Le Maroc, un hub de l’industrie aéronautique

Le Maroc est devenu un hub de l’industrie aéronautique à la faveur d’une production industrielle en croissance continue, a souligné mercredi à Busan, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.

« Entre 2012 et 2018, la valeur ajoutée de l’industrie en Afrique a diminué de 702 milliards de dollars à 630 Md$. Cependant, le Maroc se portait bien et sa production industrielle s’est amélioré d’environ 16% durant cette période, faisant du Royaume un hub pour les entreprises de l’industrie aéronautique », a indiqué M. Adesina, qui s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture officielle des Assemblées annuelles 2018 de la BAD. 

Le président de la BAD a fait savoir que durant la période 2012-2018, la plus forte chute de la valeur ajoutée industrielle a été enregistrée par l’Algérie de 67%, l’Egypte (-64%), le Nigeria (-41%) et l’Afrique du sud (-26%), relevant que cette décélération de la production industrielle est l’une des causes majeures de la hausse du chômage des jeunes en Afrique. 

« C’est pour cette raison que la BAD envisage d’investir 35 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour accompagner l’industrialisation du continent », a-t-il dit. 

Selon M. Adesina, « la stratégie d’industrialisation de l’institution panafricaine vise à soutenir l’Afrique afin d’augmenter son PIB industriel de 700 milliards de dollars actuellement à plus de 1.720 milliards de dollar à l’horizon de 2030, ce qui permettrait d’atteindre un PIB de 5.600 milliards de dollars et un PIB/habitant de 3.350 dollars ». 

« L’Afrique est vraiment bénie. Elle possède 65 % des terres arables non exploitées de la planète, riches de gisements de gaz naturel, de pétrole, de minéraux et de métaux », a relevé le président de la BAD, ajoutant: « L’ironie est que le continent n’exporte que des produits bruts non transformés ce qui expose les économies africaines aux effets de la volatilité des prix mondiaux des produits de base ». 

>>Lire aussi : 200 millions d’euros de la BAD pour le développement des chaînes de valeur agricoles au Maroc

A cet égard, M. Adesina a déploré le fait que les agriculteurs africains travaillent dur pour garantir 75% de la production mondiale de cacao, alors que le continent n’en tire que 5% des profits annuels des marchés de chocolat. De même pour l’or où l’Afrique représente 50% de la production mondiale, mais ne reçoit que 4% des revenus de ce métal précieux, a-t-il noté.

« La formule de la richesse des nations est claire: les nations riches mettent en valeur leur production, tandis que les pays pauvres exportent simplement des matières premières », a résumé M. Adesina, martelant que « l »Afrique doit s’industrialiser, valoriser ses produits, de l’agriculture aux minéraux, en passant par le pétrole, le gaz et les métaux, et s’éloigner du bas vers le haut des chaînes de valeur mondiales ». 

Afin de bien mener son processus d’industrialisation, a poursuivi le président de la BAD, le continent africain doit former une main-d’œuvre hautement qualifiée et compétitive au niveau mondial pour l’avenir. 

« Et le futur est déjà là. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps! », a-t-il soutenu, ajoutant que la quatrième révolution industrielle ayant déjà commencé, la nature des emplois évolue très rapidement, ce qui nécessite une préparation des jeunes africains aux emplois du futur et non aux emplois du passé.

L’Afrique, a recommandé M. Adesina, « doit accélérer l’enseignement supérieur et la formation professionnelle et technique pour développer les compétences de demain, en misant particulièrement sur la numérisation, les mathématiques, les sciences des matériaux, la biotechnologie, l’ingénierie, l’intelligence artificielle, la robotique et l’informatique quantique ». 

Tenues sous le thème « accélérer l’industrialisation de l’Afrique », ces Assemblées, qui réunissent les gouverneurs des banques centrales des 54 pays membres régionaux et de 26 pays membres non régionaux de la BAD, constituent un rendez-vous incontournable pour les représentants des gouvernements, des entreprises, de la société civile, des groupes de réflexion, des universités et des médias du continent africain et d’ailleurs, pour débattre des questions clés du développement de l’Afrique.

L’accélération de l’industrialisation de l’Afrique est l’une des cinq priorités stratégiques (High 5) de la BAD, les quatre autres étant « Electrifier l’Afrique », « Nourrir l’Afrique », « Intégrer l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Le thème retenu cette année traduit la volonté des pays africains à s’engager dans un processus qui favorise la transformation structurelle de leur économie.

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