Le Maroc, un des pays les plus avancés en matière de prévention de la cybercriminalité

Le Maroc fait partie des pays occupant les places les plus avancées en termes de capacité à se prémunir contre la cybercriminalité, a affirmé le directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Mohamed Tawfik Mouline.

Dans un entretien publié sur les colonnes du quotidien arabophone « Assahrae Al Maghribia » dans son numéro de jeudi, Mouline a fait savoir que selon l’édition 2018 de l’indice global de cybersécurité publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT), plusieurs pays arabes occupent des positions avancées au niveau de leur capacité à faire face face aux menaces cybernétiques, à l’instar du Maroc, l’Egypte, les Emirats, le Sultanat d’Oman et l’Arabie Saoudite.

La cybercriminalité est le résultat du développement des technologies numériques et de leur mauvais usage par le citoyen arabe, a expliqué Mouline, notant que le nombre de piratages des comptes bancaires des citoyens et des entreprises a augmenté et que les organismes de sécurité n’ont pas encore atteint les objectifs escomptés compte tenu du faible niveau de coopération entre les pays arabes.

Bien que le Maroc, comme le reste des pays arabes, n’ait pas encore su tirer plein profit des avantages de la technologie, il est parvenu à occuper une place de pionnier dans le commerce des produits technologiques, a relevé Mouline.

Et d’ajouter que les experts économiques expliquent cette lancée dans le volume des exportations marocaines des produits et services technologiques par un certain nombre d’indicateurs positifs ayant trait au climat propice aux investissements, à la faveur de la stabilité politique que connaît le Royaume, le coût bas de la main d’œuvre et les facilités fiscales.

Par ailleurs, le Maroc a mis en place des stratégies judicieuses dans de nombreux secteurs comme l’enseignement supérieur et la formation professionnelle et qui visent à former des ingénieurs et techniciens, a-t-il rappelé, ajoutant que le Royaume est parvenu à attirer des investissements et à signer des conventions conjointes en vertu desquelles les entreprises concernées s’engagent à employer la main d’œuvre locale.

→ Lire aussi : cybercriminalité: la DGSN décline à Marrakech les grandes lignes de sa stratégie novatrice

Concernant l’évolution technologique dans le monde arabe, le chercheur a fait observer que la fracture technologique entre le monde arabe et les pays émergents demeure trop grande, voire énorme en comparaison avec les pays développés, précisant que la part des industries technologiques dans le PIB ne dépasse pas 15% dans les pays arabes, contre 35% dans les pays émergents. S’agissant de l’exportation des hautes technologies, elles représentent à peine 3% du total des exportations dans les pays arabes, alors que ce taux est très élevé dans les pays émergents, a-t-il ajouté.

Evoquant les moyens qui permettraient aux pays du monde arabe, notamment le Maroc, de passer du statut de consommateurs à celui de producteurs de technologie, Mouline a plaidé, en premier lieu, en faveur d’une volonté politique, puis d’une stratégie maîtrisée et multidimensionnelle car « la technologie n’est pas uniquement une question de technique ou d’économie, mais elle a aussi des retombées sociales« .

L’éducation doit être la première des priorités « car les technologies, notamment l’intelligence artificielle, évoluent à une vitesse fulgurante (…)« , a souligné le DG de l’IRES, ajoutant qu' »il faut former des élèves qui devront étudier des métiers qu’on ignore aujourd’hui« .

« L’intelligence artificielle pénètre tous les domaines, qu’il s’agisse de l’industrie, de la santé, des services, du transport ou autres…Il ne fait aucun doute que l’éducation est la pierre angulaire« , a-t-il martelé.

Les Etats arabes doivent également accorder à la recherche scientifique l’importance qu’elle mérite, a ajouté Mouline, plaidant en faveur d’une politique de recherche scientifique dans un cadre complémentaire, et non en tant que secteur distinct.

Selon le DG de l’IRES, effacer l’écart technologique passe par le renforcement des offres d’équipement numérique à des prix adaptés, la formation à l’utilisation efficace des technologies numériques, l’organisation de sessions de formation pour renforcer les compétences numériques dans le domaine de la gestion des entreprises et des sociétés locales et la généralisation de l’apprentissage de l’informatique dès le primaire.

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