Le Liban face à une « catastrophe »

Le nouveau Premier ministre libanais, Hassan Diab, a averti mercredi, lors de son premier conseil des ministres, que son pays, au bord de la faillite, faisait face à une « catastrophe » et a promis que son gouvernement, formé de « technocrates indépendants », ferait tout son possible pour répondre aux revendications du mouvement de contestation qui réclame une refonte du système politique.

« C’est un gouvernement qui exprime les aspirations des manifestants dans tout le pays, mobilisés depuis plus de trois mois, qui travaillera à répondre à leur revendications: indépendance de la justice, recouvrement des fonds détournés et lutte contre l’enrichissement illégal », a-t-il assuré.

« Nous sommes face à une impasse financière, économique et sociale », a reconnu le Premier ministre dans une déclaration rendue publique à l’issue du Conseil des ministres.

« En réalité, nous sommes face à une catastrophe et nous devons alléger l’impact et les répercussions de cette catastrophe sur les Libanais. Les défis sont immenses et les Libanais sont fatigués des promesses et des programmes qui restent lettre morte », a-t-il souligné.

« Concernant la situation économique, je le répète, cela fait partie de nos priorités », estimait mardi soir le nouveau Premier ministre. « Il faut nous accorder un peu de temps », a-t-il plaidé.

La composition du nouveau gouvernement a été critiquée par des protestataires à travers le pays, qui ont incendié des pneus et barricadé des routes pour exprimer leur mécontentement, estimant que les ministres, bien qu’estampillés « technocrates », restent des personnalités affiliées à la classe politique tant conspuée.

Le calme est revenu mercredi à Beyrouth et dans d’autres grandes villes, alors que des contestataires continuent tout de même de bloquer des routes à Tripoli, grande métropole du nord, où des écoles sont restées fermées après une nuit de tensions.

Dans la capitale, quelques centaines de personnes rassemblées près du Parlement ont lancé pétards et pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et aux canons à eau.

En trois mois de contestation, la colère n’a fait que grandir chez les manifestants qui réclament le renouvellement complet d’une classe politique accusée de corruption et d’incompétence, dominée par les mêmes grandes familles depuis des décennies.

« Nous refusons totalement le gouvernement Hassan Diab, ce n’est pas une équipe de technocrates indépendants et elle ne répond pas aux exigences populaires de la révolution. Nous allons poursuivre l’escalade dans la rue jusqu’à la chute du gouvernement Diab », lançaient mardi les manifestants. Ces derniers mois, la crise économique s’est aggravée avec des licenciements en masse, des restrictions bancaires drastiques et une forte dépréciation de la livre libanaise face au dollar dans les bureaux de change.

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