Le débat autour de l’article 47 de la constitution fait grincer le PJD

Par Saad Bouzrou

Le débat sur ce que les constitutionnalistes appellent « la méthodologie démocratique » a commencé à faire couler beaucoup d’encre. Le PAM (parti authenticité et modernité) a annoncé le lancement d’une initiative visant à ouvrir le débat entre les partis sur l’importance d’un amendement constitutionnel, centré principalement sur l’article 47 de la constitution relatif à la nomination du Chef du gouvernement du parti arrivé en tête des élections. Une manœuvre contre le PJD selon Lahcen Daoudi.

Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM, a déclaré lors du séminaire national du parti, tenu samedi 2 mars 2019 à Rabat, que la nomination du Chef du gouvernement à partir du parti gagnant des élections électorales est un « fatalisme imposé à la population au nom de la légitimité électorale », appelant les autres formations politiques à relancer le débat public sur cette condition.

→Lire aussi : Selon Lahcen Daoudi, « le Maroc serait beaucoup mieux aujourd’hui si le PJD le gouvernait depuis l’indépendance »

Pour sa part, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance et membre du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD), Lahcen Daoudi, a déclaré lors de son passage sur la chaîne 2M, dimanche 3 mars 2019, qu’il quitterait son parti si l’article 47 de la constitution connaîtrait une modification, « On ne peut pas envoyer le parti arrivé en tête des élections dans l’opposition en cas d’échec de la formation d’un gouvernement » a-t-il dit. Il a également ajouté qu’il est « convaincu que son parti arrivera premier lors des législatives de 2021 » et qu’il existait d’autres alternatives si le parti gagnant ne formait pas un gouvernement, y compris sa concession à d’autres partis sans modifier la constitution.

En effet, l’article 47 de la constitution n’offre aucune autre alternative en cas d’immobilisme politique ou d’impossibilité de former un gouvernement par le parti qui arrive en tête des élections et qui se trouve incapable de former une majorité parlementaire. Le blocage gouvernemental qu’a connu le Maroc après les élections du 7 octobre 2016 et qui a duré presque sept mois en est le bon exemple.

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