L’avenir de l’Europe avec le Sud : AWB lance le débat

Dans le cadre de son Cycle de conférences « Echanger pour mieux comprendre », Attijariwafa Bank a organisé, ce jeudi 27 mai 2021, la 14ème édition sous la thématique : « Le monde d’après : Quelle place pour les pays de la rive sud de la méditerranée ? ». 

Cette conférence, modérée par M.Zakaria Garti, Principal Banker à la BERD, a connu la participation de M.Fathallah Sijlmassi, CEO de Positive Agenda Advisory et ancien Ambassadeur et Mme Agnès Levallois, enseignante à l’IEP de Paris, Maîtresse de Recherche à la FRS et Vice-Présidente de l’iReMMO.

L’avenir de l’Europe est dans le « multilatéralisme » efficace

Lors de sa première intervention, au cours de cette conférence virtuelle, M. Sijilmassi a expliqué les différentes dimensions de son ouvrage intitulé : « L’avenir de l’Europe est au Sud », co-édité en 2019 par les Think-tanks CEPS (Bruxelles) et EMEA (Barcelone), soulignant l’importance du renforcement de la place de l’Afrique et de la Coopération Sud-Sud. « Renforcer la réalité et l’importance de l’Afrique et de la coopération Sud-Sud pour faire en sorte que ça soit un socle réel de cette vision Europe Méditerranée Afrique, qui est en cours d’architecture », a-t-il indiqué.

Il a relevé également « l’importance du « multilatéralisme réaffirmé » pour faire en sorte qu’un certain nombre de tendances fasse l’objet de convergence globale, mais le plurilatéral est important aussi ». Il a affirmé l’importance des institutions, donnant, dans ce sens, l’exemple de l’OCDE, qui élargit ses adhésions internationales, en rappelant l’adhésion du Costa Rica qui est devenu un membre de l’institution. « Aujourd’hui, pour le partenariat euro-méditerranéen, je pense qu’il est important qu’il y ait des institutions », a-t-il noté.

Pour expliquer l’importance de cette coopération, M. Sijilmassi a fait remarquer qu’ « aujourd’hui, on ne peut plus raisonner partenariat euro-méditerranéen sans la profondeur africaine. C’est un concept qui doit évoluer… ». Dans cette perspective, il faut, selon lui, sortir des débats institutionnels, pour se pencher sur le contenu, lié aux questions de société, de changement climatique, de démographie,…

Et pour approfondir cette réflexion, il a partagé des chiffres prévisionnels, qui prévoient qu’à l’horizon 2100, 50 % des jeunes de-18 ans dans le monde seront « africains ». « Les thématiques d’urbanisation, de jeunesse et de démographie sont des éléments essentiels à appréhender, parce qu’ils permettront de trouver des déclinaisons qui ensuite, donnent des défis sécuritaires, migratoires, … », a-t-il ajouté.

M. Sijilmassi a indiqué, également que s’il devait réécrire le titre de son livre, il dirait que « l’avenir de l’Europe est dans la coopération Sud-Sud ». « Je crois profondément qu’il y a importance d’une coopération Sud-Sud, dans laquelle le Maroc est fortement engagé », a-t-il noté.

L’Europe ne peut réussir qu’avec des relations renforcées à l’international

Répondant à la question de M. Garti : « Est-ce que l’avenir de l’Europe est uniquement dans l’Europe ? », Mme Agnès a affirmé que l’avenir de l’Europe n’est pas uniquement en Europe

soulignant que ce dernier « ne peut exister que dans des relations renforcées avec les différents acteurs sur la scène internationale ».

S’agissant de la coopération avec les pays de la rive sud de la méditerranée, elle a précisé que « le développement de l’Europe ne peut se faire que dans une relation avec le Sud, et il est dirigé, naturellement vers le Sud, mais cela n’empêche pas des développements vers l’Est ». Elle a dévoilé, dans ce contexte, qu’il y a un « consensus » au sein de l’Europe sur le fait qu’il « faut absolument développer ses relations avec le Sud ».

Par ailleurs, la problématique qui existe dans cette coopération Sud-Sud, selon les intervenants, c’est qu’elle connait un échec, surtout au niveau économique.

Quelles sont les raisons derrière cet échec ?

Selon Mme Levallois, « C’est très regrettable puisque l’absence de cette intégration fait perdre 2 % de croissance par an à chacun des pays de la région ». En effet, c’est un manque considérable pour le développement de ces pays, a-t-elle poursuivie, soulignant que la raison principale derrière ce constat remonte aux différents problèmes politiques que connaissent la région, notant particulièrement le conflit maroco-algérien et la situation en Libye.

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