Le Maroc engagé à poursuivre le partage d’expériences dans le contrôle de la qualité des médicaments

Le ministre de la Santé, Anass Doukkali, a réaffirmé, vendredi à Marrakech, l’engagement du Maroc à poursuivre le partage d’expériences et la contribution à la formation des compétences dans le domaine du contrôle de la qualité des médicaments et de la surveillance post-marketing, soulignant que la coopération Sud-Sud, notamment avec les pays africains est un « choix stratégique pour le Royaume, né d’une volonté Royale afin d’améliorer la santé publique en Afrique ».

Intervenant à la clôture de la deuxième réunion annuelle du Forum africain sur la qualité des médicaments (AMQF), organisée par la Pharmacopée américaine (United States Pharmacopeia/USP) en collaboration avec l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Gouvernement marocain, M. Doukkali a insisté sur l’impératif de veiller à la sécurité des citoyens en les approvisionnant en produits de qualité et d’usage sûr.

D’où, a-t-il renchéri, le rôle majeur des autorités nationales de contrôle et de régulation qui ont en charge de veiller sur la qualité des produits de santé, commercialisés dans les différents pays et d’en garantir l’usage.

Notant qu’une importante loi type de l’Union Africaine (UA) pour harmoniser les systèmes de réglementation des produits médicaux a été adoptée en 2016 (NEPAD), le ministre a, toutefois, soutenu que l’harmonisation du contrôle de la qualité des médicaments et de leur surveillance après commercialisation en tant que fonctions réglementaires clés en est encore à ses débuts.

Il a, dans la foulée, appelé à unir les forces, partager les meilleures pratiques, promouvoir la coopération dans les activités de contrôle de la qualité, réduire les doubles emplois, favoriser la consolidation des ressources et à contribuer au maintien des activités de contrôle de la qualité des produits médicaux dans tous les pays africains.

Le rapprochement des réglementations et des pratiques d’enregistrement des médicaments dans le cadre de l’harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique (AMRH) a considérablement progressé dans certaines régions du Continent, a fait remarquer M. Doukkali.

Rappelant l’adoption, récemment à Addis-Abeba, par l’UA du traité de création de l’Agence Africaine des médicaments, le ministre a relevé que cet acte devrait consolider davantage l’intégration africaine des politiques du médicament, notant que pour que cette agence soit définitivement créée, il faut qu’au moins quinze pays le ratifient.

M. Doukkali a, ainsi, appelé à sensibiliser les autorités sanitaires à l’importance de cette ratification, signe d’adhésion, et ce, compte tenu de l’importance stratégique du rôle de cette Agence pour garantir la sécurité des patients.

Le ministre a, d’autre part, indiqué que le plan d’action du Forum pour l’année 2019 va dans le sens du renforcement de l’action commune, soulignant que cela passe par le renforcement des capacités des Laboratoires de contrôle des pays qui en ont besoin, le renforcement du management de la qualité et la mise en place de la surveillance post marketing des médicaments.

Dans ce domaine, le Maroc oeuvre depuis longtemps à soutenir les efforts d’autres pays du Continent comme le Sénégal et la Mauritanie, mais aussi dans un futur proche, le Niger, le Burkina Faso et d’autres, a affirmé le ministre.

« Nous sommes prêts à continuer de soutenir notre collaboration avec nos partenaires et restons ouverts sur de nouvelles collaborations avec tout pays demandeur », a-t-il soutenu.

→Lire aussi: La politique du médicament un véritable cheval de bataille de la stratégie sanitaire du Maroc

M. Doukkali n’a pas manqué de souligner la disposition de son département à contribuer de manière constructive et appropriée à la pérennité de l’action du Forum qui offre, selon lui, l’occasion pour les autorités en charge du contrôle de qualité des produits de santé de se retrouver en vue de coordonner leurs actions, harmoniser leurs pratiques, mutualiser les moyens, améliorer leur efficacité, et échanger leurs expériences.

Initiée sous le thème « une tendance vers la viabilité financière de l’AMQF », cette deuxième réunion a rassemblé, cinq jours durant (26 février au 1er mars), les membres de l’AMQF, y compris son groupe de travail technique (GTT), le leadership de l’USP, l’Agence du NEPAD, la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’OMS, les Communautés économiques régionales (CER), les organisations régionales de santé, ainsi que d’autres partenaires et parties prenantes très importants.

Cette réunion visait à présenter les membres du GTT et les dirigeants élus à l’ensemble des participants, à examiner les progrès du groupe de travail technique en ce qui concerne le déploiement du plan de travail 2018, à capitaliser sur les enseignements tirés des travaux de la première réunion en se concentrant sur les défis et la manière à les surmonter en 2019, à échanger et valider le plan de travail proposé pour l’année en cours, et à proposer des solutions et des pistes pour veiller sur la viabilité financière de l’AMQF dans le cadre de l’Harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique (AMRH).

Le choix du thème de cette réunion consistait à mener des réflexions et des échanges sur la viabilité financière du Forum afin d’élaborer une stratégie visant à assurer la pérennité financière à court terme pour couvrir les travaux de 2019 et à long terme pour l’AMQF dans le cadre de ses activités au sein de l’African Medicines Quality Forum.

La journée inaugurale de ce Forum a été consacrée au groupe de travail GTT de l’AMQF, suivie de la réunion annuelle de l’ensemble des membres du Forum.

A rappeler que l’AMQF constitue une évolution émanant du Réseau des Laboratoires Officiels de Contrôle Qualité des Médicaments (NOMCoL) de l’Afrique Subsaharienne, dont la création en 2009 a été financée par l’Agence Américaine pour le développement international (USAID) et par la suite pris en charge par USP.

Le NOMCoL a été créé pour servir de plate-forme pour le partage des connaissances et des meilleures pratiques entre laboratoires dans le cadre d’une collaboration Sud-Sud.

Suite au succès de NOMCoL en Afrique, des réseaux similaires calqués sur le modèle subsaharien ont été mis en place en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient.

L’AMQF a été créée en 2017 en collaboration avec l’Agence du NEPAD dans le but de construire et renforcer les capacités des pays africains en matière de contrôle de la qualité des médicaments et de surveillance régionale des médicaments essentiels après leur commercialisation.

Cette initiative contribuera grandement à lutter contre le fléau des médicaments contrefaits ou falsifiés et leur circulation dans les marchés africains.

L’AMQF, dont la première réunion annuelle a eu lieu en février 2018 à Dar Essalam (Tanzanie), est un forum ouvert aux responsables des laboratoires nationaux de contrôle de la qualité des médicaments dans tous les Etats membres de l’Union Africaine.

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