ActualitésCe que je pense

L’Armée de Sa Majesté : Mémoire d’un Royaume, bras d’un avenir souverain

CE QUE JE PENSE

Le 14 mai 2025, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des Forces Armées Royales (FAR), a adressé, à l’occasion du 69e anniversaire de la création des FAR, un Ordre du jour d’une densité stratégique et symbolique exceptionnelle, avec la solennité du protecteur et la lucidité du stratège. Et dans ce message limpide, ferme, tissé de fidélité et de modernité, on entend battre le cœur du Maroc.

Loin d’être une simple allocution de circonstance, cet Ordre du jour se révèle être un discours d’État, à la croisée du passé glorieux, des défis du présent, et des ambitions futuristes du Royaume. Il se lit comme on relit une charte : avec respect, avec attention, et avec la certitude qu’à travers les mots du Souverain, le Maroc parle à lui-même, à ses enfants, à ses soldats, et au monde. À la fois hommage vibrant, ligne directrice et miroir de l’âme nationale, ce message Royal outrepasse la seule parole militaire. Il s’érige en discours matriciel, charpenté autour de trois dimensions essentielles : l’enracinement dans la mémoire, la consolidation de la souveraineté, et l’anticipation stratégique.

Mémoire vivante et sacralité de l’institution militaire

Dès les premiers mots, Sa Majesté le Roi remonte à l’origine. Ce n’est pas une simple révérence à l’Histoire. C’est un rappel d’ADN. Ce n’est pas pour flatter la mémoire, mais pour rappeler l’essentiel : l’armée marocaine n’est pas née dans les couloirs d’un ministère, mais dans les bras d’une Nation en quête de liberté. Elle est l’œuvre de Feu Mohammed V, affermie par Feu Hassan II, et portée aujourd’hui avec une clairvoyance rare par leur digne successeur. Parce que, oui, cette filiation ne relève pas seulement de la mémoire, elle constitue l’ossature symbolique de l’institution militaire marocaine. Car évoquer les premiers jalons des FAR, c’est ancrer la force d’aujourd’hui dans l’élan d’hier, faire de l’armée non un instrument du pouvoir, mais l’émanation d’une histoire, d’un serment, et d’une continuité monarchique. Célébrer donc les FAR, ce n’est pas commémorer, c’est prolonger une promesse, celle du devoir, de la souveraineté et du Maroc éternel.

Et dans cette verticalité du temps Royal, l’armée se révèle non comme une entité administrative ou fonctionnelle, mais comme le sanctuaire vivant d’un engagement sacré. À travers cette évocation solennelle, Sa Majesté le Roi ravive l’osmose organique entre la Monarchie, le Peuple et ses Forces armées, et redonne à l’institution sa définition première : celle d’une armée de la fidélité, bras loyal de la Nation et cœur battant de son engagement collectif, forgée dans les flammes de la libération, consolidée par l’autorité du Trône, et toujours prête à incarner l’honneur de la Nation.

Ce message Royal se distingue par l’exaltation d’une armée à la fois éthique et opérationnelle, dont la vocation dépasse le strict domaine de la défense. Le Souverain en célèbre la polyvalence : gardienne vigilante des frontières, mais aussi main secourable et sentinelle bienveillante. Si les FAR veillent sur nos frontières, elles veillent aussi sur nos douleurs. Sa Majesté le Roi le dit sans détour : quand les tempêtes frappent nos montagnes ou nos douars, ce sont souvent les soldats qui arrivent les premiers. Ils apportent l’aide, montent les tentes, soignent les blessés. Ils sauvent des vies dans l’ombre, sans faire de bruit. C’est cette armée-là que célèbre le Souverain : celle des armes et des âmes. Il met aussi en lumière leur action constante et leur présence lors des crises humanitaires, leur rôle médical, logistique, et diplomatique dans les missions de maintien de la paix sous l’égide des Nations unies.

C’est là toute la grandeur silencieuse de nos Forces Armées Royales : un double visage, fait de fermeté et d’humanité, de combat et de compassion. Une institution capable de se tenir droite dans l’adversité et de se pencher avec humilité sur les blessures des citoyens. Une armée moderne, sobre, profondément humaine, capable d’agir sur les lignes de front comme dans les zones de fragilité, aussi bien pour défendre que pour panser. Lorsque Sa Majesté le Roi évoque les contingents installés dans nos provinces sahariennes, ses mots prennent une gravité particulière. Il ne s’agit pas d’un simple déploiement militaire, mais d’une présence incarnée, permanente, légitime sur une terre dont la marocanité ne souffre aucune ambiguïté. Chaque poste, chaque soldat, chaque pas dans le sable est un acte de souveraineté. Ces soldats, que le Souverain salue avec solennité, sont les gardiens silencieux de la souveraineté, les défenseurs d’un front sacré où se cristallise l’unité nationale.

LIRE AUSSI : Le Maroc, stratégiquement vôtre

Ainsi, loin d’un discours technocratique ou militaire au sens strict, le message Royal déploie une Vision humaniste, patriotique et stratégiquement lucide de l’armée. Une armée qui veille, qui soigne, qui protège. Une armée présente dans la tempête, et discrète dans la tendresse. Cette armée, que décrit Sa Majesté le Roi, se tient debout dans les tourments et s’agenouille dans les douleurs du peuple, à la manière d’un père discret mais omniprésent, dans l’ombre du drapeau.

Une souveraineté en veille, un Royaume en vigilance active

Le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’il s’ouvre sur l’hommage aux fondations et à l’éthique militaire, ne s’y limite nullement. Très vite, il s’élève vers une lecture lucide et magistrale des convulsions géopolitiques contemporaines. Le Souverain y embrasse la complexité d’un monde en fragmentation : multiplication des foyers d’instabilité, hybridation des menaces, montée en puissance de la cybercriminalité, redéploiement des puissances, crises climatiques, et porosité croissante des frontières. Dans ce paysage incertain, le Maroc refuse de subir. La réponse du Trône est claire, structurée, cohérente : vigilance constante, intelligence de l’anticipation, et adaptation stratégique. Les Forces Armées Royales, rappelle le Chef Suprême, ne sauraient se contenter d’une simple posture défensive. Elles doivent devenir des entités pensantes, souples et résolument tournées vers le savoir. Une armée moderne n’est pas seulement dotée d’arsenaux sophistiqués mais elle est cultivée, formée et surtout pensée pour durer.

C’est dans cette optique que le Souverain érige l’élément humain en pilier central de la résilience nationale. La formation militaire n’est plus confinée au maniement des armes ; elle devient un creuset de réflexion, d’innovation tactique, et de culture opérationnelle. Sa Majesté le Roi dessine ainsi une armée capable non seulement d’agir, mais de comprendre, d’anticiper, de concevoir. Aussi face aux menaces diffuses ( terrorisme asymétrique, criminalité transfrontalière, conflits hybrides ), le Royaume ne se contente-t-il pas de réagir. Il planifie, structure, et investit. Le Souverain trace ainsi une feuille de route claire et exigeante : moderniser les équipements, rehausser les cursus de formation, améliorer les conditions de vie des militaires, et bâtir, pierre après pierre, une industrie de défense nationale.

Mais plus qu’un plan d’action militaire, c’est une Vision d’État que Sa Majesté le Roi dévoile, celle d’un Maroc souverain dans ses moyens, autonome dans ses choix, stratégiquement positionné. L’industrie militaire nationale n’est pas abordée comme un caprice de puissance ou un luxe d’apparat. Elle est pensée comme un levier géopolitique, une infrastructure de souveraineté, et un rempart contre la dépendance. Certes le chantier est colossal, en revanche, il est mûrement réfléchi. Il s’appuie sur un cadre juridique robuste, des incitations fiscales pertinentes, et une ouverture intelligente aux partenariats internationaux. L’objectif est clair : faire du Maroc un acteur fiable dans les équilibres de sécurité régionale, et un modèle de résilience dans un monde instable.

Le Souverain inscrit ainsi son propos dans une temporalité résolument tournée vers l’avenir. Il ne s’agit plus seulement de défendre le territoire, mais de concevoir un modèle de défense intégré, souverain, pérenne. Dans cette architecture stratégique, l’armée marocaine devient à la fois le rempart, l’avant-garde, et le laboratoire de la Nation. Il faut bien le dire : à l’ère des rapports de force mouvants, la souveraineté ne se mesure plus à l’étendue des terrains conquis, mais à la capacité d’un État à penser sa sécurité, à produire ses réponses, à maîtriser ses outils. Et dans ce domaine, le Maroc avance avec méthode, sous l’impulsion d’une Monarchie éclairée. Ce projet n’est pas seulement technique, il est éminemment géopolitique. Il vise à faire du Royaume un acteur crédible, maître de ses choix, libre dans ses alliances, solide dans ses approvisionnements. Car la souveraineté, aujourd’hui, se joue autant dans les laboratoires et les usines que sur les champs de bataille.

L’humain, socle vivant de la souveraineté marocaine

Au cœur de l’édifice stratégique énoncé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, une constante revient avec force : la centralité de l’Homme. Non pas en simple rouage fonctionnel, mais comme clé de voûte d’un projet national, colonne vertébrale d’une armée pensée comme communauté de destin. Le soldat marocain, homme ou femme, officier ou militaire du rang, est moins un agent d’exécution qu’un acteur essentiel de l’efficience et de la souveraineté. Dans cette vision profondément humaniste et résolument moderne, la technologie ne se suffit pas à elle-même. Aussi sophistiqués que soient les systèmes de défense, ils demeurent aveugles sans l’intelligence humaine, sans la formation, la discipline et la vocation de celles et ceux qui les maîtrisent. Le soldat est ici élevé au rang de valeur stratégique. Il est à la fois utilisateur de l’innovation et dépositaire de l’éthique du service.

De fait, le Souverain insiste sur un accompagnement intégral : qualité de vie dans les casernes, accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’équilibre familial et aux espaces de développement personnel. L’armée marocaine, dans la Vision Royale, n’est pas une entité fermée, elle est un lieu de vie, un environnement de dignité, un levier de valorisation humaine. Cette lecture prend toute sa dimension et sa résonance lorsqu’il est question du service militaire, que Sa Majesté le Roi évoque avec une attention particulière. Loin des caricatures qui l’assimilent à une simple conscription, il est ici magnifié comme véritable levier d’intégration et d’élévation sociale. Des milliers de jeunes marocains découvrent l’uniforme et la discipline par le service militaire qui incarne un socle de valeurs : endurance, loyauté, abnégation, esprit collectif.

Le service militaire devient, dans ce sens, un rite d’entrée dans la citoyenneté adulte, un passage structurant où se forge l’amour de la Patrie et le respect du devoir. Il forme des profils aguerris, mais aussi insérés, préparés au marché de l’emploi, capables de contribuer avec compétence à la dynamique nationale. C’est un laboratoire de citoyenneté et une fabrique silencieuse de la fierté d’être Marocain. Sa Majesté le Roi, dans ce passage du message, ne s’adresse pas qu’aux rangs militaires, il tend la main à la jeunesse, lui offrant un horizon, une boussole, un cadre de sens. Dans un monde souvent en perte de repères, il lui offre un lieu où la force épouse la sagesse, et où l’ordre devient ascension.

Enfin, le triptyque sacré : Dieu, la Patrie, le Roi, vient alors sceller le propos comme un serment solennel. Il n’est pas ici question d’un simple slogan rituel, il s’agit d’une matrice philosophique, d’un pacte d’ordre civilisationnel. Ce triptyque incarne l’équilibre profond entre le spirituel, le territorial et l’institutionnel. Il rappelle que chaque uniforme est tissé d’histoire, que chaque mission est un acte de foi, et que l’armée marocaine n’est pas une institution parmi d’autres. Elle est le prolongement vivant d’un serment ancestral, inscrit dans le cœur du Royaume.

Une parole Royale plurielle et fondatrice

Cet Ordre du jour Royal, à l’occasion du 69e anniversaire des FAR, dépasse, par sa densité et sa structure, le cadre d’un discours protocolaire. Il se donne à lire comme une partition nationale, une feuille de route plurielle, une méditation sur la force et l’avenir. Il articule avec finesse mémoire et modernité, service et sens, leadership et vision. C’est un document militaire, assurément, mais aussi politique, éducatif, social et spirituel. Il conjugue la rigueur du commandement et la tendresse du leadership. Un texte où se révèle un Chef suprême conscient de la complexité du monde, fidèle à la tradition, mais déterminé à faire entrer son armée, et son peuple, dans l’ère de la souveraineté éclairée.

Ce n’est donc pas un discours d’anniversaire. C’est un acte de commandement, de confiance et d’engagement. Et il dit une chose très claire, à ceux qui savent lire entre les lignes : Le Maroc est debout, parce que ses soldats veillent. Et ses soldats veillent, parce qu’ils sont portés par une Monarchie forte, une cause juste, et un peuple uni.

Sa Majesté n’a pas simplement parlé à ses Forces Armées. Il a parlé à nous tous. Aux Marocains. À ceux qui croient que servir la Patrie est encore un honneur.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page