Le Roi du Maroc tend la main à l’Algérie

 Par Charles Saint-Prot

La résolution 2440 adoptée, le 31 oc­tobre 2018, par le Conseil de sécu­rité des Nations unies, à propos du conflit sur le Sahara marocain, comporte plusieurs volets : la reconduction du man­dat de la MINURSO, l’exigence que les milices séparatistes pro-algériennes ne retournent pas dans la zone tampon de Guergarate et ne transfèrent aucune struc­ture dans le territoire du Sahara marocain, et l’annonce de la réunion à Genève de négociateurs du Maroc, de l’Algérie, de la Mauritanie et du groupe Polisario. Bien sûr, ce dernier point est histo­rique dans la mesure où la com­munauté in­ternationale demande, pour la pre­mière fois, que l’Algérie prenne part à la réunion qui aura lieu sur la ques­tion les 5 et 6 décembre 2018 à Ge­nève.

Ainsi, le Conseil de sécurité admet-il enfin la responsabilité d’Alger dans ce conflit. En effet, il faut être clair, le grou­puscule séparatiste du Polisario n’est qu’une marionnette du régime algérien et la Mauritanie n’a été ajoutée au proces­sus qu’à titre de faire-valoir. C’est bien l’Algérie qui est en cause dans la pour­suite d’un confit artificiel nuisant aux peuples de la région et compromettant la nécessaire coopération entre les Etats du Maghreb pour relever les défis du XXIe siècle.

C’est donc dans le contexte de la réso­lution onusienne et en préalable à la table ronde de Genève que le Roi Mohammed VI a prononcé un important discours, pour le 43e anniversaire de la Marche Verte, qui a permis la récupération des provinces du sud par le Maroc.

Un contrat d’avenir

Après avoir rappelé que le Maroc est fermement attaché à défendre son inté­grité territoriale, le Souverain a tendu la main à Alger et proposé un dialogue « di­rect et franc » pour mettre « fin à l’état de division et de discorde » qui sévit au Maghreb du fait du conflit sur le Saha­ra marocain. Le Souverain a proposé la création d’un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » dans l’esprit de l’engagement du Maroc à « oeuvrer main dans la main avec nos frères en Algérie ». Il s’agit donc de trou­ver, entre les deux pays, une solution po­litique durable s’inscrivant dans le cadre de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc car tout le monde sait que ce plan est la seule solution politique pour mettre un terme au conflit.

Mais dans son appel à Alger, le Roi Mohammed VI va plus loin et propose d’examiner toutes les questions avec fran­chise et bonne foi pour valoriser les po­tentialités de développement de la région maghrébine et coopérer pleinement dans la lutte contre le terrorisme et pour la sta­bilité dans la région. C’est donc un véri­table contrat d’avenir que le Roi propose à Alger, faisant montre, une fois de plus, de son sens visionnaire et de son souci constant.de promouvoir le développement de son peuple et des peuples amis.

La balle est dans le camp algérien

L’Histoire retiendra que le Maroc, diri­gé par un Roi responsable et clairvoyant, ne cesse de proposer des solutions prag­matiques dans la perspective de faire de la région une zone de paix. Désormais, Alger est au pied du mur et ne peut plus se dérober. De fait, il est temps que l’Al­gérie assume son rôle dans les négocia­tions, à la hauteur de celui qu’elle joue dans le conflit qu’elle a créé. Cela im­plique naturellement qu’Alger envoie à Genève des négociateurs dont le niveau de représentation sera à la hauteur. Sa­chant qu’un référendum d’autodétermi­nation n’est pas à l’ordre du jour car ce projet irréaliste est mort et enterré depuis longtemps, depuis que le Maroc a récu­péré ses provinces sahariennes en 1975 et 1979, des pourparlers sérieux ne peuvent que s’inscrire dans le cadre du Plan d’au­tonomie proposé par le Maroc qui est la seule solution crédible et réaliste, comme l’a rappelé l’ambassadeur de France à l’ONU, et comme le sait l’immense ma­jorité de la communauté internationale

Il reste le fait majeur que pour faire la paix, il faut être deux. Alors qu’il existe à Rabat la volonté de tourner la page et d’aller vers l’avenir de la part d’une direction ferme et assurée, défendant un projet positif, il faudrait à Alger un pouvoir fort et courageux, pour renouer avec le voisin marocain des relations normales, en mettant fin à l’aventure sé­paratiste. C’est peut-être ce qui manque le plus en Algérie. C’est pourquoi, la communauté internationale a, désormais, le devoir de prendre ses responsabilités et faire sur Alger les pressions qui s’im­posent.

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