Le Maroc et l’Italie déterminés à agir ensemble contre la contrefaçon

Le Maroc et l’Italie ont affiché, mardi à Casablanca, leur détermination d’agir ensemble pour un environnement sans contrefaçon à travers le renforcement de leurs dispositifs juridiques et le recours massif à la sensibilisation, notamment des jeunes et des entreprises, quant aux dangers de ce phénomène sur leurs économies respectives.

La contrefaçon est devenue un phénomène mondial aux conséquences économiques et sociales néfastes constituant un danger pour les consommateurs et une atteinte au droit du travail et à l’environnement, ont affirmé les participants à un séminaire organisé par l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), le Consulat d’Italie à Casablanca et l’Agence italienne du commerce extérieur (ICE) à Casablanca, sous le thème ‘’Maroc-Italie : coopérer pour la promotion de la propriété industrielle et la lutte anti-contrefaçon’’.

La contrefaçon, c’est de l’argent perdu pour les entreprises et les États et un danger pour le consommateur, a fait observer l’ambassadeur d’Italie au Maroc, Mme Barbara Bregato ouvrant les travaux de ce séminaire, animé par des spécialistes marocains et italiens.

Autrefois ciblant les produits de luxe, le phénomène touche désormais les produits de grande consommation allant du matériel électronique aux batteries, aux cigarettes, et à l’alcool en passant pas les articles de sport et les pièces automobiles.

Selon Mme Bregato, l’Italie demeure l’un des pays d’Europe souffrant le plus du poids de la contrefaçon avec des pertes estimées à près de 9 milliards euros (8% des ventes directes). Parmi les victimes de ce phénomène dans le monde figurent en premier lieu les entreprises américaines dont les marques représentent 20 % des copies, suivies des italiennes (15 %), a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le Directeur général de l’OMPIC, Larbi Benrazouk, La contrefaçon connaît des développements importants et génère des conséquences économiques et sociales négatives tant sur le plan macro-économique qu’à l’échelle individuelle (image, réputation, perte d’opportunité, perte de compétitivité des systèmes productifs, destruction d’emplois, atteinte à la sécurité des consommateurs, …).

Compte tenu du développement de ce phénomène, difficile à appréhender en raison de la nature même de l’activité informelle et souterraine, le Maroc s’est doté depuis plusieurs années d’un important dispositif juridique pour lutter contre ce phénomène, a-t-il ajouté, observant que la lutte contre ce fléau ne peut se limiter à la protection, mais elle doit englober également la sensibilisation quant à ses dangers sur le consommateur et les pertes qu’il engendre, en termes économiques, pour l’État et l’entreprise.

→ Lire aussi : Justice administrative: le Maroc et l’Italie déterminés à renforcer leur coopération

Après avoir noté que la lutte contre ce phénomène n’est pas du ressort d’un seul acteur, mais qu’il s’agit d’un combat collectif, Benrazouk a appelé a opté pour une politique d’anticipation, à mettre un œuvre une feuille de route et à partager les expériences et les informations, ce qui permettra d’endiguer ce phénomène.

De leur côté, les participants à des panels d’experts ont notamment mis en relief l’ampleur de la contrefaçon dans les deux pays, rappelant les mesures prises pour lutter contre ce phénomène dont les dommages les plus lourds sont enregistrés dans l’habillement, les produits pharmaceutiques, et les Smartphones.

L’impact négatif de la contrefaçon est ‘’particulièrement significatif’’ en matière d’innovation, mais aussi d’emplois pour les entreprises, ont-ils expliqué, rappelant que des études effectuées en la matière montrent que l’Union européenne estime que la contrefaçon fait disparaître 100 000 emplois par an.

Selon les intervenants aux différents panels, la contrefaçon constitue également une source privilégiée d’évasion fiscale et un facteur de destruction d’emploi.

Pour le Royaume, en effet, l’impact de la contrefaçon représente une perte nette annuelle de 1 milliard de DH et provoque la destruction directe ou indirecte de quelque 30 000 postes de travail, ont-ils indiqué.

Lutter contre le fléau de la contrefaçon n’est pas chose aisée, ont-ils relevé, rappelant que le Maroc s’est doté d’un arsenal juridique capable de cerner le problème, en s’appuyant sur un système moderne de la propriété industrielle qui respecte et correspond aux normes internationales.

Dans ce contexte, la loi relative à la protection de la propriété industrielle au Maroc date de 2004 et prévoit un certain nombre de mesures comme celles relatives au système de reconnaissance des marques.

Pour remédier à ce fléau, les panélistes ont proposé que les pouvoirs publics agissent dans plusieurs directions à savoir améliorer la coopération internationale dans la lutte contre la contrefaçon, renforcer les dispositifs juridiques, améliorer la réponse opérationnelle à la contrefaçon, mieux sensibiliser les acteurs et l’opinion et enrayer la cybercontrefaçon.

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