L’Algérie vit une crise politique et institutionnelle des plus graves

L’Algérie vit une crise politique et institutionnelle des plus graves, ce qui a entraîné une crise sociale qui menace la sécurité nationale, où de larges couches sont passées de l’état de pauvreté à l’état de misère, alors que les couches moyennes ont rejoint le rang des pauvres, a déploré Louisa Hanoune, Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT).

S’exprimant à l’ouverture, durant le weekend au Village des artistes à Zéralda, des travaux de la première session du Comité central du parti, Mme Hanoune pense que la prochaine présidentielle prévue en avril 2019 est «porteuse de danger» et regrette l’absence de clarté et le flou qui «rendent illisible la situation politique nationale».

«La prochaine élection présidentielle est un test majeur pour le pays, il s’agit d’un rendez-vous avec notre destin», observe-t-elle, précisant que seuls les pays qui organisent des élections transparentes sortent indemnes de ces rendez-vous et échappent au chaos et au désordre.

Elle s’est interrogée, à cet égard, sur l’incursion étrange et quotidienne de l’institution militaire dans le débat politique, ce qui aggrave davantage la situation, rajoutant à la confusion et aux congestions déjà étouffantes.

→ Lire aussi : Algérie : Une institution américaine pressent des troubles sociaux en Algérie en 2019

Face à l’absence de données et au flou qui entoure la scène politique, la première dame du PT ignore, pour l’heure, si la présidentielle de 2019 aura lieu dans les délais prévus, mais elle reste persuadée que seule la convocation du corps électoral pourra «dissiper les incertitudes et les interprétations» quant au maintien ou pas de ce scrutin.

Actuellement, dit-elle, les Algériens sont dans l’expectative d’un facteur de clarification à même de dissiper le brouillard qui enveloppe cet événement et qui sera, dit-elle, «un examen périlleux pour la nation».

Mme Louisa Hanoune s’interroge, par ailleurs, dans le cas où le corps électoral est convoqué dans les délais prévus, sur «les garanties à même d’assurer un scrutin transparent, sur la gestion de la connexion de l’argent sale et de la corruption politique dans l’opération de vote, si l’administration sera neutre ou obéira-t-elle à des ordres d’en haut, comme ce fut le cas lors du renouvellement du tiers du Conseil de la nation et si les élections auront lieu avec le même fichier électoral qui est inexploitable ?».

Elle avait auparavant brossé un tableau noir de l’année écoulée en Algérie, en affirmant qu’elle a été «l’année de la régression à tous les niveaux et dans tous les domaines économique, social et politique». «A la différence de l’oligarchie qui s’accapare les marchés publics et aspire à la caporalisation des centres de décisions politiques, la mafia est beaucoup plus dangereuse», estime-t-elle à ce propos, dénonçant, par ailleurs, l’impunité dont bénéficie les hautes personnalités de l’État dans les affaires qui touchent à la corruption.

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