Législatives : les Algériens pas concernés, à peine 38 % de participation

Comme attendu, les Algériens ne se sont pas du tout bousculés lors des élections législatives de jeudi, le taux de participation ayant dépassé de peu les 38 %. 

Si les résultats étaient tranchés d’avance en faveur des partis du pouvoir, la participation était le principal enjeu du scrutin, en tant que révélateur du degré de défiance à l’égard des politiques publiques dans cette conjoncture de profonde crise économique et d’austérité.

Le chiffre le plus attendu était donc celui de l’affluence des électeurs, dont le désintérêt affecte sérieusement la crédibilité du futur Parlement. Ainsi, près des deux-tiers des citoyens se sont abstenus de prendre part à ces élections, qui ont pourtant vu la participation de 63 formations politiques.

Face au spectre d’une abstention historique, les dirigeants politiques ont fini par consacrer l’essentiel de leur temps à appeler les électeurs à voter, négligeant la défense ou la présentation de leurs programmes.

Selon les observateurs, l’issue du scrutin renseigne sur l’impact de l’inertie du gouvernement et de ses choix impopulaires, notamment les coupes budgétaires face à la chute drastique des recettes pétrolières, qui enregistrent un manque à gagner de 70 % en moins de deux ans.

En boycottant le scrutin, les Algériens ont envoyé un message clair à leurs gouvernants pour signifier qu’ils sont plutôt préoccupés par l’érosion de leur pouvoir d’achat et la hausse des prix des produits de large consommation.

Le taux de participation est en nette baisse par rapport à celui enregistré lors des élections législatives de 2012, qui était de 44,38 % .

Même la campagne de sensibilisation officielle « Samaa sawtek » (Fais entendre ta voix), menée pour conjurer la faible mobilisation, n’a eu aucun effet sur le choix arrêté des citoyens de ne pas cautionner  »un simulacre de démocratie », estiment les analystes.

Les résultats du scrutin ne constituent pas une surprise avec la victoire annoncée des deux partis au pouvoir qui ont raflé plus de la moitié des 462 sièges de l’Assemblée nationale populaire, chambre basse du Parlement algérien.

Le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika a obtenu 164 sièges, contre 220 lors des précédentes législatives de 2012. Son allié du Rassemblement national démocratique (RND) a obtenu 97 sièges contre 70 il y a cinq ans. Ce parti, créé en 1997, est dirigé par le directeur de cabinet de la présidence Ahmed Ouyahia.

Les partis de l’opposition le FFS et le RCD ont obtenu respectivement 14 et 9 sièges.

Le scrutin a été en revanche boycotté par le parti de l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, candidat malheureux à la présidentielle de 2014.

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