L’élection présidentielle américaine se francise

Depuis l’élection de Mitterrand, l’élection présidentielle française n’offre plus un choix entre l’un et l’autre candidat, mais un vote pour ou contre.

L’élection de Chirac qui a suivi Mitterrand, en est une bonne illustration. Lors de sa deuxième élection, Chirac qui était alors au plus bas de sa popularité, est arrivé au premier tour avec un peu moins de 20 %, talonné par Jean-Marie Le Pen. De ce fait, pour le deuxième tour, il ne fallait pas choisir entre deux candidats, mais voter pour ou contre Le Pen. Après la parenthèse Hollande, nous avions, de nouveau, dans le même style l’élection d’Emmanuel Macron, qui arrive avec un médiocre score de 24 %, au premier tour, talonné par Marine Le Pen. L’élection du deuxième tour s’est résumée alors à quoi ? Voter pour ou contre Marine Le Pen.

Ainsi, pour les élections américaines, on voit aujourd’hui s’affronter les républicains face aux démocrates. Donald Trump pour les Républicains, candidat pour un deuxième mandat, est face à Biden, pour les Démocrates, qui a un peu redoré sa candidature par le choix de sa vice-présidente. En réalité, lorsque les Américains iront voter, en novembre prochain, ils ne vont pas choisir entre Trump et Biden. La réalité de l’élection, compte tenu de l’état de l’opinion actuelle et des troubles sociaux en cours, va se résumer : pour ou contre Trump. D’ailleurs, certains journaux américains soulignent que l’élection américaine se résume entre deux Trump. Alors oui, l’élection présidentielle américaine, cette fois-ci, est en train de se franciser. On revoit le même schéma que celui vécu en France depuis la montée du front National, aujourd’hui le Rassemblement National.

Néanmoins, il faut se rappeler que Trump risque, malgré tout et malgré les sondages qui donnent Biden victorieux, de perdre le vote populaire mais être réélu. Car les élections présidentielles américaines ne se passent pas au suffrage universel. Elles se passent en deux temps : s’il est majoritaire dans les États où il y a un grand nombre de grands électeurs, il pourra être réélu. Faut-il rappeler qu’il a été élu pour son premier mandat, avec quatre millions de voix en moins que la candidate démocrate ? Avec ce système à deux tours, les jeux sont loin d’être faits. Si Biden l’emporte, nous verrons la situation se clarifier, espérons-le, et l’Amérique de retour à une certaine normalité. Si Trump est réélu, nous aurons alors des risques réels d’éclatement des alliances et de conflits armés.

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