L’élection de la présidence du Parlement européen s’annonce compliquée

L’élection pour la présidence du Parlement européen, prévue mardi lors de la plénière de Strasbourg, s’annonce plus compliquée que d’habitude, en raison du nombre élevé des candidats et surtout de l’absence d’une coalition qui, jusque-là, faisait la règle entre les grandes formations de l’hémicycle.

Les 751 eurodéputés devront élire à bulletins secrets parmi les sept candidats en lice, le successeur du social-démocrate allemand Martin Schulz, qui a renoncé à se représenter pour se consacrer à la politique de son pays. Les candidats en lice sont l’Italien Antonio Tajani pour le Parti Populaire Européen (PPE), son compatriote Gianni Pittella pour les Socialistes et le Belge Guy Verhofstadt pour l’Alliance des démocrates et libéraux. La Gauche européenne est représentée par l’Italienne Eleonora Forenza, les Verts par le Britannique Jean Lambert, les Conservateurs et réformistes européens par la Belge Helga Stevens et les europhobes de l’Europe des Nations et des Libertés par le Roumain Laurenţiu Rebega.

Un débat tenu la semaine dernière à Bruxelles a révélé les fractures entre les prétendants en lice pour le perchoir, dont la règle d’alternance qui prévalait jusque-là entre le Parti Populaire et les Socialistes ne semble plus  faire le consensus cette fois, entre Gianni Pittella qui trouve inacceptable que “le PPE ait toutes les présidences: de la Commission, du Parlement et du Conseil” et le Belge Guy Verhofstadt, nommé en septembre dernier représentant du Parlement européen pour les négociations dans le dossier du Brexit, qui s’est montré  décidé à briguer la présidence, se disant “convaincu que le jeu continu entre les deux grands groupes (PPE et Socialiste) n’est dans l’intérêt ni du Parlement, ni de l’Union.”

Face à cette volte-face qui brise un compromis jusque-là respecté, l’Italien Antonio Tajani, se revendiquant en successeur du Socialiste Schulz, a demandé aux Socialistes de patienter car, selon lui, “ils peuvent très bien avoir la présidence du Conseil européen plus tard”.

Pour défendre son candidat, le patron du PPE, l’Allemand Manfred Weber MEP a même rendu public l’accord sur l’alternance à la tête de l’institution – qui a été conclu entre les trois groupes (PPE, Socialistes et ALDE) au début de la législature, en juillet 2014.

“L’idée de conclure cet accord était de faire un partenariat contre les anti-européens. On voyait que sans la collaboration des forces pro-européennes, les forces radicales allaient exercer leur influence. […] Si elles y arrivent, tant pis. Ce sera de la faute de ceux qui ne respectent pas l’accord », a-t-il affirmé, selon les propos rapportés par des médias belges.

Les observateurs estiment que l’absence d’un compromis compliquera le scrutin, qui se déroule à bulletin secret, et aura pour conséquence un éclatement des voix, qui est tant redouté par les principaux protagonistes. Car, selon le règlement du parlement européen, pour être élu, un candidat doit remporter la majorité absolue des suffrages exprimés, soit 50 pour cent plus une voix. Les bulletins blancs ou nuls ne sont pas comptabilisés pour le calcul de la majorité requise.  Si aucun candidat n’est élu à l’issue des trois premiers tours, les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix participent à un quatrième tour. Le Président est alors élu à la majorité simple. En cas d’égalité, le candidat le plus âgé est proclamé vainqueur.

 

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