Lancement à Marrakech d’un réseau d’investisseurs africains en faveur du climat

Un réseau d’investisseurs africains en faveur du climat, qui prendra la forme d’un engagement à l’échéance 2020, a été lancé mercredi à Marrakech par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG).

Lancé avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), ce réseau vise l’intégration du climat dans les décisions de financement et les stratégies de développement, la promotion de l’adhésion des membres aux coalitions mondiales d’investisseurs (Partenariats Régionaux d’Innovation-PRI- et le Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique-IIGC), l’adaptation par les membres de mesures communes pour évaluer l’empreinte carbone de leurs portefeuilles et aussi la participation à des programmes d’investissement pour l’Afrique.

Le lancement de cette initiative a pour but de mobiliser l’épargne domestique africaine et de créer « un effet de levier pour pouvoir mobiliser d’autres fonds et financements auprès des autres banques et institutions internationales », a souligné le Directeur général de la CDG, Abdellatif Zaghnoun, qui s’exprimait à une rencontre tenue au Pavillon marocain de la Zone bleue, sous le thème: « L’épargne domestique africaine au service d’un développement bas carbone et résilient du continent ».

Cette initiative marque, à travers la CDG, l’engagement du Maroc aux côtés des pays africains frères, a noté M. Zaghnoun, affirmant que plusieurs Caisses africaines et européennes ont déjà adhéré à cette initiative.

De son côté, le président d’Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, a indiqué que sa participation à ce panel exprime son engagement pour accompagner le financement de la transition énergétique au niveau africain, mettant en exergue l’expérience de son institution bancaire en Afrique subsaharienne, en vue de la dupliquer, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, dans d’autres pays africains.

La création de ce réseau vient compléter les dispositifs du secteur bancaire, car l’Afrique « a besoin de tous les acteurs et du marché des capitaux pouvant contribuer aux financements des projets s’insérant dans la transition énergétique du continent ».

L’organisation de cet événement par la CDG témoigne de son engagement de longue date pour la mobilisation des ressources financières en faveur du développement en Afrique et sa volonté d’intégrer le climat dans les stratégies de développement, a indiqué, pour sa part, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar.

Dans ce cadre, il a noté que la mise en œuvre de ce réseau « signe une véritable borne en matière de mobilisation de la finance climatique grâce à des différentes composantes clés », notamment la mobilisation du financement public et privé et l’épargne domestique et l’adhésion adéquate du fonds mondial d’investisseurs.

Le président du directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen), Mutapha Bakkoury, a, quant à lui, appelé à substituer et développer le maximum des nouvelles sources du Royaume à travers les énergies renouvelables, ajoutant que « le Maroc est amené à devoir doubler les capacités électriques tous les 10 ans pour pouvoir attirer 5 à 6% de croissance annuelle ».

A son tour, le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations du Sénégal, Thierno Seydou Niane, la mise en place de ce réseau a pour but d’imaginer des mécanismes de financement innovant, pour accompagner cette grande révolution mondiale et pouvoir mettre en place toute une politique d’énergies renouvelables, saluant, ainsi, cette grande initiative lancée par la CDG marocaine et permettant d’engager toutes les caisses signataires à lever de fonds en faveur des énergies renouvelables.

Le directeur général de la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) du Gabon, Alain Ditona Moussavou, a évoqué les problématiques dont souffre la CDC gabonaise, à savoir le défi d’approvisionner les villages les plus reculés en électricité et de préserver l’environnement, ce qui nécessite un partenariat public-privé.

Le réseau d’investisseurs africains en faveur du climat regroupe la CDG marocaine, la CDC du Sénégal, la CDC gabonaise, la BAD, le fonds Africa 50, la CDC de France, la Caisse des Dépôts et de Développement (CDD) de la Mauritanie, la CDC de la Tunisie, le Fonds de pension nigérian (Pencom) et l’Agence française de développement.

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