L’Algérie a la responsabilité de garantir l’accès humanitaire aux camps de Tindouf

Le Maroc a souligné la responsabilité de l’Algérie, en tant que pays hôte, de garantir un accès humanitaire sûr et sans restriction aux camps de Tindouf et de permettre l’enregistrement gratuit des populations séquestrées dans les camps, conformément à ses obligations et aux dispositions du droit internationl humanitaire.

Cela a été souligné dans un discours prononcé par le Représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, lors de la 86e réunion du Comité permanent du HCR, qui s’est tenue du 7 au 9 mars.

Le diplomate a noté dans son allocution que l’Algérie a violé ses devoirs en transférant ses pouvoirs, ses obligations et son territoire à un groupe armé séparatiste, créant ainsi un précédent jamais enregistré en droit international.

« Nous assistons avec étonnement à la militarisation des camps, à la formation de milices et au recrutement d’enfants », a-t-il déclaré.

Le diplomate a déclaré qu’il est inacceptable que l’État hôte n’assure pas le caractère humanitaire des camps, conformément à la Convention de 1951 et à son Protocole additionnel.

Zniber a également rappelé que le rapport d’évaluation des activités du HCR dans la région MENA cite 17 Etats sur 18 dans lesquels l’enregistrement des réfugiés a été renforcé en 2022, notant que le seul Etat qui ne s’est pas soumis à cet exercice juridiquement et moralement contraignant est l’Algérie .

L’enregistrement est une protection vitale à la fois pour les personnes relevant de la compétence du HCR et pour le travail du HCR, afin d’éviter toute utilisation politique de l’aide humanitaire, a-t-il déclaré.

Il a ajouté que « alors que le Maroc se félicite de l’augmentation des procédures d’enregistrement des réfugiés dans la région MENA, en hausse de 60% par rapport à 2021, nous appelons le HCR à faire toute la lumière sur l’obstruction des autorités algériennes ».

L’approche algérienne vise à cacher le détournement de l’aide humanitaire dédiée aux camps et l’enrichissement des dirigeants du mouvement séparatiste, a déclaré Zniber.

Dans le cadre des travaux de la Commission permanente consacrés à la situation dans la région MENA, la mission marocaine a mis en exergue la politique humanitaire et volontariste du Royaume, cristallisée par la Stratégie nationale pour l’asile et l’immigration, ainsi que les engagements nationaux du Maroc pour la pleine intégration des réfugiés et demandeurs d’asile, dont la signature d’un accord sur la santé entre le HCR et le Maroc et l’organisation en juin 2023, à Rabat, de la 3e Consultation mondiale pour la santé des migrants.

En marge de la 52ème session du Conseil des droits de l’homme (CDH), l’Observatoire international pour la paix et les droits de l’homme (OIDPDH) a organisé un panel sur la situation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf avec la participation de plusieurs organisations de la société civile et des militants .

L’OIDPDH a présenté lors du panel un rapport, dressant un sombre tableau de la situation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, dans le sud-est algérien.

Le panel, qui a débattu de la situation et entendu des témoignages sur les souffrances endurées par les populations séquestrées, a adopté la Déclaration de Genève qui appelle, entre autres, à lever l’état d’urgence dans les camps de Tindouf, à accorder aux populations le droit de manifester pacifiquement et de faire la lumière sur des cas de disparitions forcées.

La Déclaration de Genève a appelé à la fin de toute forme de répression visant les militants qui ne partagent pas les thèses de l’olisario, tout en exprimant sa vive inquiétude face aux violations croissantes des droits des populations des camps par le polisario et les forces algériennes.

A cet égard, les participants ont appelé la communauté internationale à veiller à ce que les populations des camps bénéficient de la protection nécessaire, à ce que les camps soient gérés conformément aux normes internationales et à ce qu’un cadre juridique soit mis en place pour assurer la mise en œuvre des conventions internationales relatives au statut des réfugiés.

Le document exhorte l’Algérie à permettre aux organisations et associations de défense des droits de l’homme d’accéder aux camps, afin d’interagir avec les populations, de les identifier et de leur apporter l’assistance dont elles ont besoin.

Le texte recommandait également d’ouvrir des enquêtes sur tous les cas de disparition forcée et de torture survenus au cours des cinq dernières décennies, tout en traduisant les responsables en justice, conformément au droit international des droits de l’homme.

En outre, la Déclaration appelait à l’amélioration des services de base et à l’inclusion des camps dans les programmes de développement du pays hôte, ainsi qu’à des efforts accrus pour mettre fin au recrutement d’enfants et à la violence contre les femmes.

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