Le Maroc, pilier de la stratégie méditerranéenne de la BEI
En visite officielle au Maroc du 21 au 23 mai 2025, le vice-président de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), Ioannis Tsakiris, a réaffirmé le rôle central du Royaume dans la stratégie méditerranéenne de l’institution. Transition énergétique, accès à l’eau, éducation : la BEI entend renforcer un partenariat de confiance orienté vers un développement durable et inclusif.
La visite du vice-président de la BEI, Ioannis Tsakiris, au Maroc marque un tournant stratégique dans la coopération entre l’institution européenne et le Royaume. Ce déplacement, ponctué de rencontres avec plusieurs membres du gouvernement et les dirigeants d’institutions partenaires comme la CDG, l’ONEE ou la MASEN, met l’accent sur des secteurs vitaux tels que l’énergie, l’eau potable et l’éducation.
Pour Ioannis Tsakiris, le Maroc représente bien plus qu’un pays partenaire : « C’est un partenaire stratégique dans la région Sud de la Méditerranée. Notre engagement s’inscrit dans une vision de long terme, en ligne avec les priorités nationales et les grandes transitions économiques et environnementales du pays », souligne-t-il aux médias.
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Présente au Maroc depuis plus de quarante ans, la BEI est aujourd’hui déterminée à renforcer sa présence dans un contexte où le Royaume mène des réformes structurelles ambitieuses, notamment en matière de transition énergétique, de digitalisation, de gestion de l’eau et de développement du capital humain. Ces axes prioritaires s’inscrivent dans une parfaite cohérence avec les engagements européens, en particulier dans le cadre du Partenariat vert UE-Maroc. En 2024, la BEI a mobilisé un montant record de 500 millions d’euros en faveur de projets structurants, démontrant la profondeur et la qualité de ce partenariat.
Ce qui distingue la BEI d’autres bailleurs de fonds internationaux, c’est son statut unique. Elle est à la fois banque publique, banque de développement et bras financier de l’Union européenne. Grâce à sa notation AAA et à la mobilisation régulière d’instruments européens tels que les garanties et subventions, elle propose des conditions financières particulièrement avantageuses. La BEI met également à disposition une expertise solide, fruit de décennies d’interventions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE, permettant un transfert de savoir-faire particulièrement utile aux partenaires du Sud.
En matière de gouvernance et d’exécution des projets, la coopération avec les institutions marocaines est jugée exemplaire. L’engagement, la rigueur et la capacité de réforme dont font preuve les partenaires marocains, qu’il s’agisse du ministère de l’Économie et des finances, de l’ONEE, de MASEN ou encore de la CDG, assurent une mise en œuvre efficace et des résultats concrets sur le terrain. Cette qualité d’exécution est un facteur déterminant dans la décision de la BEI d’intensifier sa présence au Maroc.
La priorité de la BEI est claire : chaque euro investi doit générer un impact tangible sur la vie des citoyens. Cela se traduit par des projets orientés vers des retombées sociales durables : accès à l’éducation, amélioration des infrastructures, renforcement des services publics essentiels ou encore soutien aux PME. L’exemple du prêt de 500 millions d’euros signé en 2024 pour la reconstruction post-séisme est révélateur : il a permis de rétablir rapidement des écoles, des hôpitaux et des routes, avec un souci constant de résilience et d’équité territoriale.
Un autre projet concret est le nouveau financement de 170 millions d’euros, signé le 22 mai 2025, pour renforcer le réseau de transport électrique national. Cet investissement vise non seulement à intégrer davantage d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, mais aussi à améliorer l’efficacité et la stabilité du système électrique. Dans cette optique, la BEI continue de soutenir des projets comme le parc éolien de Jbel Lahdid ou le programme Noor Atlas de MASEN, qui favorisent l’accès à une énergie propre et fiable, notamment en milieu rural.
Au-delà du Maroc, la création de « BEI Monde » reflète la volonté de l’Union européenne d’amplifier son action extérieure, en particulier en Afrique. Dans ce contexte, le Maroc apparaît comme un hub stratégique pour les opérations régionales de la BEI. Son positionnement géographique, sa stabilité politique et son leadership en matière de coopération Sud-Sud en font un relais naturel pour diffuser les bonnes pratiques et renforcer les synergies autour du bassin méditerranéen.
À l’avenir, la BEI prévoit de renforcer ses investissements dans la transition énergétique, la gestion durable de l’eau, le développement du capital humain et l’appui aux PME. Le transport urbain et interurbain figurera aussi parmi les priorités, dans une optique de cohésion sociale et de réduction des émissions. Des partenariats renforcés avec des institutions comme la CDG ou le Fonds Mohammed VI pour l’investissement permettront de catalyser des projets innovants et à fort impact.