Le boycott : une nouvelle forme de protestations au Maroc selon l’étude du CESE

« Les nouvelles formes de protestations au Maroc » est le thème de la journée d’étude, organisée, hier à Casablanca, par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Cette rencontre a mis en lumière les recommandations relatives aux nouvelles formes de protestation au Maroc, et les propositions liées au renforcement des droits des consommateurs, surtout après le mouvement du boycott de quelques marques de biens de consommation.

Ahmed Reda Chami, Président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a proposé, lors de son étude, de créer un Observatoire des prix et des marges, qui aura pour mission de collecter, de suivre une liste de produits sensibles et de mettre en place un fond national pour la protection du consommateur.

Renforcement des droits des consommateurs

L’étude du CESE a mis en lumière un point très délicat à savoir « la confiance du consommateur dans la capacité du cadre institutionnel à protéger ses droits contre tout abus de pouvoir et de veiller à ce que la détermination des prix et des marges de profits ne soient pas, illégalement, aux dépens de son pouvoir d’achat ». A cet égard, le président du Conseil a proposé d’installer un conseil consultatif supérieur de la consommation, et de mettre en place un cadre juridique approprié  « pour encourager  les associations de quartiers et de douars à s’organiser en réseaux et de les informer, dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 116 de la loi sur les régions ».

Focus sur le boycott de 2018 et les faux comptes

Le CESE a évalué, évidemment, le cas du mouvement du boycott, qui avait été lancé depuis avril 2018, à l’encontre de trois produits de grande consommation qui ont commencé à être impactés par ce phénomène. Les conséquences de ce boycott se sont étendues aux fournisseurs nationaux sans épargner la contribution de ces trois sociétés à l’IS qui a également été impactée. En outre, le Conseil a signalé que pour cette forme de protestation, il s’agit « d’un mouvement issu d’une forte mobilisation au niveau des plateformes virtuelles et réseaux sociaux et il a connu une diffusion accélérée, auprès d’une large frange de la population ». En plus, ce mouvement du boycott « a trouvé un terrain fertile en investissant dans les faiblesses et les déséquilibres enregistrés dans le niveau de légalisation et de transparence des marchés, dans la capacité des acteurs concernés à communiquer et à interagir, en temps de crise, ainsi qu’au niveau de capacité du cadre juridique actuel à gérer ces nouvelles formes de protestation ».

Par ailleurs, selon le rapport du CESE, le boycott a été suivi par différentes catégories sociales. Et pour éviter la reproduction de cette crise de confiance, le CESE recommande de faciliter l’accès au statut d’utilité publique pour les associations de défense des droits des consommateurs, promouvoir une coopération efficace entre le Conseil de la Concurrence, l’ONSSA, et les associations de défense des droits des consommateurs et renforcer le cadre législatif de régulation des marchés afin d’assurer une concurrence plus saine.

Le CESE a proposé plusieurs recommandations notamment la collaboration entre les associations de consommation, le Conseil de la concurrence et les organes de contrôle de la qualité des produits afin « d’appréhender toute pratique commerciale qui se ferait aux dépens des consommateurs, à travers la dégradation de certains produits ou le non-respect des normes ».

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