Le secteur des IT au Maroc fait appel aux compétences étrangères

Par Khadija Skalli

L’APEBI et l’ANAPEC lancent un programme d’accompagnement des entreprises IT en vue de répondre à leurs besoins en compétences qualifiées. Deux pistes sont à explorer : Recrutement des compétences étrangères et reconversion des diplômés scientifiques.

Le secteur numérique souffre d’une pénurie de compétences au Maroc. La situation est telle que l’APEBI (Fédération marocaines des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring) tire la sonnette d’alarme. Sa présidente Saloua Karkri Belkeziz parle d’une situation d’extrême urgence.

« Plus de 600 ingénieurs marocains quittent le pays. Les grands opérateurs IT estiment que 3 entreprises étrangères viennent tous les 15 jours pour recruter une dizaine d’ingénieurs marocains. Il y a un grand manque de ressources humaines dans le secteur des nouvelles technologies. La situation est inquiétante », déclare la présidente de l’APEBI lors d’une rencontre organisée conjointement avec l’ANAPEC à Casablanca.

Pour faire face à ce manque accru de compétences marocaines, l’APEBI fait appel à des étrangers. Les métiers de l’informatique intègrent désormais la liste gouvernementale des métiers sous tensions c’est-à-dire des métiers en difficulté de recrutement. Mieux ! La procédure de recrutement des étrangers a été assouplie. Un dispositif spécifique a été mis en place en partenariat avec l’ANAPEC : D’une part, le délai d’obtention du visa de contrat de travail a été réduit à 48 h et d’autre part le coût a été revu à la baisse de 5000 DH auparavant à 1500 DH actuellement.

Les entreprises ont désormais le droit de recruter des compétences étrangères BAC +5 en informatique dans un délai très réduit.

Reconversion des diplômés scientifiques

L’APEBI a également une autre corde dans son arc. La fédération a décidé de lancer un programme de formation de reconversion des diplômés scientifiques BAC+3 et ce en partenariat avec l’ANAPEC.

« Les ressources humaines dans le secteur des technologies de l’information se font rares. C’est une situation aberrante pour un secteur stratégique et producteur. Pour combler ce déficit, nous avons décidé en concertation avec l’APEBI de lancer le certificat CQP qui permettra aux professionnels de répondre immédiatement à leurs besoins », explique Abdelmounime El Madani, Directeur Général de l’ANAPEC.

Au total, 2 000 diplômés BAC+3 scientifiques sont disponibles immédiatement, selon les chiffres de l’ANAPEC. Une bouée de sauvetage pour les entreprises à la recherche de compétences en technologies.

La formation, appelée Certificat de qualification professionnelle (CQP), durera 9 mois par alternance associant l’enseignement dans des centres spécialisés à l’acquisition de l’expérience au sein des entreprises.

Ce programme, financé par l’ANAPEC, sera expérimenté dans un premier temps dans cinq régions à savoir Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Tanger-Tétouan-El Hoceima et Agadir-Sous Massa.

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