physique et 2,2% de violence sexuelle.

D’après les premières conclusions de l’enquête, 24,3% des femmes employées ont été violentées en milieu professionnel, alors que 30,9 des femmes divorcées et veuves sont victimes de violence. L’enquête fait également état de 52,2% de violence conjugale et 54,4% de violence parmi les fiancées avant leur mariage.

Pour ce qui est de la violence électronique, il est constaté que 13,4% des femmes âgées de 18 à 64 ans ont déclaré avoir été victimes de cette forme de violence, selon le document. Les données obtenues montrent que les jeunes filles qui ont un niveau élevé d’enseignement sont plus vulnérables à ce type de violence.

Les objectifs de la deuxième enquête nationale sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes au Maroc s’inscrivent dans le cadre de la mise en place de la loi n°103.13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et le développement d’une nouvelle stratégie de lutte contre la violence à l’égard des femmes, basée sur de nouvelles données, ainsi que l’exploitation des résultats de l’enquête pour identifier les besoins nécessaires en initiatives de lutte contre la violence.

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