L’administration, clé de la gouvernance démocratique et du développement économique

L’administration est devenue un pilier de tout changement socio-économique et la clé de la gouvernance démocratique et du développement économique, a affirmé mercredi, à Marrakech, le ministre délégué chargé de la réforme de l’administration et de la fonction publique, Mohamed Benabdelkader.

« L’administration n’est plus uniquement un outil d’application des politiques gouvernementales et de l’exécution des décisions politiques, elle est devenue un pilier de tout changement socio-économique et la clé de la gouvernance démocratique et du développement économique« , a-t-il ajouté dans le cadre de la 1ère Conférence régionale de SIGMA sur la prestation de services des pays du voisinage méridional de l’Union européenne (UE) organisée sous le thème « administration pour les citoyens et les entreprises« .

Dans ce cadre, Benabdelkader a fait savoir que son département a mis en place une stratégie ambitieuse qui place le citoyen au cœur des préoccupations du service public selon un programme d’action visant la réforme de l’administration et la création de quatre transformations.

La première transformation est « organisationnelle » dans les administrations publiques et qui est relative à la mise en place de mécanismes susceptibles de consacrer les principes de bonne gouvernance pour être en mesure d’accompagner la régionalisation et le rapprochement de l’administration des citoyens, a-t-il expliqué, indiquant que la deuxième transformation se rapporte à la gestion, un aspect susceptible d’améliorer la performance de l’administration, renforcer son efficacité et son efficience à travers le changement des modes de gestion publique adoptés dans les administrations et les services publics.

La troisième transformation est « éthique » à travers la consolidation des valeurs de transparence dans la gestion de la chose publique et le renforcement des mécanismes de la bonne gouvernance, alors que la quatrième transformation est « numérique » et concerne la consécration de la culture de l’intégration du digital afin de faire de lui un outil d’amélioration du service public et de rapprochement de l’administration des citoyens.

Et pour la bonne gestion du service public et son orientation vers plus de performance à travers l’association des usagers et la prise en considération de leurs attentes et propositions et pour renforcer la culture de l’évaluation et l’amélioration de la qualité des services, il a été procédé à la création d’un « baromètre » pour mesurer la qualité des services administratifs, a indiqué Benabdelkader, relevant que ce mécanisme permettra le regroupement des données relatives au service public et l’analyse de la performance professionnelle de l’administration à travers le diagnostic de ces modes de fonctionnement et le degré d’interaction avec les attentes des citoyens.

Le responsable marocain a par ailleurs, fait remarquer que les efforts des autorités marocaines dans le domaine de la facilitation des procédures administratives aux investisseurs et l’amélioration du climat d’affaires ont été couronnés par l’amélioration du classement du Maroc dans le rapport annuel de la Banque mondiale (Doing business 2019) passant du 68è rang au 60è rang mondial parmi 190 pays, soit le deuxième rang au niveau arabe et le troisième rang au niveau africain.

Benabdelkader a également fait savoir que près de 70.000 réclamations ont été transmises jusqu’à présent par le portail national de traitement et de gestion des réclamations des usagers du service public (Chikaya.ma), qui permet aux citoyens de transmettre leurs réclamations pour traitement et suivre à tout moment son avancement en ligne et partant trouver des solutions appropriées à leurs plaintes.

→ Lire aussi : Présentation du rapport de l’OCDE sur l’administration numérique au Maroc

Il s’est par ailleurs, félicité du partenariat stratégique liant le Maroc à SIGMA-OCDE relevant de l’UE en tant que plateforme commune pour partager les best-practices afin de créer un rapprochement qualitatif avec les bonnes pratiques internationales et les normes internationales relevées, remerciant l’UE pour l’appui permanent qu’elle apporte à la réalisation de projets et la mise en oeuvre de programmes visant à trouver des réponses à plusieurs problèmes communs.

L’ambassadeur, chef de la Délégation de l’UE au Maroc, Claudia Widey, a relevé pour sa part, que les citoyens s’attendent à la transparence et à des services qui répondent à leurs attentes, mettant en relief la volonté du Maroc pour réformer son administration publique afin de mettre en œuvre les principes de transparence et de bonne gouvernance.

Elle a assuré le Maroc de l’appui de l’UE pour les programmes initiés par le Royaume afin de réformer son administration, dont le programme de gouvernance « Hakama ».

La cheffe du programme SIGMA, Karen Hill, a relevé de son côté, que les défis de l’administration publique sont identiques dans le voisinage méridional de l’UE, notant que les approches de la réforme de l’administration requièrent des ressources importantes.

La cérémonie d’ouverture de cette conférence a été marquée par un exposé présenté par Milena Harito, ancienne ministre de l’innovation et de l’administration publique en Albanie, axé sur « la modernisation des services du point de vue de l’utilisateur », « prestation de services et développement économique », « prestation de services et démocratisation », « perspectives internationales » et « défis mondiaux et régionaux ».

Co-organisée par SIGMA et le ministère de la réforme de l’administration et de la fonction publique, cette conférence a pour objectifs de fournir une plateforme d’échanges d’idées pour les représentants des partenaires d’IVE Sud SIGMA (Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Palestine et Libye).

Elle connait la participation de hauts responsables non politiques (chefs d’agences, hauts fonctionnaires des ministères), des juridictions partenaires invitées, des responsables d’initiatives horizontales ou ciblées de prestation de services et de modernisation des services.

Les participants débattent durant deux jours de thématiques se rapportant au « rôle actif des citoyens et des entreprises dans la modernisation des services administratifs », « la simplification des procédures administratives en tant que condition préalable à de bons services » et « convertir les innovations numériques en résultats tangibles pour les utilisateurs de services : améliorer l’accès à l’information ».

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