Le « Bachelor » : que va-t-il apporter à l’enseignement supérieur ?

Le Bachelor vient de concurrencer le système actuel LMD. Le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi a annoncé, mardi dernier, l’entrée en vigueur du nouveau système Bachelor, dès la rentrée universitaire prochaine, dans les établissements d’enseignement supérieur marocains.

Ce nouveau système du Bachelor sera calibré sur 4 ans. Dans ce sens, les nouveaux inscrits universitaires sont appelés à peaufiner leurs choix de filières, à fin de sélectionner parfaitement la formation qui répond aux attentes du marché d’emploi. En outre, un tel système – calqué sur des systèmes d’enseignement internationaux-, permettra, selon le ministre, de professionnaliser le marché du travail, et de résoudre le hic de l’inadéquation entre les profils et le marché d’emploi.

Dans quel contexte ?

La situation actuelle des universités marocaines laisse à désirer, en raison de la massification dramatique des établissements marocains et la hausse de l’abandon universitaire. Moins de 14 % des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans, avec un taux de réussite qui ne dépasse pas 45%. Pis encore, plus de 10 % des étudiants inscrits parviennent à décrocher leur diplôme après cinq années d’études ou plus.

En effet, le nouveau Bachelor intervient suite aux recommandations des institutions marocaines, qui ont procédé à une évaluation de l’ancien système LMD, et « y ont décelé un certain nombre de déficiences ». Ce nouveau système adopté constitue, selon Amzazi, le diplôme universitaire le plus répandu et le plus adopté au monde.

L’instauration de ce nouveau système permettra de s’ouvrir davantage sur les systèmes éducatifs internationaux, notamment ceux des pays anglo-saxons, qui ont démontré leur efficacité étant donné que près de 50 universités américaines sont classées parmi les 100 premières universités au monde (selon le Times Higher Education), a expliqué M. Amzazi, à l’ouverture de la conférence maroco-américaine, organisée sous le thème “Réforme pédagogique nationale de l’enseignement supérieur: Préparation de la mise en œuvre du Bachelor”.

Pour le ministre, ce système permettra de remédier à la problématique de l’inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi. “En effet, les diplômés de licence sont ceux qui souffrent le plus aujourd’hui du chômage. Le bac+ 3 ne répond plus aux exigences du marché”, a-t-il déploré.

Il est à signaler que, l’instauration du Bachelor concerne seulement les étudiants de la première année universitaire 2020/2021, alors que ceux qui sont en deuxième année universitaire ne seront pas touchés et poursuivront leurs études selon l’actuel système.

Avantages et limites du nouveau Bachelor

Parmi les avantages du système Bachelor, qui sera opérationnel à partir de septembre prochain, l’instauration d’ « une année fondatrice, une orientation active et non subie, l’introduction des softs skills dans l’architecture pédagogique », l’ouverture sur d’autres champs disciplinaires, l’amélioration des langues étrangères chez les étudiants, ainsi que le renforcement de leurs compétences numériques.

L’instauration du nouveau système Bachelor se veut, pour Saaïd Amzazi, une réponse aux attentes de la société et du marché de l’emploi et un dispositif de promotion des compétences des étudiants. Il permettra ainsi de diluer la responsabilité des différentes parties prenantes de l’enseignement supérieur.

Certes, en adoptant ce diplôme, le système de l’enseignement supérieur marocain sera consolidé et les étudiants pourront, désormais, avoir l’avantage de se développer à l’international, « en adoptant le diplôme le plus délivré au monde ». Mais, la réforme du cycle de licence nécessitera plus de dépenses et exigera de mettre à la disposition des étudiants un certain nombre de moyens financiers (bourses et logements), académiques… etc.

Il convient de signaler que les compétences les plus exigées sur le marché du travail, actuellement, concernent notamment, la capacité de concentration, la gestion des émotions, la communication participative, ajoutant aussi la prise de décision et l’esprit de risque. Or, ces « soft skills » deviennent incontournables pour s’adapter aux mutations que connaît le marché de l’emploi au Maroc.

A suivre

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