Le Maroc : quel statut vis-à-vis de la France et de l’Europe ?

Depuis plusieurs mois, le plus souvent mezzo voce ou à travers les médias, une sorte de tension sourde semble s’être installée entre Rabat et Paris, là où les deux pays semblaient emprunter une trajectoire convergente depuis 2013 et la résolution de la dernière crise bilatérale après plusieurs mois de brouille diplomatique.

La question de la réduction drastique des visas notamment, constitue la pomme de discorde la plus visible. Or, à tous les niveaux, l’installation dans la durée de relations crispées entre les deux pays est une mauvaise nouvelle pour la France, tant le Maroc affiche désormais son ambition de devenir la nouvelle puissance régionale et le point d’entrée incontournable vers l’Afrique de l’ouest francophone.

Si la crise diplomatique est silencieuse, elle est bien réelle. Pour autant, les relations bilatérales devront nécessairement s’améliorer tant les intérêts des deux pays sont convergents à plusieurs niveaux.

Dans un contexte de mutations internationales engagées depuis plusieurs années et accélérées par une double conjoncture de crise sanitaire mondiale relative au Covid-19 et de guerre en Ukraine, nombre de puissances émergentes tentent de saisir de nouvelles opportunités. Les défis sont nombreux entre sécurité, approvisionnement énergétique, environnement, migrations et bonne gouvernance entre autres. Une certitude : la France a besoin de son partenaire historique.

Souvent analysé sous le prisme des relations stratégiques avec ses voisins et dans son étranger proche, il est essentiel de porter une analyse novatrice, en renouvelant le prisme français avec une vision à la fois ambitieuse et audacieuse, consistant à imaginer le futur des relations entre l’Union européenne, la France et l’Afrique avec le royaume du Maroc comme pivot à plusieurs échelles.

Envisager une coopération économique soutenue, c’est se projeter dans une dimension à la fois sécuritaire et géoéconomique qui permettra d’appréhender de nouveaux défis, tant pour les autorités marocaines que pour les autorités européennes. Si le royaume du Maroc n’est pas une « spécificité », il n’en demeure pas moins que ce pays, fort de sa stabilité macroéconomique et institutionnelle, ainsi que par son approche sécuritaire, est caractérisé par sa singularité.

Le contexte international et le basculement des intérêts stratégiques doit ainsi permettre à la France de s’engager dans la définition d’une véritable doctrine de politique étrangère vis-à-vis du Maroc et de l’Afrique de l’ouest francophone en général. C’est ce met en évidence l’étude de l’Institut d’études de géopolitique appliquée.

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