Le Festival International du Film de Marrakech rend un hommage à Agnès Varda

La 17ème édition du Festival International du Film de Marrakech a rendu, dimanche soir dans la Cité ocre, un hommage des plus appuyés à l’icône du cinéma français, Agnès Varda, qui a eu droit à l’Etoile d’Or du Festival, lors d’une cérémonie solennelle au sein du somptueux Palais des Congrès, en présence d’une palette de stars de cinéma et de grandes figures issues de divers horizons.

En plus d’être accueillie par une émouvante et longue standing ovation aussi bien lors de son entrée sur scène qu’à la remise de l’Etoile d’Or, la grande dame du 7ème art français, Agnès Varda, qui se distingue par l’extraordinaire richesse de son immense œuvre, a reçu la précieuse récompense des mains de ses enfants, Rosalie Varda et Mathieu Demy, ainsi que de l’artiste-photographe JR, avec qui elle a co-réalisé le film « Visages, Villages ».

Qui plus est, la cinéaste française a été rejointe sur scène par le « maître » américain Martin Scorsese et la conseillère du Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech, Melita Toscan Du Plantier, sous les applaudissements ininterrompus de l’assistance.

Cette soirée a été marquée par les mots de remerciements très touchants prononcés par M. Thierry Frémaux, Délégué général du Festival de Cannes et Directeur de l’Institut Lumière de Lyon, et l’actrice Chiara Mastroianni, fille du grand Marcelo Mastroianni à l’attention d’Agnès Varda, considérée comme la « Patronne » du cinéma français, qui a offert au monde une œuvre aussi extraordinaire.

« Nos existences ont été enchantées par les films d’Agnès Varda, par ses mots et par sa présence », a lancé M. Frémaux, soulignant que cet hommage appuyé et cette Etoile d’Or du Festival International du Film de Marrakech qui a été remise à Mme Varda sont « l’occasion de dire ce que nous lui devons, combien nous l’admirons, combien nous l’aimons, et combien nous la remercions ».

M. Frémaux et Chiara Mastroianni ont aussi remercié Mme Varda qui a inventé son propre cinéma, et en le faisant d’avoir réinventé le cinéma, alors qu’elle ignorait ce que c’était le 7ème art, ce qui fait d’elle, ont-ils ajouté, une réalisatrice « unique ».

Tout en rappelant que Varda fait partie de ces femmes qui faisaient un métier d’hommes et qui n’ont jamais cessé d’oeuvrer pour en faire aussi un métier de femmes, ils ont aussi précisé qu’elle est de ces femmes qui savent « encourager les autres, complimenter les jeunes et dire le moment venu ces choses décisives qui changent l’avenir ».

Selon eux, Agnès Varda est une cinéaste attentive, exigeante et imprévisible qui, avec une petite caméra, a obtenu tous ces « miracles » et qui sont toutes de « grandes œuvres ».

Prenant la parole, Agnès Varda s’est dite « très émue » de l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, tout en exprimant ses « vifs remerciements » à SM le Roi Mohammed VI, à SAR le Prince Moulay Rachid, et à la Fondation du Festival International du Film de Marrakech.

→ Lire aussi : SAR le Prince Moulay Rachid préside le dîner d’ouverture de la 17è édition du Festival International du Film de Marrakech

Elle s’est de même dite heureuse d’être parmi des gens de cinéma de divers pays, dont le Maroc, tout en déclarant qu’elle se sent « très petite à côté de certains artistes qui sont présents, des talents énormes : je les admire et je les aime ».

« Nous tous, gens de cinéma, nous travaillons pour pousser le plus loin possible nos imaginations, notre travail, notre art, le 7è art », a-t-elle noté, relevant que quelles que soient les éventuelles difficultés, « nous tous, gens du cinéma, nous voulons atteindre le public, le surprendre, l’émouvoir, le faire rire ». « Nous savons que nous sommes des privilégiés car le monde est en péril », a-t-elle dit.

Elle a, dans ce sens, tenu à faire valoir et à défendre « les valeurs de l’amour d’autrui, la connaissance des autres, la curiosité des autres, et puis témoigner et partager. C’est à cela que je crois ».

Cette cérémonie a été aussi ponctuée par la projection d’extraits des films les plus notoires de cette réalisatrice au talent avéré et reconnu mondialement, tels que « Cléo de 5 à 7 », « Les Glaneurs et la Glaneuse », « Les Plages d’Agnès » et « Visages, Villages ».

Née le 30 mai 1928 à Ixelles en Belgique, Agnès Varda a plus d’une corde à son arc et rien ne semble arrêter son immense curiosité incessante : réalisatrice, scénariste, actrice, photographe et même plasticienne.

Figure emblématique, réalisatrice majeure de la Nouvelle Vague, géniale touche-à-tout, Agnès Varda jouit d’une grande reconnaissance internationale (Lion d’or au Festival de Venise, Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes, Oscar d’honneur, etc.).

Son dernier film, « Visages, Villages », co-réalisé avec le jeune artiste JR et nommé aux Oscars 2018, est une nouvelle preuve de la liberté et de la créativité de cette artiste hors normes.

Agnès Varda est également photographe. Dans les années 50, elle a été photographe pour le Festival d’Avignon. Elle est également auteur de reportages en Chine, à Cuba, au Portugal, en Allemagne et de plusieurs collections de photographies personnelles.

En 2003, à la Biennale d’Art de Venise, elle a commencé sa vie de « visual artist » (terme anglais préféré à celui d’artiste plasticienne), installations, vidéos et photographies.

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la 17-ème édition du Festival International du Film de Marrakech se tient du 30 novembre au 08 décembre.

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