Le projet d’une intégration maghrébine est-il toujours pertinent pour l’Afrique que nous voulons ?

Agenda 2063 de l’Union afri­caine

L’Agenda 2063 identifie la vision du chemin à emprunter vers l’inté­gration de l’Afrique, au cours des 50 prochaines années. Le Programme minimum d’intégration de la Commis­sion de l’Union africaine et le premier Plan d’action décennal définissent les étapes spécifiques nécessaires à sa mise en place. Les grandes priorités du Plan sont, avant tout, l’intégration du commerce et des marchés, la libre circulation des personnes et le dé­veloppement des infrastructures. Le développement du commerce et de l’économie sont des éléments fonda­mentaux pour la réussite de l’Agen­da 2063 et de l’intégration régionale, car ils contribueront à transformer l’économie et à stimuler la croissance.

Pourquoi parle-t-on d’intégration Régionale ?

L’Afrique est un puzzle composé de 54 Etats avec une majorité de pe­tits pays dont les marchés domestiques sont trop étroits pour la réalisation de grands projets d’investissements. Pour cette raison, l’intégration régionale est au coeur de l’avenir de l’Afrique. Cet avenir sera forgé par 1,1 milliard de citoyens et une population jeune grandissante. C’est un avenir d’oppor­tunités sur un marché de 54 pays, ce sont des consommateurs au pouvoir d’achat accru, dans une Afrique ou­verte au commerce avec le reste du monde et concurrentielle dans le do­maine des biens et des services à plus haute valeur ajoutée.

Quelle Afrique nous voulons pour le Maroc ?

Le Maroc est fortement enraciné en Afrique. Il y est attaché par des liens solides d’amitié, de fraternité, de spi­ritualité et des liens économiques, de plus en plus, marqués par une présence forte de ses opérateurs économiques. Il est devenu le premier investisseur dans l’espace CEDEAO et le deuxième en Afrique après l’Afrique du Sud. Il jouit d’une image très positive et les différentes visites de Sa Majesté le Roi en Afrique qui se sont distinguées par la signature de plus de 1.000 accords de coopération bilatérale en sont le parfait témoignage. La régularisation administrative des immigrés subsaha­riens sur son territoire (plus de 55.000 personnes) en est également une autre parfaite illustration des liens d’amitié et de fraternité qui caractérisent les relations bilatérales entre le royaume chérifien et les pays d’Afrique sub-saharienne. Le retour du Maroc à l’Union africaine et la demande d’ad­hésion à la CEDEAO constituent les temps forts qui ont fortement mar­qué la vie diplomatique du Maroc, au cours des deux dernières années. Nous pourrons dire aisément « Morocco is back in its institutional family » et dé­sormais, il occupe pleinement sa place au sein de l’Union Africaine.

Quel Maroc veulent nos frères africains ?

Tout comme les regards des ci­toyens marocains qui sont, désormais, définitivement tournés vers les pays au Sud du Sahara, il est tout à fait naturel que l’on s’interroge sur le regard que portent nos frères et soeurs sub-saha­riens sur notre pays, tout en gérant leurs peurs et leurs attentes par rapport à la présence marocaine sur leurs terri­toires respectifs.

Il me plaît de mentionner quelques-unes des observations que mes nom­breux amis en Afrique subsaharienne formulent, chaque fois que l’occasion se présente. Parmi les interrogations qu’ils se posent, ils citent, pêle-mêle, l’absence de lignes aériennes afri­caines qui desservent les aéroports du royaume ou l’inexistence de banques / compagnies d’assurance africaines sur le marché marocain, sans oublier l’absence d’entreprises africaines de travaux publics dans la réalisation des projets d’infrastructures au Maroc.

L’intégration économique régionale en Afrique restera à jamais d’actua­lité. Elle offre un gisement énorme d’opportunités à sa population, dont la composante jeunesse représente un très grand marché de consommateurs. La ZLECAf est entrée en vigueur le 7 juillet dernier. Souhaitons-lui plein succès et que tous les peuples d’Afrique connaissent la stabilité et la prospérité économique.

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