L’Algérie entre délire et Novlangue sur le Sahara marocain

Par Hassan Alaoui

Maintenant qu’il devient clair pour tous que ce n’est pas le polisario qui combat le Maroc, mais bel et bien, directement, le gouvernement algérien, il devient impérieux de se poser des questions.

D’une part, pourquoi s’acharne-t-il contre notre pays avec cette hargne de plus en plus affolante ? D’autre part, pourquoi avoir menti si lamentablement à la communauté internationale pendant plus de quarante-cinq ans en se déguisant en défenseur de la « cause sahraouie » ? Quels sont les objectifs de cette stratégie, faite de duplicité, de mensonges et de cynisme ?
Dans les années soixante-dix, alors que le Maroc déployait le processus accéléré de revendication de ses provinces du sud, auprès des Nations unies et en recourant à la Cour de justice internationale (CIJ), alors que le face-à-face du Roi Hassan II et du maréchal Franco agonisant se transformait en duel, le gouvernement algérien s’adonnait en catimini à son exercice préféré : la duplicité.

Pourtant, le président Houari Boumediene n’avait de cesse de proclamer que son pays n’était nullement impliqué dans l’affaire du Sahara , encore moins concerné. Il avait trouvé cette formule magique , ambiguë, plutôt alambiquée dont la sémantique nous sera révélée bien plus tard : « l’Algérie est simplement intéressée… » ! Intéressée par quoi et comment ? Par le sort qui serait réservé à ces provinces, affirmait-il. Il ne croyait pas si bien dire.

Non content de le dire mezzo voce, il a tenu donc à la proclamer du haut des sommets arabes et africains qui se tenaient à cette époque. Celui de l’Organisation de l’unité africaine et, surtout de la Ligue arabe organisé à Rabat en 1974 où dans un discours enflammé il a affirmé, solennellement, que « l’Algérie soutienait le combat du Maroc pour la récupération de son Sahara ». Le Roi Hassan II qui savait à quoi s’en tenir, feignait d’y croire et faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Les archives des ces sommets, africain et arabe, témoignent encore de ce machiavélisme algérien dont on a toujours dit qu’il constituait le rédhibitoire visage du pouvoir algérien. Il a été dit et prouvé qu’au moment où Boumediene et son faiseur de mythes, Bouteflika, s’efforçaient d’amadouer le Roi Hassan II, le DRS algérien , la main dans la main avec les services de Franco, créaient en 1974 en Mauritanie le polisario.

Boumediene , qui recevait dans son bureau Mohamed Erguibi, dit Edouard Moha, fondateur du MOREHOB et lui promettait monts et merveille, jusqu’à la présidence de la République sahraouie, finançait rubis sur ongle les campagnes antimarocaines de par le monde, les forums hostiles à notre pays, les diverses ONG ayant pignon sur rue à Alger, certains fonctionnaires corrompus des Nations unies et jusqu’à Kurt Waldheim, pâle figure à la tête de l’organisation mondiale.

Seule, en effet, l’intelligence, je dirais le génie de feu Hassan II avait mis fin au projet expansionniste du pouvoir algérien sur notre Sahara. Tant et si bien, qu’en février-mars 1976, les Forces Armées Royales (FAR) durent , par les armes, faire évacuer une garnison de soldats algériens à Amgala, venus s’y installer avant la Marche verte, envoyés par Boumediene et l’ANP algérienne et prêts à occuper le terrain en cas de conflit entre les 350 000 marcheurs volontaires et les Tercio espagnols.

De la Marche verte, de son succès Boumediene en conçut de l’aigreur. Jean Daniel, directeur de l’hebdomadaire « Le Nouvel observateur » rapporte dans l’un de ses témoignages que le président algérien, apprenant le lancement de la Marche verte, versa dans une rage à nulle autre pareille et , insultes et vulgarités aidant, se jura de prendre sa revanche et « d’avoir la peau du Roi »…

Quarante-cinq ans se sont passé depuis lors, et le culte de la haine antimarocaine nourrit toujours la politique de voisinage de ses successeurs avec le Royaume du Maroc. Tout a été tenté, essayé, diplomatie officielle, parallèle, intermédiations diverses, rencontres officieuses ou quasi officielles, concessions majeures et substantielles du Maroc, rien n’y fait. On a fini par comprendre , l’âme en peine, que le pouvoir algérien poursuit un agenda tracé par Boumediene et ses militaires et on se rend somme toute à cette évidence.

Or, l’erreur stratégique, leur erreur est de ne pas mesurer la double et contradictoire équation de ce conflit. L’affaire du Sahara est une affaire du peuple marocain, elle transcende les régimes voire la Monarchie même, alors qu’en face elle relève d’une ahurissante et démentielle volonté du pouvoir militaire algérien de s’accaparer le Sahara et, ce faisant, de détruire le Maroc. S’y hasarderait-il , bien entendu, qu’il en mordrait la poussière…

Les propagandistes affiliés aux services algériens déploient un trésor de mots et de campagnes pour nuire à notre pays, déformer la vérité dans ce conflit qui , on ne le sait que trop, est présenté comme une sorte de Potemkine qui cache la tragédie algérienne. Le peuple lui-même tente de briser le carcan, n’en désespère pas de vaincre le mensonge d’Etat, comprend que l’affaire du Sahara marocain n’est que le prétexte fallacieux pour le détourner des vrais problèmes et des difficultés qu’il endure depuis des années..

Or, à trop vouloir faire du Maroc le bouc émissaire et « l’ennemi historique », à trop le caricaturer et violer ses frontières, à vouloir l’isoler sur le plan africain ou autre, à contester sa carte géographique, en s’entêtant enfin à le qualifier « d’occupant colonial », on détruit à coup sûr la confiance que le peuple algérien garde un tant soit peu vis-à-vis de ses dirigeants.

L’avenir, comme nous le voyons chez nous, n’est pas dans la folle et meurtrière adversité avec le langage archaïque et fossilisé des années soixante, ou même la novlangue d’Orwell sur une prétendue « occupation coloniale » , mais dans la solidarité.

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