L’économie nationale assez résiliente face aux aléas

Bonne campagne agricole en perspective, maîtrise de la dette, comportement favorables de plusieurs secteurs, bonne santé de la monnaie nationale, réserves en devises en hausse…, les signes positives ne manquent pas pour annoncer que 2021 sera l’année de la relance économique.

 2020 était une année difficile à tous les niveaux. L’économie nationale était mise à rude épreuve. Outre deux années successives de sécheresse qui ont impacté la croissance, le pays devrait supporter également le lourd fardeau de la crise sanitaire aussi bien au niveau national que chez les partenaires historiques du Maroc. Toutefois, force est de constater qu’en dépit de ces aléas, plusieurs indicateurs montrent une certaine résilience face aux aléas. Les réalisations ont fait mieux que les projections du gouvernement et les analystes les plus pessimistes.
Mises sous pression pour répondre à des engagements urgents, les finances publiques se montrent plus rassurantes en dépit d’un déficit budgétaire colossal estimé à 7,5% du PIB lors de la loi des finances rectificative 2020. EIles ont été impactées par un recul des recettes fiscales de près de 2,4% du PIB et aussi de la mauvaise conjoncture.

Le creusement de ce déficit devrait ramener le ratio de la dette du Trésor autour de 77% en 2020. De ce fait, le Maroc a pu maîtriser adéquatement son niveau d’endettement. Au début de la crise, des responsables marocains dont notamment le ministre de l’Economie et des Finances et le wali de Bank Al Maghreb ont formulé des craintes en particulier pour les équilibres macroéconomiques. Quelques mois par la suite, la situation s’est montrée moins inquiétante qu’on le pensait. Les échanges du Maroc avec l’étranger n’ont pas connu une forte dégradation. Le compte courant de la balance des paiements reste quasi identique avec ce qui a été réalisé en 2019, soit 4,1% du PIB

Dernièrement, le Maroc a procédé à un remboursement par anticipation au FMI d’un montant de 651 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) soit l’équivalent de 8,4 milliards de DH. Cette initiative a été fortement saluée par les responsables de l’institution onusienne et les agences de notations qui devront revoir à la hausse le rating du pays. L’opération ne pouvait être réalisée sans le niveau supérieur des réserves en devises qui ont atteint niveau historique. Au 31 décembre 2020, elles culminent à près de 320,9 milliards de DH, soit un bond de 26,7% comparativement avec 2019. Ces avoirs permettent au Royaume de couvrir plus de 9 mois d’importation, contre 7,2 mois une année auparavant.

Pour sa part, la Banque mondiale annonce dans son dernier rapport des perspectives rassurantes pour le Maroc au titre de l’année 2021, le taux de croissance devrait s’inscrire à 4% contre une contraction de 5,8% en 2020, et ce, grâce à une progression de la production agricole et une relance de toutes les autres activités excepté le tourisme qui devrait traîner le pas encore. L’institution de Bretton Woods table sur la maitrise de la pandémie et le déploiement à grande échelle d’une campagne de vaccination, la stabilisation des prix des produits pétroliers, l’absence de toute escalade des tensions géopolitiques.

Au niveau national, il faut dire que la campagne agricole, véritable baromètre de l’économie nationale, s’annonce sous de bons auspices. La pluviométrie affiche des niveaux record et elle a été bien répartie dans tout le territoire national avec un apport en eau qui a permis d’augmenter les réserves des barrages et d’absorber au fur et à mesure le déficit hydrique.

Au niveau sectoriel, il faut souligner que plusieurs branches d’activités n’ont pas été impactées par la crise. Elles ont même réalisé des performances au terme de l’année 2020 à l’instar des télécoms l’agroalimentaire, la pêche, l’éducation, la santé, l’administration publique, les finances et l’industrie minière.

Pour leur part, les métiers mondiaux du Maroc ont accusé le coup lors du confinement avec une quasi-paralysie mais ils ont pu rebondir plus vite que prévu par la suite. Par exemple au niveau de l’automobile, les deux constructeurs français Renault et PSA tablent sur une relance notoire en 2021 et leur carnet de commande en témoigne. Les usines sont plus pénalisées par des perturbations de la chaîne de production sous l’effet des problèmes d’approvisionnement que d’une baisse de la demande.
Le groupe Renault Maroc a affiché dernièrement ses ambitions et il espère produire pas moins de 440.000 véhicules (340.000 à Tanger et 100.000 à Somaca). Il capitalise sur ces sites marocains pour redresser les ventes du groupe à l’international notamment avec son projet d’assemblage de la gamme Renault Express. Les autres modèles Dacia (Logan et Sandero) ne trouvent aucune difficulté commerciale tant au niveau national qu’à l’international. Pour sa part, le groupe PSA Maroc poursuit le programme de développement de son écosystème regroupant de nombreux équipementiers.
Le secteur textile affiche lui aussi des opportunités de développement importantes notamment les niches impulsées par la crise Covid-19 comme la production de blouses ou de masques. Les opérateurs ont saisi l’occasion pour capter des commandes compte tenu des relocalisations des activités implantées en Asie. Pour les pays de l’UE, le Maroc a montré que c’est un fournisseur sûr proposant des produits de qualité et à un prix compétitif.

Le dirham se porte bien

 Contrairement aux autres monnaies de la région notamment les dinars algérien ou tunisien qui se sont effondrés, le dirham s’est montré résilient face aux aléas d’une conjoncture très défavorable. Au début de l’année 2021, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,91% comparativement avec l’euro et de 1,44% par rapport au dollar américain. C’est un signe de confiance pour l’économie nationale

Au début de la crise, le dirham a fortement chuté essentiellement en raison de la sous-liquidité qui impactait le marché local et le mouvement de panique qui a secoué les opérateurs.

La résistance du dirham s’explique par les mesures prises par le ministère des Finances et par Bank Al Maghrib ainsi que la stratégie des banques qui ont sécurisé leurs avoirs en devises.

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