Le Parlement européen condamne les violations massives des droits de l’homme en Algérie

Le Parlement européen a condamné, jeudi, les violations massives des droits de l’homme en Algérie, la violence à l’encontre des militants et des manifestants, les cas de torture avérés et la politique de persécution religieuse qui s’est traduite notamment par la fermeture des églises.

Lors d’un débat en plénière à Strasbourg, précédant le vote d’une résolution d’urgence sur la situation des libertés en Algérie, plusieurs eurodéputés se sont succédé pour condamner les dérives sécuritaires et les exactions commises à l’égard des défenseurs des droits de l’homme, condamnant « le silence complice de l’UE savamment entrepris par des lobbys puissants».

Les eurodéputés représentant tous les groupes politiques du Parlement européen ont fermement dénoncé la fermeture des églises, la politique menée par les pouvoirs publics visant à persécuter les minorités religieuses chrétiennes, ainsi que le recours excessif à la force lors des manifestations pacifiques et les restrictions à la liberté d’expression, l’intimidation des journalistes et les arrestations massives des défenseurs des droits de l’homme.

Intervenant à cette occasion, Mme Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères a souligné que les droits du peuple algérien à s’exprimer doivent être garantis au nom des principes proclamés par la Constitution du pays et de ses engagements internationaux.

→ Lire aussi : Algérie : le Parlement européen vote demain « une résolution d’urgence »

Les eurodéputés ont ensuite voté, à une écrasante majorité, la résolution d’urgence sur la situation en Algérie qui évoque notamment la censure imposée aux médias indépendants et aux citoyens reporters sur les réseaux sociaux, la fermeture par les autorités algériennes de plusieurs églises, l’arrestation des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des blogueurs « pour éviter qu’ils n’exercent leur droit à la liberté d’expression, d’association ou de réunion pacifique ».

Tout en citant nommément les cas de personnes incarcérées, poursuivies ou persécutées pour leur activisme pacifique ou leur opinion, la résolution du Parlement européen «condamne vivement l’arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques de journalistes, de syndicalistes, d’avocats, d’étudiants, de défenseurs des droits de l’homme et de la société civile ainsi que de tous les manifestants pacifiques ».

Elle demande aux autorités algériennes «la libération immédiate et inconditionnelle» de toutes les personnes inculpées « pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, les manifestants pacifiques, les défenseurs des droits de l’homme et journalistes arbitrairement détenus alors que leurs activités sont autorisées par le droit algérien et conformes aux instruments internationaux en matière de droits de l’homme que l’Algérie a ratifiés ».

Le Parlement européen invite les autorités algériennes à mettre fin à «toute forme d’intimidation, y compris le harcèlement judiciaire et législatif, l’incrimination, ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires à l’encontre des manifestants pacifiques, des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes critiques et des blogueurs, ainsi qu’à prendre les mesures voulues pour garantir leur protection physique et psychologique, leur sécurité et leur liberté de mener leurs activités légitimes et pacifiques».

Il invite les autorités du pays à assurer et à garantir le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique et à la liberté des médias, garanti par la Constitution algérienne et le pacte international relatif aux droits civils et politiques, que l’Algérie a signé et ratifié.

La résolution demande aux autorités algériennes « l’arrêt des violations de la liberté de culte et à garantir le plein exercice de la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction », les engageant à « réviser la loi sur les associations et à engager un dialogue véritable et inclusif avec les organisations de la société civile afin de définir une nouvelle loi conforme aux normes internationales relatives aux droits de l’homme et à la Constitution algérienne ».

Le Parlement européen demande enfin qu’une « solution soit trouvée à la crise sur la base d’un processus politique pacifique et ouvert », tout en étant convaincu que « des réformes démocratiques et un dialogue constructif et inclusif assurant la stabilité politique, économique et sociale de l’Algérie permettrait de relancer une Union du Maghreb arabe prospère, condition d’une coopération réussie entre les deux rives de la Méditerranée».

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