LE GUÊPIER SYRIEN : CE QUE J’EN PENSE

La crise de régime syrienne, interne depuis des décennies, transformée en guerre civile en 2011, s’est internationalisée gravement à partir de 2012. Plus qu’une partie de poker menteur entre gouvernements américain, russe et français, elle s’est transformée en guêpier impliquant les pays de la région, dont notamment l’Iran, l’Arabie saoudite, Israël et autres.

Un véritable jeu de dominos s’est imposé depuis les années 50, l’Union soviétique ( devenue La Russie en 1991) s’étant proclamée de facto comme puissance nucléaire protectrice du régime de Hafez al-Assad, père de Bachar.
C’est dire que le partage d’influence entre les deux super-grands, qui fut la parfaite illustration de la guerre froide n’épargnait guère cette région.

Le démantèlement de l’empire soviétique en 1991 n’a pas entamé pour autant la puissance de la Russie qui lui a succédé ! Vladimir Poutine est venu au pouvoir avec l’objectif proclamé de rétablir la Russie dans son rang de grande puissance. Il y a plus ou moins réussi, pour la double raison qu’il a développé un puissant programme de réarmement et qu’en face il avait un président pusillanime et timoré, en la personne de Barack Obama.

Lorsque s’est posée en août 2013 la grave question de savoir s’il faut ou non attaquer Bachar al-Assad, soupçonné preuves à l’appui d’avoir utilisé du gaz chimique et sarin contre les populations civiles, Barack Obama , enthousiaste d’abord pour une opération ciblée contre la Syrie, s’est rétracté, de la même manière que James Cameron, Premier ministre britannique.

Il ne restait sur la scène que François Hollande qui n’a eu de cesse de déplorer la petite lâcheté anglo-saxonne ! Bachar al-Assad s’en est d’autant plus réjoui que Moscou, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, le défendait becs et ongles et bloquait toute initiative internationale le condamnant.
Nous en sommes-là!

Le 7 avril dernier, impatient d’en venir à bout de la résistance populaire dans la Ghouta orientale et de rétablir au prix fort son autorité battue en brèche, appuyé par l’aviation russe, Bachar a lancé des missiles chimiques contre la localité de Douma !

Des dizaines de morts et blessés, dont des femmes et des enfants innocents, étouffés, qui portent la marque du gaz sarin, des hôpitaux et des pharmacies détruits pour les empêcher de les secourir, un enfer quoi !

La riposte aérienne américano-anglo-française de cette nuit de vendredi à samedi 14 avril, techniquement bien organisée n’a surpris personne : elle était annoncée , elle cible les usines de fabrication des arsenaux chimiques du gouvernement de Bachar al-Assad. Les trois pays occidentaux intervenus hier n’agissent certes pas par altruisme, chacun ayant son calcul propre et agissant avec des objectifs dans sa tête !

Ensuite, c’est un signal destiné à la fois à Bachar al-Assad dont le caprice guerrier – meurtrier plutôt – a fait pas moins de 500.000 morts depuis cinq ans, et poussé à l’exil plus de 3 millions de Syriens, et surtout à Vladimir Poutine dont le pays surarme la Syrie !

Or, le président Trump, tout à sa folie, préfère ne pas être directement confronté à la Russie et a décidé de cibler les objectifs d’armement syriens , quand bien même il serait convaincu avec d’autres que l’espion russe de Londres et sa fille ont fait l’objet d’une tentative d’empoisonnement. 

La Russie n’a cessé depuis quelques temps de renforcer son arsenal militaire, elle fabrique plus qu’un autre État les armes chimiques, et Bachar en est le premier bénéficiaire !

Donald Trump est redevable à la Russie de l’avoir via les fake-news soutenu pour accéder au pouvoir contre Hillary Clinton . Il ne peut donc- sauf suprême audace – affronter le gouvernement russe !
Aussi bien Trump que Poutine possède chacun un argument contre l’autre ! 

Comme deux chiens de faïence se regardant sur une commode fragilisée qu’est notre pauvre monde, ils sont là ! 
Au beau milieu , entre eux : le peuple syrien, le monde arabe !

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