Le Rotary Club Mers Sultan en visite à l’école Reqada, transformée en phalanstère de l’art et de la culture

Reqada – Par Hassan Alaoui

A quelques encablures du Lixus Beach Resort, non loin de Larache , il y a comme une route sinueuse et serpentée qui mène à une petite école, peinte en bleu et blanc. Elle reflète le modèle des couleurs des petites villes et des villages du Nord. Un avant-goût du Rif, vallonné à mi chemin entre les hautes montagnes et la mer. Un village de quelques centaines d’habitants, bercé par les vents, humé aux parfums du Loukkos, ce long fleuve tranquille.

On tourbillonne dans une série de petites rues, saluant les habitants figés à notre passage et sur une colline à peine dessinée, la petite  école surgit. Par inadvertance, colorée déjà par la présence de dizaines d’enfants qui nous attendent depuis le matin. Des jeunes filles, nombreuses, des garçons tout sourire, une véritable pépinière que cette institution appelée Reqada. Ecole, Maison de jeunes, club de jeunes, centre social…tout à la fois mais un lieu de cohabitation qui s’est érigé en une sorte de « chute » où se croisent les jeunes et précoces talents, la double exigence de la culture et de la formation. Le maître des céans qui n’est autre que « Si Abderrazak », pédagogue de la première heure, patient et admirable maître du savoir, ayant troqué sa tenue de fonctionnaire contre celle du formateur exigeant, abandonnant son levantin et ses privilèges, son statut d’urbain contre celui du citadin dévoué,  dirige l’école et veille à la formation des élèves. On ne dira jamais assez son dévouement au village et aux enfants…

Le groupe des Rotariens, du Club de Casablanca Mers Sultan, a fait sienne cette devise de l’engagement pour l’engagement. Traduisant fidèlement le précepte sacral du Rotary de « servir » en une valeur réelle. Conduite par Hamid El Iraqi, comprenant Othmane Chérif Alami, Abdelilah Yaqouti, Mohamed Benjelloun, Docteur Mekouar, Abdelhak Mejatti, Professeur El Mokri, Docteur El Horr, Maître Saad Lahlou, la délégation du RCCMS, outre quelques activités effectuées dont notamment une conférence prononcée par Hamid El Iraqi, président du Club, sur le thème de « L’Histoire arabo-islamique, grandeur et décadence », s’est rendue à l’Ecole « Reqada » pour prendre part à une cérémonie conviviale que les enfants ont organisée en leur honneur.

Une cérémonie marquante, comme l’on dit haute en couleurs et forte en symboles. Elle était ponctuée de discours, d’allocutions et d’échanges sur fond de retrouvailles chaleureuses, entendu par-là que , depuis deux ans et plus, à l’apparition du Covid-19, les Rotariens du RCCMS se sont naturellement abstenus – et privés – de se rendre à ce lieu transformé en exercice de pèlerinage. Un sentiment de joie s’est manifestement exprimé aussi bien chez les enfants que chez leurs visiteurs.

Chansons en trois langues, arabe, français et anglais ont donc ponctué la cérémonie dans une mêlée qui respirait un esprit de famille et de partage. Les enfants, mélangés dans une mixité naturelle et décomplexée, ont chanté, dansé, ils ont animé l’espace d’une temporalité que seule la famille rotarienne a su apprécier. Leur musique est une poésie dont les accents relève d’une anthologie cosmopolite, des Noces en somme…

C’est peu dire que Reqada a symbolisé aussi une souveraine créativité , une irascible liberté qui nous effleure avec sa sincérité plus qu’expansive. On est passé par un large et extraordinaire répertoire de musiques, du classique au populaire, sur fond de récits poétiques dignes des grandes manifestations culturelles. L’école Reqada continue son chemin, écrit son récit et célèbre son encrage dans la culture de l’authenticité. L’action sociale s’accompagne toujours d’un sentiment de fierté. Pour peu que chacun de nous, quittant son confortable levantin, donne quelque chose à la société, à nos enfants, fait même don de soi, nous serions alors les fondateurs d’une belle utopie, à défaut d’une fausse promesse.

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