Le Maroc s’investit pleinement aux côtés de ses pays frères dans le processus de réforme de l’UA

 Le Maroc s’investit pleinement aux côtés de ses pays frères dans le processus de réforme de l’Union Africaine (UA), a assuré, mercredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.

« La réforme de l’Union Africaine constitue assurément un chantier important, dans lequel le Maroc s’investit pleinement aux côtés de ses pays frères », a affirmé M. Bourita dans une allocution à l’ouverture d’un séminaire sur « L’amélioration des méthodes de travail du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine.

« Cet investissement participe d’une démarche globale reposant sur les efforts du Maroc pour la consolidation de la paix, de la stabilité et du développement du continent », a poursuivi le ministre, notant que la réforme du CPS ne peut être dissociée de la réforme plus large de l’Union Africaine.

En tant que pierre angulaire de l’architecture africaine de paix et de sécurité, le CPS revêt une importance majeure en ce qu’il cristallise les enjeux du continent africain, a souligné M. Bourita, faisant observer que la prolifération des conflits, la multiplication des acteurs non étatiques menaçant la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats, l’exacerbation du terrorisme, les changements climatiques, interpellent, avec acuité, la capacité du CPS, à prévenir, préserver, maintenir et consolider la paix et la sécurité en Afrique.

Le ministre a, à ce propos, relevé que le Rapport du président rwandais Paul Kagamé présente d’ailleurs la réforme du CPS comme une composante de la réforme générale de l’UA, en préconisant une réforme complète du CPS, à travers une révision des membres de l’organe, un renforcement des méthodes de travail et du rôle en matière de prévention et de gestion de crises.

M. Bourita a, en outre, indiqué que le Maroc est intimement convaincu que le CPS a les capacités requises pour contribuer effectivement au règlement des différends en Afrique et à la réduction des facteurs d’instabilité.

>>Lire aussi : La réforme de l’UA, une priorité pour le Maroc

Cependant, pour transformer en acte ce potentiel en puissance, pour favoriser l’émergence d’un Conseil fort et efficace et pour l’adapter aux défis de la stabilisation du continent africain, le Maroc est d’avis que le CPS doit renforcer son caractère intergouvernemental et favoriser l’appropriation par ses Etats membres de son agenda, de ses travaux et de ses décisions, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

Le Maroc recommande également que le CPS doit favoriser une acception large de la sécurité, qui saisisse les conflits dans leur pluralité, sans confiner des régions centrales au second rang des priorités, s’orienter vers la prévention des conflits et investir davantage dans la diplomatie préventive et dans l’alerte précoce, et disposer des instruments lui permettant de prendre en compte l’ensemble du continuum de la paix, de la prévention des conflits à la résolution des conflits, en passant par le maintien et la consolidation de la paix.

Pour le Royaume du Maroc, « si le CPS se veut efficace et efficient, qu’il aspire à ne pas décevoir les espoirs qu’il suscite et à prouver sa capacité à remplir pleinement ses fonctions, il doit se doter de ressources humaines et financières adéquates », a souligné le ministre.

Et d’ajouter que sans un CPS efficace et efficient, il n’y aura pas de réforme de l’UA à laquelle appellent les pays africains et particulièrement le Maroc, et qu’en l’absence d’une « mue véritable de l’UA, la Nouvelle Afrique à laquelle nous aspirons collectivement, restera lettre morte ou pure chimère ».

Organisé par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, en collaboration avec l’Université Mohammed V de Rabat, le séminaire sur « L’amélioration des méthodes de travail du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) » s’assigne pour objectifs de mettre en exergue les limites auxquelles le CPS est confronté face aux défis sécuritaires majeurs du continent.

Il ambitionne également d’examiner les voies et moyens d’améliorer l’efficacité et l’efficience du Conseil, de mener une réflexion profonde sur les axes prioritaires pour que le CPS puisse être efficient dans sa mission de prévention et de résolution des crises continentales, et de contribuer au renforcement de l’autorité et de son rôle dans le domaine de la médiation et de la prévention des conflits.

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