L’AFP, l’affaire des « contractuels » ou l’usage sibyllin du traitement de l’information sur la police marocaine

Par Hassan Alaoui

Encore une fois, la mauvaise foi de l’Agence France Presse (AFP), à partir du bureau de Rabat, nous assène le tissu habituel de mensonges. Encore fois, son unilatéralisme dans le traitement de l’information sur le Maroc, nous interpelle gravement. Voilà donc une « affaire » montée de toutes pièces, celle de la jeune étudiante Nezha Majdi, dont l’agence de presse française entend faire un cas, le récurrent sujet de « violation des libertés » devenu son pain quotidien. Elle est poursuivie jeudi 8 avril en compagnie de 19 autres personnes pour violation de l’état d’urgence sanitaire, attroupement non autorisé et non armé et outrage envers les forces de sécurité publiques.

Hier, vendredi 9 avril, l’AFP nous a gratifié de ce « câble » pour le moins ahurissant : « Maroc : une manifestante poursuivie pour outrage après avoir dénoncé des attouchements ». Plus que racoleur, le titre est réducteur, il fait pourlécher les babines des amateurs de sensationnalisme. C’est le moins que l’on puisse dire. Et voici « l’attaque » comme on dit en jargon, de l’article : « Une Marocaine va être jugée pour « outrage » après avoir accusé des membres des forces de l’ordre de l’avoir agressée sexuellement en mars pendant une manifestation d’enseignants « contractuels » demandant leur intégration dans la fonction publique, a-t-on appris auprès de son avocate ». L’avocate en question se nomme Souad Brahma, connue pour ses plaidoiries véhémentes en charge de défendre Nezha Majdi.

Cette jeune fille a été interpellée mardi dernier lors d’une manifestation interdite à Rabat, en violation de la loi et de l’état d’urgence sanitaire. Le correspondant de l’AFP qui prétend suivre et couvrir les multiples manifestations rapporte dans ses dépêches les conditions de l’interpellation des manifestants par les forces de l’ordre dans des termes qui disent à quel point l’agence française est hostile au Maroc, tout simplement. Il ose à peine dire que les manifestants sont interpellés pour « violation de l’état d’urgence sanitaire », phrase qu’il place entre guillemets et parce que l’agence française veut mettre en doute les motifs réels de l’interpellation et joue simplement sur les mots.

L’entorse à la vérité et aux faits têtus est là, logé dans ce style alambiqué de l’AFP qui, on l’aura compris depuis belle lurette, met toujours en cause l’autorité sécuritaire et judiciaire du Maroc. Pourtant , les faits sont là, et le reste comme on dit est dans le tissu des mensonges. Ceux-ci sont devenus l’exercice préféré de l’AFP Maroc, agrémentés d’un traitement qui emprunte à la fois au cynisme et de l’hostilité à peine affichée.

La jeune Nezha Majdi , nous dit l’AFP, « est poursuivie pour outrage après avoir dénoncé des attouchements » et « après avoir accusé les membres des forces de l’ordre de l’avoir agressée sexuellement en mars pendant une manifestation d’enseignants contractuels ». Pour le simple lecteur et citoyen la phrase a un double tranchant : la jeune fille , parce qu’elle a accusé et dénoncé les forces de l’ordre de l’avoir « agressée », subit donc selon l’AFP leur vengeance et devient « poursuivie »… Bernique de la dignité des forces de l’ordre accusées de s’être comportées en forces violeuses au vu et au su de tout le monde…au milieu des centaines de manifestants.

Ces forces de l’ordre qui, rappelons-le, se frottent depuis des années aux manifestants contractuels passés par ces mêmes rues, ces mêmes grandes places, de Rabat, de Casablanca, de Fès et d’al-Hoceima…Ces forces de l’ordre qui ont appris à gérer avec calme les sorties publiques, notamment des jeunes contractuels et autres manifestants du Hirak, et qui deviendraient donc, subitement, si l’on s’en tient aux dires de l’AFP, des forces violeuses…Le correspondant de l’agence française qui pèche par unilatéralisme et manifeste un parti-pris antimarocain , reprend à son compte une phrase à charge de l’avocate Souad Brahma et écrit que « Nezha Majdi a osé dénoncer la violence sexuelle et au lieu d’être protégée , elle se retrouve poursuivie avec des accusations sans fondements ». Voilà un raccourci qui nous édifie sur le manquement scabreux d’éthique et de ce qu’on nomme un « journalisme couché » de l’AFP.

On est tenté en définitive de s’interroger si, comparaison n’étant pas raison évidemment, l’agencier de l’AFP à Rabat n’est-il pas en train de transposer des contextes et de céder aux sirènes des pays occidentaux : jeter son dévolu et son projecteur sur ce qu’il qualifie « d’attouchements » voire d’agressions sexuelles , au pluriel, commises à ciel ouvert par les forces de l’ordre, transposer les situations, faire comme si c’était un jeu facile de la police marocaine de violer au milieu de la foule des jeunes femmes, n’est-ce pas là une violation de la déontologie professionnelle ?… N’est-ce pas également une comparaison à peine voilée, fallacieuse à ce mouvement de «Me Too » qui lui trotterait dans la tête ?

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