L’Algérie face au vide constitutionnel

Par Khadija Skalli

La période transitoire, instituée par la Constitution pour l’élection d’un nouveau Chef de l’Etat, expirera le 9 juin prochain.  Quelle issue politique pour l’Algérie après l’échec de la solution constitutionnelle ?

La période transitoire, instituée par la Constitution pour l’élection d’un nouveau Chef de l’Etat, expirera le 9 juin. Abdelkader Bensalah, président par intérim, restera-t-il en poste ?  L’Algérie devra faire face à ce vide constitutionnel.

Le général de corps d’armée Gaïd Salah a toujours alerté, dans ses multiples discours, sur les conséquences du vide constitutionnel. Selon lui, toute transition hors du cadre constitutionnel signifie « la suppression de toutes les institutions de l’Etat et s’engouffrer dans un tunnel obscur dénommé le vide constitutionnel ».

Le chef d’état-major de l’armée brandissait la carte de la constitution pour appliquer, contre vents et marées, sa feuille de route. Toutefois, le mouvement populaire a toujours rejeté la solution constitutionnelle de Gaïd Salah et exigé une transition démocratique sans les figures de l’ancien système. C’est l’impasse politique ! La situation atteint actuellement un point critique.

Quelle issue politique pour l’Algérie après l’échec de la solution constitutionnelle ?

De grands espoirs sont placés dans la « feuille de route » établie lors de la Conférence nationale de la société civile, qui s’est tenue samedi dernier à Alger, pour guider la transition. La rencontre a été initiée par la Confédération des syndicats autonomes, le Forum civil pour le changement et lu Collectif de la société civile qui fédère plusieurs associations et organisations des droits de l’Homme. Les participants à cette manifestation nationale ont souligné l’urgence de « l’accélération de la transition démocratique fluide, conformément à un processus électoral concrétisant la rupture avec les systèmes de tyrannie et de corruption et garantissant l’édification d’institutions légitimes et crédibles ».

Que proposent ces acteurs de la société civile ? Tout d’abord, ils suggèrent « la formation d’un Gouvernement de compétences nationales pour la gestion des affaires et l’installation d’une instance indépendante chargée de la supervision, l’organisation et l’annonce des résultats de l’élection, en garantissant les mécanismes de contrôle » et « l’installation d’une personnalité nationale ou d’une instance présidentielle consensuelle supervisant la période de transition pour la reprise du processus électoral pour une période de 6 mois à un an au maximum ».

Ils ont également appelé à « l’ouverture d’un dialogue national global avec la classe politique, les personnalités nationales et la société civile ainsi que les activistes du Hirak populaire au sujet de la situation politique et socioéconomique du pays ».

La balle est dans le camp de Gaïd Salah.

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