Le Maroc accorde une importance primordiale à la lutte contre la violence en milieu scolaire

Le Maroc accorde une importance primordiale à la lutte contre la violence en milieu scolaire sous toutes ses formes, un phénomène mondial qui requiert l’engagement de la communauté internationale, a indiqué, jeudi, le ministre de l’Education nationale, Saaid Amzazi.

Intervenant lors d’une Conférence internationale virtuelle sur la lutte contre le harcèlement entre élèves, organisée par l’Unesco à l’occasion de la première Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber harcèlement, le ministre a souligné la nécessité d’élaborer une charte éthique mondiale des bonnes pratiques des plateformes et des réseaux sociaux en faveur de la prévention et de la lutte contre le cyber harcèlement des mineurs.

«Le Maroc, sous la haute conduite de SM le Roi Mohammed VI, accorde une importance primordiale à la lutte contre la violence en milieu scolaire sous toutes ses formes. Dans le même sens, l’Observatoire national des droits de l’enfant, sous la présidence effective de SAR la Princesse Lalla Meryem, est chargé d’assurer le suivi de la mise en œuvre de l’application de la convention des Nations unies relative aux Droits de l’enfant », a indiqué M. Amzazi, qui a mis en avant la politique marocaine en la matière.

Le ministère, en s’appuyant sur les résultats de l’étude diagnostic menée en partenariat avec l’Unesco en 2012, a mis en place une stratégie intégrée de lutte contre la violence en milieu scolaire, a indiqué le ministre ajoutant que dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Loi-cadre de l’éducation et de la formation, plusieurs projets et actions liés à cette problématique ont vu le jour.

Il s’agit notamment, a détaillé le ministre, de la mise en place de l’observatoire national de la lutte contre la violence en milieu scolaire constitué de représentants de différents départements ministériels et de la société civile, la généralisation des cellules d’écoute et de médiation au niveau des établissements scolaires, la mise en place d’ une plate-forme « Marsad » qui sert à enregistrer les cas de violence et à les répertorier selon les types de violence, et de la mise en place d’un programme avec le PNUD et la Rabita des Oulémas pour l’appui à la promotion de la tolérance, du civisme, de la citoyenneté en milieu scolaire.

S’agissant du cyber harcèlement, le ministre a affirmé que la lutte contre ce phénomène passe indéniablement par l’éducation et cela dès l’école primaire. « Combattre ce fléau est une affaire mondiale d’où la nécessité d’élaborer une charte éthique mondiale des bonnes pratiques des plateformes et des réseaux sociaux en faveur de la prévention et de la lutte contre le cyber harcèlement des mineurs », a plaidé le ministre.

Cette conférence internationale, organisée en partenariat avec la France, vise, selon l’Unesco, à créer une dynamique mondiale pour mettre fin au harcèlement à l’école, en sensibilisant tous les acteurs, en partageant ce qui fonctionne et en mobilisant les gouvernements, les experts et la communauté éducative.

La violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber harcèlement est « un fléau mondial qui porte atteinte à un droit fondamental de l’enfant, celui de l’éducation », a affirmé la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay en ouvrant cette Conférence internationale.

« Un enfant sur trois est victime d’harcèlement, avec des conséquences profondes et dévastatrices sur la santé mentale et physique », a souligné Mme Azoulay, ajoutant que « derrière ces chiffres, il y a des drames humains ».

De plus, « un jeune sur trois est victime d’harcèlement en ligne », a indiqué la DG de l’Unesco, déplorant que le cyber harcèlement se soit encore renforcé lors de cette pandémie. Elle s’est félicitée que la Conférence d’aujourd’hui puisse consacrer l’engagement des ministres qui vont lancer un appel pour une charte des bonnes pratiques sur Internet.

Cette Conférence internationale a été marquée par les interventions de ministres de l’Education d’une vingtaine de pays membres de l’Unesco, ainsi que de plusieurs experts qui ont souligné l’urgence d’un engagement mondial pour enrayer le fléau du harcèlement en milieu scolaire et la nécessité d’une mobilisation collective sur la question du cyber harcèlement qui prend une ampleur de plus en plus inquiétante en ces temps de pandémie avec une exposition plus accrue des jeunes aux réseaux sociaux.

A cette occasion, le ministre français de l’Education Jean Michel Blanquer a indiqué que son pays, favorable à un pacte de bonnes conduites contre le cyber harcèlement, lance un appel pour l’éthique des plateformes et des réseaux sociaux. Il a également souligné l’importance d’une action plus efficace et plus coordonnée de la communauté internationale pour combattre ce phénomène.

Le harcèlement à l’école prive des millions d’enfants et de jeunes du droit fondamental à l’éducation. Un rapport récent de l’UNESCO révèle que plus de 30% des élèves dans le monde ont été victimes, au moins une fois dans leur vie, de harcèlement, causant des conséquences dévastatrices comme la chute des résultats scolaires, l’abandon scolaire ainsi que des problèmes de santé physique et mentale.

Le confinement imposé dans le cadre de la pandémie de COVID-19 a entraîné une hausse sans précédent du temps d’usage des écrans chez les enfants et les adolescents, ce qui risque d’aggraver encore le cyberharcèlement, alerte le rapport.

Les États membres de l’UNESCO ont déclaré le premier jeudi de novembre « Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire », y compris le cyberharcèlement. Cette initiative portée par le Maroc, la France et le Mexique, reconnait que la violence en milieu scolaire sous toutes ses formes porte atteinte aux droits des enfants et des adolescents à l’éducation, à la santé et au bien-être

« Formons le vœu que cette première Journée internationale soit l’occasion d’une prise de conscience majeure, à l’échelle mondiale, sur l’ampleur de ce fléau – et sur la nécessité d’y mettre fin le plus rapidement possible. Que l’on soit élève, parent d’élève, membre de la communauté éducative, ou simple citoyen – vaincre la violence et le harcèlement à l’école est notre affaire à toutes et tous », a déclaré la DG de l’Unesco dans un message à cette occasion.

( Avec MAP )

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