L’Algérie ou la haine en héritage des généraux (3)

Par Souad MEKKAOUI

Malgré tous les efforts déployés par les Marocains afin d’apaiser les tensions entre les deux pays, l’Algérie continue à mobiliser ses diplomates, dans toutes les Organisations et forums internationaux contre le Maroc. Dans son opposition obsessionnelle et acharnée contre le Royaume, elle n’hésite pas à financer lobbies et représentations diplomatiques du polisario. Ceci sans parler de la maladive guerre médiatique qu’elle mène contre le Maroc. Une presse voix de son maître, qui fait du Maroc l’ennemi juré qui représente un danger pour elle et entretient ainsi la haine qu’elle transmet à des générations ignorant tout de la vraie histoire. Donc il est clair que si cet état de ni guerre ni paix ne profite à aucun des pays, le problème du Sahara marocain est un conflit artificiel créé de toutes pièces par l’Algérie qui ne cesse de l’entretenir au prix de la construction du Maghreb et de la stabilité dans tout le continent.

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Faut-il en vouloir aux généraux quand le Maroc qui a montré, plus d’une fois, qu’il est un acteur clé capable de jouer un rôle important, dans l’ensemble des stratégies concernant le continent leur rappelle le désarroi dans lequel ils ont plongé l’Algérie divisée et ruinée par ceux qui sont censés la protéger ? Les dirigeants algériens ont engagé leur pays dans une guerre économique, diplomatique, militaire et enfin médiatique contre nous, une guerre qui entretient toute une génération d’Algériens dans une hostilité maladive, à l’égard du Maroc, essayant pour cela de changer les faits tout en faisant du Royaume l’ennemi qui ne leur veut que du mal et une menace pour l’Algérie alors que l’Histoire est là pour prouver le contraire.

Un pays mal dans sa peau

Des Romains aux Français en passant entre les mains des Turcs, l’Algérie n’a jamais disposé d’elle-même. Aussi et même après son indépendance en 1962, le pays s’est renfermé sur lui-même, dans une sorte d’autarcie l’isolant du monde. Ce qui ravive sa haine et sa jalousie à l’égard de son voisin de l’ouest qui, lui, n’a été que sous protectorat, et a une Histoire, qui s’étale sur plus d’une douzaine de siècles, rythmée par des dynasties et des rois qui ont laissé leur empreinte dans le monde. «Si vous prenez une carte, vous constaterez que l’Algérie a une toute petite façade sur la Méditerranée et un énorme ventre dans le Sahara, ventre totalement artificiel, puisque le Sahara n’a jamais été algérien, puisque l’Algérie n’a jamais existé par le passé. Et le Maroc, lui, est un pays qui, avec le Sahara occidental, dispose d’une immense façade atlantique. Le Maroc n’a pas de richesses minières, mais il a une immense façade atlantique. L’Algérie a d’immenses richesses en pétrole et en gaz, mais elle est coincée dans la Méditerranée. Le détroit de Gibraltar peut être fermé demain, l’Algérie sera totalement enclavée, alors que le Maroc a cette immensité d’ouverture vers l’Atlantique. Et l’Algérie ne peut pas le supporter», dixit Bernard Lugan. En effet, le Maroc n’a pas de richesses minières, en revanche la nature géographique l’a doté d’un atout considérable qu’est sa façade atlantique en plus de l’histoire que les dirigeants algériens voudraient bien enterrer à défaut de pouvoir la changer. Ainsi, lorsqu’on suit l’actualité algérienne, on est extrêmement étonné de voir la part que prend le Maroc dans le contenu des médias ainsi que l’énergie que déploie la diplomatie algérienne pour nuire au Royaume. Le Maroc est un sujet à part entière dans la vie de ce pays.

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Sa répugnance est telle qu’il en fait une phobie obsessionnelle, retenue non sans peine, une haine aveugle, sourde, réprimée et filée qui n’attend qu’un mot ou un geste pour reprendre de plus belle. Mais cette haine consume celui qui la porte, elle l’anime d’agressivité à en revendre. Tel est le tableau que nous offre l’Algérie dont le passé a toujours été bousculé, éclaté et écartelé par l’Histoire, animée par des ressentiments ancrés qui retrouvent leurs racines dans un passé qui ne passe pas malgré le temps écoulé, malgré les années cumulées.

Extrait de La Mémoire d’un Roi

« -Est-ce que la montée en puissance de l’Algérie, au milieu des années 1970, vous a inquiété ?

Hassan II : Très franchement, non. Vous pourrez poser la question aux Marocains, toutes couches sociales et tendances politiques confondues. Ils vous diront que l’homme resté le plus paisible à l’égard de l’Algérie, c’était moi. Pourtant, depuis les événements de 1963, les Marocains se montraient très méfiants à l’égard de leur voisin.

-Même lorsque vous avez vu les énormes moyens, dus au pétrole, dont ils disposaient ?

Hassan II : C’est justement l’usage qu’ils en faisaient qui m’a rassuré.

-Pourquoi ?

Hassan II : Parce que, tandis qu’ils extrayaient le pétrole, moi je faisais des barrages. Je sais que certains officiels algériens confiaient, ironiques, à mon sujet : « Regardez-le planter ses tomates pendant que nous plantons notre pétrole. » Je les laissais dire en pensant : « Bonne chance à vous pour le jour où il faudra que vous mangiez des steaks aux hydrocarbures. »

Les faits sont là. L’histoire est une grande dame qui n’a pas besoin, grâce à Dieu, de soubrettes pour la maquiller afin de la rendre plus jolie. Elle reste toujours l’histoire et sait apparaître comme il faut, quand il faut, où il faut. »

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